Comprendre sa fiche de paie intérim

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Lorsque vous réalisez une mission d'intérim, vous percevez votre salaire et celui-ci s'accompagne d'un bulletin de paie.

Ce document comporte de nombreuses informations et il n'est pas toujours simple de tout comprendre.

Voici un résumé d'une fiche de paie intérim.

Le contrat de mission de l'intérimaire

Un intérimaire est un salarié et est soumis aux mêmes obligations en matière de droit du travail.

Il perçoit une rémunération en contrepartie de son travail au même titre qu'un salarié classique.

Il bénéficie de droits sociaux, à savoir la retraite, la santé, le chômage, la prévoyance,... grâce aux cotisations prélevées sur son salaire.

Enfin, le contrat qui le lie est nommé contrat de mission, qui est l'équivalent de son contrat de travail. La seule différence est que ce contrat est tripartite dans le sens où il engage 3 parties au contrat : le salarié intérimaire, l'entreprise de travail temporaire aussi appelée agence d'intérim et l'entreprise utilisatrice dans laquelle l'intérimaire intervient pour la mission confiée.

Salaire perçu par l'intérimaire



Rémunération de l'intérimaire

La rémunération de l'intérimaire doit correspondre au minimum à la même rémunération qu'un salarié de l'entreprise utilisatrice pour un même poste et des qualifications équivalentes.

Ce principe est aussi valable pour les primes et autres indemnités que se doit l'entreprise utilisatrice de verser à ses propres salariés.

Seuls les compléments de salaire liés à l'ancienneté peuvent être difficiles à être perçus par un intérimaire, du fait de sa présence ponctuelle dans l'entreprise.

Les primes sont très variables puisqu'elles dépendent de ce qui est mis en place dans chaque entreprise utilisatrice. La liste suivante est non exhaustive :

  • prime de transport ;
  • prime de rendement ;
  • prime de polyvalence ;
  • prime de 13ème mois ;
  • prime d'assiduité ;
  • prime de conditions de travail ;
  • avantages en nature comme les repas pris sur place.

Exemple

Un ouvrier en CDI touche un salaire brut de 2 200¤ mensuel, une prime de 13ème mois mensualisée, et des indemnités de déplacements.

Si ce poste est rempli par un intérimaire, le temps de remplacer ce salarié d'un congé maladie par exemple, l'intérimaire se verra attribuer au minimum les mêmes avantages, soit un brut mensuel de 2 200¤, une prime de 13ème mensualisée pour chaque mois où il sera présent dans l'entreprise pour ce poste, et les indemnités de déplacements.

Décompte des heures réalisées par l'intérimaire

Les entreprises de travail temporaire font remplir et signer des feuilles d'heures à leur intérimaires afin de conserver la preuve des heures travaillées par ce dernier.

Les indemnités spécifiques à l'intérim : l'indemnité de fin de mission (IFM)

A la fin de sa mission, l'intérimaire bénéficie d'une indemnité de fin de mission versée par l'entreprise de travail temporaire.

C'est un complément de salaire obligatoire.

Seuls les contrats suivants ne peuvent bénéficier de cette IFM :

  • contrat de mission-formation ;
  • contrat de développement professionnel intérimaire (CDPI) ;
  • contrat « complément de formation professionnelle » ;
  • CDI intérimaire ;
  • rupture du contrat pour faute grave de l'intérimaire ;
  • cas de force majeure ;
  • signature immédiate d'un CDI avec l'entreprise utilisatrice.

Son montant est égale à 10% de sa rémunération totale brute, y compris les éventuelles indemnités ou primes venant s'ajouter au salaire de base.

Cette indemnité figure sur le dernier bulletin de salaire ainsi que sur le solde de tout compte.

Quel est le sort de l'IFM si l'intérimaire commence une nouvelle mission à la suite ? 

L'IFM est tout de même versée sur le dernier bulletin de salaire de la mission qui se termine.

Et dans le cas où l'intérimaire est embauché en CDI par l'entreprise utilisatrice à la suite de sa mission, y a-t-il une IFM ?

S'il est embauché en CDI par l'entreprise utilisatrice dès la fin de sa mission, alors, il ne bénéficie pas de l'indemnité de fin de mission. Même si c'est pour un poste différent.

Mais, si l'entreprise utilisatrice ne lui propose qu'un CDD, alors l'intérimaire perçoit son IFM.

Enfin, si l'intérimaire signe un CDI dans une autre entreprise que l'entreprise utilisatrice, alors, l'IFM est due à l'intérimaire à la fin de sa mission.

L'indemnité de congés payés (ICCP)

En principe, les salariés intérimaires ne prennent pas de congés payés pendant leur mission. Ils bénéficient donc de l'indemnité de congés payés égale à 10% de la rémunération totale brute en fin de mission.

Cette indemnité de congés payés est due dès la première heure de travail et dans tous les cas (rupture du contrat, démission, fin de contrat pour faute lourde, etc.).

Date de paiement et périodicité du salaire en intérim

La date de paiement est libre d'être fixée par l'entreprise de travail temporaire, mais elle doit respecter quelques règles de périodicité que sont :

  • les salariés intérimaires mensualisés doivent être payés au moins une fois par mois ;
  • les salariés intérimaires non mensualisés doivent être payés au moins 2 fois par mois, avec un maximum de 16 jours d'intervalle.

Il existe une garantie de salaire en cas de défaillance de l'entreprise de travail temporaire.

Le bulletin de paie type intérim : comment le comprendre ?

Le bulletin d'un intérimaire se présente en 3 parties avec un cadre que l'on peut appelé « haut de bulletin », une partie centrale et enfin un « bas de bulletin ».

Mission et rémunération : le haut de bulletin

En haut du bulletin, un premier cadre reprend l'ensemble des rémunérations en lien avec le contrat de mission signé par l'intérimaire.

On y retrouve les lignes similaires à un haut de bulletin de paie classique, à savoir les heures normales et le taux horaire pour donner un brut de base. Les lignes d'heures supplémentaires, de congés pris, de primes, etc.

Ce qui diffère du bulletin de paie classique, ce sont les lignes IFM pour l'indemnité de fin de mission de 10% et éventuellement la ligne « placement IFM » qui correspond à un choix possible de l'intérimaire de placer sa prime de fin de mission sur son compte épargne temps.

En fin de cette partie de bulletin intérimaire, nous avons un total qui est le montant brut sur lequel les cotisations sociales sont calculées.

Les cotisations : partie centrale du bulletin

La partie centrale du bulletin intérim est identique à tout bulletin, elle correspond aux cotisations sociales que l'employeur va devoir reverser aux différents organismes sociaux.

Les colonnes de gauche correspondent au calcul de la part salariale et la colonne de droite correspond aux cotisations patronales.

Le bas de bulletin : net imposable et net à payer

La partie basse du bulletin intérim calcule le net imposable, déduit le montant du prélèvement à la source, et par différence informe du montant net qui est versé au salarié.

Autres informations sur le bulletin

A droite du bulletin intérim, ou parfois en bas ou en feuille annexe au bulletin, il y a un planning récapitulatif des jours d'absence.

En pied de bulletin, il y a un cadre récapitulatif des montants du mois, ainsi que le cumul annuel mis à jour.

Les points à contrôler sur votre bulletin de paie intérim



  • le salaire brut : dans la partie haute du bulletin, il est préférable de vérifier que les montants de salaire et primes correspondent bien au contrat de mission signé, ainsi que les heures supplémentaires si vous en avez réalisées. La ligne IFM n'apparaît que sur le dernier bulletin de votre contrat de mission.
  • le net imposable : votre salaire net imposable est égale au salaire total brut, moins les cotisations salariales. Ce sera aussi le montant que vous devez retrouver dans votre déclaration pré-remplie d'impôt sur le revenu l'année suivante.
  • le salaire net après impôts : cette somme est celle que vous touchez directement sur votre compte, à contrôler avec le montant effectivement reçu.