Prime de partage de la valeur : nouvelle prime 2022

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La loi du 16 août 2022 portant sur les mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat vient de remplacer la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (PEPA) dite « prime macron » par une nouvelle « prime de partage de la valeur » (PPV).

Cette nouvelle prime est basée sur le même principe que la prime PEPA : exonération de charges sociales pour encourager les employeurs à la verser auprès de leurs salariés, mais ce n'est pas une obligation.

La prime PPV peut être versée depuis le 1er juillet 2022.

Les salariés concernés par la prime de partage de la valeur

La prime de partage de la valeur s'applique aux salariés liés par un contrat de travail, aux intérimaires mis à disposition de l'entreprise utilisatrice octroyant cette prime, aux agents publics relevant de l'établissement public et aux travailleurs en situation de handicap liés à un Esat par un contrat de soutien et d'aide par le travail, soit :

  • à la date de versement de la prime ;
  • à la date de dépôt de l'accord ;
  • à la date de signature de la décision unilatérale de l'employeur précisant les modalités de versement de la prime.

Les salariés doivent être sous contrat CDI, CDD, à temps plein ou à temps partiel, contrat d'apprentissage ou de professionnalisation.

Quand verser la prime de partage de la valeur ?

La prime peut être versée à tout moment à compter du 1er juillet 2022 mais les exonérations sociales et fiscales diffèrent selon sa date de versement et la rémunération du salarié.

Entreprises concernées par le versement de cette prime de partage de la valeur

Toutes les entreprises peuvent décider de verser cette prime PPV.

Les employeurs de droit privé

  • entreprise, quelque soit son effectif et son statut : société ;
  • artisan-commerçant indépendant, profession libérale ; 
  • association ;
  • fondation ; 
  • syndicat ;
  • mutuelle,...

Les établissements publics à caractère industriel et commercial

  • France Télévision ; 
  • INA ;
  • Opéra de Paris ;
  • RATP,...

Les établissements publics administratifs employant du personnel de droit privé

  • agences régionales de santé ; 
  • Caisses nationales de Sécurité sociale ; 
  • Pôle emploi,...

Quand les conditions de l'exonération sont remplies, la mesure s'applique au titre de la prime de partage de la valeur versée :

  • par les entreprises de travail temporaire aux salariés intérimaires lorsque l'entreprise utilisatrice verse une prime à ses salariés ;
  • par les établissements ou services d'aide par le travail (Esat) aux travailleurs en situation de handicap sous contrat de soutien et d'aide par le travail.

Modulation du montant de la prime de partage de la valeur 

Le montant de la prime peut être modulé selon les bénéficiaires en fonction des critères suivants :

  • la rémunération ;
  • l'ancienneté dans l'entreprise ;
  • le niveau de classification ;
  • la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou la durée de travail au contrat de travail, telle que déterminée pour le calcul du coefficient de la réduction générale.

Congés et absences : quelles incidences sur la prime ?

Les congés maternité, paternité, adoption et éducation des enfants sont assimilés à des périodes de présence effective pour la détermination du montant de la prime. Ces congés ne peuvent pas avoir pour effet de réduire le montant de la prime.

Prime de partage de la valeur et exonération

L'exonération de cotisations et contributions de la prime PPV est applicable dans la limite de 3 000€ ou 6 000€ par bénéficiaire et par année civile sous condition de la date de versement de la prime et du montant de rémunération du salarié.

Rémunération annuelle inférieure à 3 SMIC annuels pour les primes versées entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2023

Toute prime versée sur cette période à un salarié ayant perçu, au cours des 12 derniers mois, une rémunération inférieure à 3 fois le SMIC annuel correspondant à la durée de travail prévue au contrat, est exonérée de toutes les cotisations et contributions sociales patronales et salariales, dont la CSG et la CRDS.

La prime est également exonérée d'impôt sur le revenu.

Rémunération annuelle supérieure ou égale à 3 SMIC annuels pour les primes versées entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2023 et les primes versées à compter du 1er janvier 2024

L'exonération de cotisations et contributions sociales patronales et salariales ne porte pas sur la CSG-CRDS.

Cette fois-ci, la prime est également assujettie au forfait social dans les conditions applicables à l'intéressement pour les entreprises qui en sont redevables.

La prime est imposable à l'impôt sur le revenu pour le salarié.

Le montant maximum d'exonération : 3 000€ ou 6 000€ ?

La prime de partage de valeur est exonérée dans la limite de 3 000€ par bénéficiaire et par année civile.

Ce montant est porté à 6 000€ par an et par bénéficiaire pour les employeurs qui mettent en œuvre :

  • un dispositif d'intéressement alors même qu'ils sont déjà soumis à l'obligation de mise en place de la participation ;
  • un dispositif d'intéressement ou de participation alors même qu'ils ne sont pas soumis à l'obligation de mise en place de la participation.

Ces dispositifs doivent être mis en œuvre à la date de versement de la prime ou être conclus au titre du même exercice que celui de la participation.

Sont exemptés de ces conditions les associations et fondations auxquelles peuvent êtres faits des dons permettant d'ouvrir droit à réduction d'impôts et les Esat au titre des primes versées aux travailleurs en situation de handicap.

Les conditions de versement de la prime de partage de la valeur exonérée et défiscalisée

Les employeurs qui le souhaitent ont la possibilité de verser cette prime de partage de la valeur à leurs salariés entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2023. Le montant de la prime dont le versement n'est pas obligatoire peut varier entre 1€ et 3 000€ au choix de l'employeur (voire jusqu'à 6 000€ sous conditions).

L'exonération de cotisations sociales salariales et patronales et d'impôt sur le revenu est totale sous conditions, entraînant une défiscalisation de la prime.

C'est une prime supplémentaire qui ne doit pas remplacer un élément de rémunération déjà prévu par le contrat de travail ou les accords collectifs.

Son attribution ne peut pas non plus remplacer l'intéressement des salariés et elle ne peut être majorée pour les salariés qui dépassent la durée légale du travail, soit 35 heures par semaine.

Le versement de la prime peut être réalisé en une ou plusieurs fois, dans la limite d'une fois par trimestre, au cours de l'année civile.

La mise en œuvre de cette prime peut passer par un accord d'entreprise, signé entre les syndicats et l'employeur, ou par décision unilatérale de l'employeur. C'est dans cet accord ou cette décision unilatérale que doivent être formalisées les modalités de versements ainsi que les critères choisis.

Prime exceptionnelle de pouvoir d'achat versée en 2022 et cumul possible avec une prime de partage de la valeur ?

En cas de cumul de la prime de partage de la valeur ouvrant droit à l'exonération fiscale avec la « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat » PEPA qui a pu être versée jusqu'au 31 mars 2022, le montant total exonéré d'impôt sur le revenu au titre des revenus 2022 ne peut excéder 6 000€.

Fichier à télécharger

La CPME met à disposition un modèle de trame de décision unilatérale de l'employeur à adapter et décliner dans l'entreprise.

Attention

Ce modèle de décision unilatérale de l'employeur est un exemple qui vous est donné à titre indicatif et ne vous dispense pas de faire appel à un conseil.