Comptabilité d'engagement ou comptabilité de trésorerie

La comptabilité de trésorerie

Qui peut tenir une comptabilité de trésorerie ? 

Commençons par identifier les entreprises qui sont autorisées à tenir leur comptabilité selon la méthode de la comptabilité de trésorerie.

La comptabilité de trésorerie est autorisée pour les professionnels relevant de la catégorie des bénéfices non commerciaux ainsi que pour les micro-entreprises. A la clôture des comptes aucune opération complémentaire n'est à réaliser pour ces structures.

Par ailleurs, les petits commerçants personnes physiques au régime réel simplifié ont la possibilité d'utiliser la comptabilité de trésorerie en cours d'exercice et d'enregistrer les créances et les dettes, uniquement à la clôture. Cette mesure de simplification est prévue à l'article L123-25 du code de commerce. Pour la période triennale 2023-2025, cela concerne donc les entreprises suivantes :

• activités de négoce dont le chiffre d'affaires est inférieur à 840 000¤ ;
• prestataires de services dont le chiffre d'affaires est inférieur à 254 000¤.

La comptabilité des petites entreprises au régime réel simplifié reste une comptabilité de trésorerie pendant toute la durée de l'exercice comptable cependant, à la clôture de l'exercice, les créances et dettes sont comptabilisées pour permettre leur prise en compte dans le bilan. Il y a donc une bascule vers la comptabilité d'engagement à la clôture des comptes afin de faire ressortir les factures restant à encaisser ou impayées.

En quoi consiste la comptabilité de trésorerie ?

La comptabilité de trésorerie est l'opposé de la comptabilité d'engagement. La tenue d'une comptabilité de trésorerie est la version la plus simple de la comptabilité. Historiquement, elle a précédé la comptabilité d'engagement et est aussi appelée comptabilité civile.

Cette comptabilité consiste à enregistrer uniquement les flux monétaires ou les recettes et dépenses. Elle se matérialise par la tenue d'un livre de recettes et d'un livre de dépenses/achats notamment pour les micro-entreprises qui ne sont pas forcément équipées d'un logiciel de saisie comptable. Pour les structures qui utilisent un logiciel, le comptable n'utilisera que les journaux de trésorerie.

A noter, comme nous l'avons précédemment évoqué, que certaines structures doivent, à la clôture de leurs comptes annuels, basculer vers une comptabilité d'engagement afin de matérialiser les dettes et créances existantes à cette date.

En pratique : sur quels documents s'appuyer ?

Pour procéder à la saisie des opérations, on utilise le relevé bancaire reçu par l'entreprise. La saisie s'effectuera dans un journal de banque. Seuls les encaissements et décaissements seront comptabilisés. De ce fait, les factures non payées ou encaissées n'apparaissent pas dans la comptabilité de l'entreprise.

Les factures émises ou reçues ainsi que les autres justificatifs (quittance de loyer, échéancier d'emprunt,...) relatifs aux opérations mentionnées sur le relevé bancaire seront idéalement classés avec le relevé bancaire pour justifier les mouvements bancaires.

La comptabilité d'engagement

Qui doit tenir une comptabilité d'engagement ?

La comptabilité d'engagement est le mode de comptabilisation le plus communément pratiqué, à l'exception des professions libérales. C'est l'article L123-12 du code de commerce qui précise que toutes les personnes physiques ou morales, qui ont la qualité de commerçant, doivent procéder à l'enregistrement comptable des mouvements qui affectent le patrimoine.

Le code de commerce, comme son nom l'indique, ne vise que les commerçants mais d'autres textes élargissent cette obligation à d'autres professionnels.

Quel est le principe de la comptabilité d'engagement ?

Le principe de la comptabilité d'engagement, que l'on peut appeler comptabilité commerciale, est d'enregistrer les créances et les dettes. On parle de créances acquises et de dépenses engagées.

La comptabilité enregistre donc des flux de biens ou services et des flux monétaires ou financiers de sens opposés. On peut aussi dire que la comptabilité d'engagement enregistre des échanges entre les entreprises et leurs différents partenaires.

Chaque opération donnera donc lieu à un double enregistrement (le principe de la partie double). Si le flux n'est pas financier, on constatera la naissance d'une créance ou d'une dette.

En pratique : sur quels documents s'appuyer ?

Les opérations sont théoriquement enregistrées dès réception des pièces justificatives.

La saisie des opérations dans une comptabilité d'engagement s'effectue à partir de différents documents comptables qui vont alors mobiliser des journaux différents :

• factures fournisseurs : pour saisir les achats et dépenses engagées. On utilisera un journal des achats ;
• factures clients : pour saisir les ventes réalisées. On utilisera un journal des ventes ;
• relevé bancaire : pour saisir les opérations liées à des flux financiers. On utilisera un journal de banque ;
• pièces de caisse : pour saisir les opérations réglées ou encaissées en espèces. On utilisera un journal de caisse.

D'autres journaux peuvent être créés afin de s'adapter aux besoins et spécificités de l'entreprise. On peut citer par exemple, un journal de TVA ou un journal de PAIE.

Pour résumer : les différences entre la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d'engagement ?

On identifie 2 divergences principales portant sur :

• les sociétés concernées. La comptabilité de trésorerie est réservée aux professions non commerciales et aux petites structures commerciales. Ces dernières devront néanmoins basculer en comptabilité d'engagement à la clôture des comptes.
• la méthode de comptabilisation. En comptabilité de trésorerie, les créances et dettes n'apparaissent pas. Seuls les mouvements de trésorerie sont saisis à l'appui du relevé bancaire. A contrario, en comptabilité d'engagement, les opérations sont saisies à partir des pièces justificatives faisant alors apparaître les créances et dettes.