Comprendre ce qu'est le goodwill

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Modifié le 19/01/2023
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Dans le cas de comptes consolidés ou d'une évaluation d'entreprise, vous avez forcément entendu parler de la méthode du goodwill.

Nous allons tout vous expliquer sur la comptabilisation du goodwill et son application dans le cadre des normes françaises et des normes IFRS.

Comment définir le goodwill ?

Le terme « goodwill » trouve sa source dans la langue anglaise. Il peut être traduit textuellement en français par « survaleur » ou encore « écart d'acquisition ».

Le goodwill représente la différence positive entre la valeur d'acquisition d'une structure et la juste valeur des actifs et passifs identifiables (après déduction des passifs, y compris les impôts différés) de cette même structure.

La formule de calcul du goodwill : Valeur d'acquisition - quote-part des capitaux propres qui revient à l'acquéreur

En comptabilité et audit du DSCG on utilisera généralement la formule suivante : coût d'acquisition des titres - quote-part de juste valeur des actifs et passifs identifiables (ou des titres acquis).

Il faut bien mettre l'accent sur la valeur positive dans le cas du goodwill, car a contrario, il s'agira d'un badwill, un écart d'acquisition négatif.

Focus DSCG

Dans le cadre de l'UE4 du DSCG, les sujets emploient indifféremment les termes goodwill ou écart d'acquisition. Dans les deux cas, il s'agit souvent d'en calculer le montant et de le comptabiliser. C'est le cas entre 2016 et 2020 par exemple.

Variante de la formule de calcul

La formule de calcul du goodwill peut également être adaptée en prenant en compte la rentabilité souhaitée. Dans ce cas, il convient de partir du principe d'une actualisation de la rente espérée sur une période donnée. Voici la formule de calcul à retenir :

Goodwill = Bénéfice espéré - (rentabilité x actif net comptable corrigé)

Dans le calcul du goodwill, les données chiffrées issues du bilan ont leur importance. Toutefois attention car d'autres critères peuvent être intégrés à la valorisation du goodwill. Il s'agira du capital humain, de l'image de marque, d'un savoir-faire propre à l'entreprise... Ces éléments, non identifiables à la lecture d'un bilan, auront toute leur place dans la détermination de l'écart d'acquisition.

Citons, à titre d'exemple, le cas des start-up pour lesquelles la valeur bilantielle reste faible mais dont la valeur réelle est élevée grâce à des compétences non valorisées mais également un capital humain important.

Comptabiliser le goodwill

Le goodwill est une augmentation de la valeur de l'entreprise. Par conséquent, le goodwill est un élément à intégrer au niveau de l'actif immobilisé du bilan et, plus précisément, en tant qu'immobilisation incorporelle.

Le compte à utiliser en comptabilité est un sous-compte dédié du numéro 207 Fonds de commerce.

Quid de l'amortissement du goodwill ?

Ce traitement n'est plus une obligation depuis le 1er janvier 2016 à la suite du règlement n°2015-07 du 23 novembre 2015 de l'Autorité des Normes Comptable (ANC). La décision d'amortir dépendra uniquement de la durée, limitée ou non, durant laquelle le goodwill procurera des avantages économiques à l'entreprise.

Normes françaises et IFRS : quelle différence au niveau du goodwill ?

Pour ce qui est du goodwill en comptabilité, le traitement selon les normes françaises ou les normes IFRS diffère. La différence provient essentiellement des règles en matière d'amortissements et de test de dépréciation.

L'Autorité des Normes Comptable (ANC) utilise la notion d'écart d'acquisition. 

Au-delà de la terminologie qui diffère, l'amortissement est prévu uniquement en cas de durée limitée de l'écart d'acquisition. Ce n'est pas une option et la détermination de la durée limitée ou non limitée résulte d'une analyse documentée de l'opération (règlement ANC n°2020-01, IR3 sous l'article 231-11).

Dès lors que la durée d'utilisation de l'écart d'acquisition n'est pas limitée, un test de dépréciation annuel est obligatoire.

Les normes IFRS partent du principe de juste valeur (« fair value »). De ce fait, il n'y a aucun amortissement prévu par les textes : la durée de vie du goodwill semble être illimitée au niveau des normes IFRS.

Par ailleurs, le « full goodwill », ou goodwill complet, a été introduit par la norme IFRS 3. Dans cette méthode de calcul, les intérêts des minoritaires sont évalués à la juste valeur, et une partie du goodwill leur est affectée lors de l'acquisition.

Toutefois, pour suivre le principe de juste valeur, et qu'une perte éventuelle de valeur du goodwill puisse être constatée, un test de dépréciation devra être réalisé à chaque clôture des comptes.