Le résultat exceptionnel : le calculer et l'interpréter

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Le résultat exceptionnel est un indicateur qui se calcule par la différence entre les produits et les charges qui ne sont pas liés à l'activité normale de l'entreprise. Il représente l'impact des événements exceptionnels sur le résultat net comptable ou résultat de l'exercice.

Le résultat exceptionnel est donc un élément non lié à l'exploitation courante, qui n'a pas vocation à se répéter et sur lequel l'entreprise exerce un contrôle limité.

C'est aussi le seul indicateur du tableau des soldes intermédiaires de gestion qui n'est pas obtenu en cascade à partir des autres indicateurs.

Il est calculé après le résultat d'exploitation et le résultat financier qui forment le résultat courant avant impôt.

Deux conceptions s'opposent : celle des normes comptables internationales et celle du PCG.

Calcul du résultat exceptionnel

Le résultat exceptionnel se calcule à partir des éléments du compte de résultat qui sont comptabilisés dans les comptes 77 et 67 selon qu'il s'agit de charges ou de produits et à partir de certains éléments calculés et non décaissés.

Les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions exceptionnelles, les reprises sur ces provisions ainsi que les transferts de charges exceptionnels sont inclus.

Résultat exceptionnel = Produits exceptionnels - charges exceptionnelles

ou (total des comptes 77 + 787 + 797) - (total des comptes 67 + 687)

Il tient compte des politiques fiscales destinées à favoriser l'investissement. Les amortissements dérogatoires sont nés de la différence entre amortissement comptable et amortissement fiscal. Ils sont comptabilisés en compte 687 et 787.

Composition du résultat exceptionnel

Le classement des opérations en éléments courants et non courants voire anormaux est effectué par l'entreprise qui doit faire un arbitrage et s'y tenir. Il s'agit de choisir entre la conception du PCG et celle des normes IFRS.

Les opérations habituelles ou de survenance courante font de plus en plus souvent partie du résultat d'exploitation quel que soit leur montant.

C'est le cas par exemple d'une entreprise qui céderait chaque année un certain nombre de véhicules de transport. Leur classement en opérations exceptionnelles peut être discuté puisque ces cessions peuvent devenir normales.

Un exemple récent de distinction entre les deux se trouve dans le règlement de l'ANC (2019-01) qui concerne la comptabilité agricole. Les cessions d'immobilisations devenant courantes, elles sont comptabilisées via des comptes 65 et 75.

Il reste alors les charges exceptionnelles sur opérations de gestion ou sur opérations en capital.

Analyse du résultat exceptionnel par rapport à son impact sur le résultat net

Un résultat exceptionnel positif signifie que les produits exceptionnels sont supérieurs aux charges exceptionnelles. Il s'agit alors d'un bénéfice exceptionnel. Cela étant, une entreprise dans laquelle le résultat exceptionnel contrebalance un mauvais résultat d'exploitation n'est pas dans une situation très favorable. L'année suivante, l'entreprise peut se retrouver en déficit.

Un résultat exceptionnel négatif en revanche, est une perte exceptionnelle. Si le résultat exceptionnel est négatif et vient grever le résultat de l'exercice, la situation est moins préoccupante qu'il n'y paraît. Un changement de stratégie avec un résultat d'exploitation positif a pu provoquer cette perte exceptionnelle de même qu'un litige ou de fortes amendes. Là encore, la situation n'a pas vocation à durer en principe.

Comment calculer le résultat net comptable ?

La première solution consiste à faire la différence entre les comptes de produits et les comptes de charges (classe 7 - classe 6). La seconde solution consiste à faire la différence entre les comptes de bilan créditeurs et les comptes de bilan débiteurs.