Comptabilité de trésorerie vs comptabilité d'engagement : avantages et inconvénients

La comptabilité de trésorerie consiste à tenir une comptabilité à partir des mouvements bancaires.

Nous vous expliquons en détail en quoi consiste la comptabilité de trésorerie, les personnes qui sont concernées, la méthode à respecter mais aussi les avantages et inconvénients de ce procédé.

Quelles différences entre la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d'engagement ?

La comptabilité d'engagement consiste à saisir les opérations comptables à partir :

• des factures reçues pour la partie achats ;
• des factures émises pour la partie ventes ;
• du relevé bancaire pour les opérations bancaires.

Ainsi, dans une comptabilité d'engagement, apparaissent des dettes (pour les factures non réglées) et des créances (pour les factures non encaissées).

Lorsque l'on tient une comptabilité de trésorerie, on ne prend pas appui sur les factures pour effectuer la saisie comptable mais uniquement sur le relevé bancaire. De ce fait, aucune dette ou créance n'apparaît en cours d'année.

Qui peut tenir une comptabilité de trésorerie ?

La comptabilité de trésorerie n'est pas une méthode comptable applicable à toutes les activités. Il convient de distinguer les activités BIC ou BNC mais également le régime d'imposition concernant les BIC.

Les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)

Conformément à l'article L123-25 du Code de Commerce, les commerçants ou artisans relevant d'un de ces deux régimes fiscaux peuvent établir leur comptabilité d'après leur trésorerie :

• le régime du réel simplifié d'imposition applicable aux personnes morales comme aux personnes physiques ;
• le régime des micro-BIC applicable uniquement aux personnes physiques.

Les Bénéfices Non Commerciaux (BNC)

Les personnes physiques relevant de ce régime se doivent de tenir, de plein droit, une comptabilité de trésorerie. Ces personnes sont celles devant établir une déclaration contrôlée (2035).

Qu'est-ce qu'une comptabilité de trésorerie ?

Au cours de l'exercice comptable

La comptabilité de trésorerie est un procédé comptable qui permet de saisir uniquement les flux monétaires (encaissements et décaissements) tout au long de l'exercice comptable en s'appuyant sur le relevé bancaire.

Les écritures comptables se feront de la manière suivante au compte bancaire de l'entreprise (journal de banque) :

• les encaissements : il faut comprendre toutes les sommes mentionnées au crédit de votre relevé de banque comme vos remises de chèques, les virements reçus, ... Ces opérations seront saisies dans les comptes de recettes (classe 7) correspondant à leur nature ;
• les décaissements : il faut comprendre toutes les sommes mentionnées au débit de votre relevé de banque comme vos chèques émis, les prélèvements réalisés, ...Ces opérations seront saisies dans les comptes de charges (classe 6) ou d'immobilisations (classe 2) suivant leur nature.

A la clôture des comptes : des différences de traitement suivant l'activité exercée

Lors de la clôture des comptes, suivant l'activité exercée par l'entreprise, il pourra être nécessaire d'ajuster la comptabilité.

Ainsi, pour les activités relevant des bénéfices industriels et commerciaux du régime simplifié, il faudra constater à la fin de l'exercice :

• les créances dues c'est-à-dire les encaissements à recevoir sur l'exercice suivant ;
• les dettes à devoir c'est-à-dire les factures dont le paiement sera réalisé sur l'exercice suivant.

Ces opérations s'effectueront à partir des factures émises et reçues qui n'apparaissent pas sur les relevés bancaires de l'exercice. L'objectif est de basculer en comptabilité d'engagement à la clôture de l'exercice.

Les professions libérales en comptabilité de trésorerie (BNC) et les micro-entreprises n'auront pas à opérer de modifications. En effet, elles ne constatent ni les créances, ni les dettes à la clôture de l'exercice.

Principes de comptabilisation à appliquer en comptabilité de trésorerie

Les relevés de banque seront classés par ordre chronologique. La saisie des opérations devra également s'effectuer en respectant cet ordre et en mentionnant les dates indiquées sur le relevé bancaire.

Les relevés bancaires seront accompagnés des pièces justificatives correspondant aux opérations comptabilisées. Ces pièces peuvent être des factures, des échéanciers (emprunt, location), des quittances (assurance, loyer) ou tout autre document permettant de justifier les mouvements saisis. Les pièces justificatives peuvent être numérotées afin d'avoir un numéro commun entre le logiciel de comptabilité, la ligne du relevé bancaire et la pièce correspondante. Cela facilite le classement des documents mais également leur recherche ultérieure.

Les opérations sont donc saisies ligne par ligne en respectant l'ordre du relevé bancaire.

Les avantages et inconvénients de la comptabilité de trésorerie

La comptabilité de trésorerie, comme tout système, permet de bénéficier de certains avantages mais aussi d'inconvénients qu'il est préférable de connaître.

Les avantages

Le premier avantage d'une comptabilité de trésorerie est de permettre de vérifier le solde bancaire tout au long de la saisie. L'utilisation d'un seul journal au sein de la comptabilité permet de simplifier, de manière significative, la tenue comptable.

L'essentiel réside dans le classement des pièces justificatives à l'arrière du relevé bancaire et leur numérotation pour s'assurer de les retrouver.

L'autre avantage, et non des moindres, est assurément un gain de temps lors de la tenue comptable permettant de focaliser sur d'autres tâches.

Les inconvénients

L'inconvénient principal de la comptabilité de trésorerie est que ce système ne permet pas de suivre les factures non réglées, que ce soit des factures fournisseurs ou des factures clients.

Pour les BIC, la reconstitution de fin d'année pour un passage en comptabilité d'engagement peut donc s'avérer contraignante et fastidieuse car il faudra identifier l'ensemble des factures non encaissées et non réglées à la clôture.

Pour les BNC, qui produisent leurs comptes en comptabilité de trésorerie, le bilan ne fournit pas une image fidèle à la clôture dans la mesure où ne sont mentionnées que les encaissements et les décaissements réalisés sur l'exercice sans tenir compte des dettes ou créances existantes.