Existe-t-il un montant minimum pour amortir un bien ?

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Quel est le montant minimum pour pouvoir amortir un bien ?

La réponse à cette question est simple : il n'y en a pas. Tous les biens qui entrent dans la définition d'une immobilisation amortissable, seront amortis, quel que soit leur montant.

Il y a cependant une exception à ce principe : les biens de faible valeur.

Comptabilité : pas de montant minimum mais une valeur significative 

Le plan comptable général ne fixe pas de montant d'immobilisation minimal pour amortir un bien. Au contraire, dès lors qu'un bien entre dans la définition d'une immobilisation amortissable, il faut l'amortir.

Par exception, les biens dont la valeur n'est pas significative, c'est-à-dire les biens de faible valeur peuvent être comptabilisés en charges de l'exercice comptable.

Tout bien amortissable inscrit à l'actif est donc obligatoirement amorti. Si l'entreprise estime que le bien ne devrait pas être amorti, parce que sa valeur est faible, elle doit comptabiliser ce bien dans un compte de classe 6, généralement le compte 6063.

Article 212-6 du PCG :

Les éléments d'actif non significatifs peuvent ne pas être inscrits au bilan ; dans ce cas, ils sont comptabilisés en charges de l'exercice.

Amortissement linéaire et amortissement dégressif : différences



L'amortissement linéaire

Dans l'amortissement linéaire, les dotations aux amortissements sont constantes sur toute la durée d'utilisation de l'immobilisation (sauf prorata). Le taux d'amortissement est déterminé en divisant 1, par la durée de vie de l'actif. Par exemple, si une entreprise achète au 1er janvier, du mobilier (ou équipement initial) pour 20 000¤ dont la durée d'utilisation est de 10 ans, l'amortissement annuel (même la première année) sera de 2 000¤ (20 000¤ / 10 ans).

Si le bien a été acquis en cours d'année civile, on pourra appliquer la formule suivante :

Dotation annuelle de l'amortissement x nombre de jours d'utilisation (depuis la mise en service) / 360 jours.

Ici on considérera qu'un mois compte 30 jours.

Au moment de l'enregistrement de la facture en comptabilité, il faudra imputer le montant TTC au crédit du compte 404 Fournisseurs d'immobilisations.

L'amortissement dégressif

Concernant l'amortissement dégressif, il s'agit d'une méthode d'amortissement par laquelle un taux d'amortissement sera calculé (taux d'amortissement linéaire x coefficient dégressif) et appliqué à la valeur de l'immobilisation.

Dans cette méthode, le bien (qui doit répondre à certains critères pour être éligible) doit avoir une durée d'amortissement d'au moins 3 ans. L'amortissement dégressif correspond à un avantage fiscal, avec un taux d'amortissement plus élevé au début de la durée de vie de l'actif, qui diminue avec le temps.

Si l'amortissement dégressif ne coïncide pas avec le rythme d'amortissement qui aurait dû être pratiqué sur la durée de vie de l'immobilisation (amortissement linéaire), le “sur-amortissement” (c'est à dire le surplus entre les 2 méthodes) doit être comptabilisé en amortissement dérogatoire. Ensuite, et lorsque la tendance s'inverse (amortissement dégressif inférieur à l'amortissement linéaire), l'amortissement dérogatoire est repris.

Fiscalité : un montant minimum de 500¤ pour l'amortissement de certains biens

Le droit fiscal est très similaire au droit comptable en ce qui concerne les biens à amortir. Là encore, par principe, les biens qui entrent dans la définition d'une immobilisation amortissable, doivent être inscrits à l'actif et amortis.

Le droit fiscal va même plus loin puisque tout amortissement qui n'aurait pas été comptabilisé, est perdu.

Mais l'exception au principe n'est pas tout à fait la même que celle qui est prévue par le PCG. En droit fiscal, la possibilité de comptabiliser les biens en charge est plus limitée.

La tolérance fiscale ne concerne que certains biens, limitativement énumérés et à la condition expresse, que leurs montants unitaires soient inférieurs à 500¤. Autrement dit, et d'un point de vue fiscal, le montant minimum d'une immobilisation pour être considérée comme telle, et donc amortie, doit être de 500¤.

Il s'agit du petit matériel et outillage, du matériel de bureau et des logiciels. Ce seuil permet de distinguer les charges et les immobilisations.

Quand mettre en immobilisation ?

Le classement à l'actif du bilan va dépendre d'une part de la valeur du bien (minimum de 500¤ généralement admis et en phase avec la fiscalité) et du respect de la définition d'une immobilisation, qui se caractérise par un bien destiné à servir de façon durable dans l'activité de l'entreprise.

Pour rappel, il existe 3 grandes familles d'immobilisations :

  • les immobilisations corporelles, qui représentent des actifs corporels qui procurent des avantages économiques futurs et ayant une substance physique (terrains, constructions, etc.) ;
  • les immobilisations incorporelles, qui représentent des actifs identifiables sans substance physique et non monétaires (frais d'établissement, fonds commercial, etc.) ;
  • les immobilisations financières qui représentent des actifs financiers (titres de participation, prêts accordés, etc.).

Plus d'infos

  • ANC 2014-03 version à jour au 1er janvier 2023
  • BOI-BIC-CHG-20-30-10 sur les biens de faible valeur



Frédéric Rocci
Fondateur de Compta Online, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.
Je suis avant tout un entrepreneur. Je cotoie et j'observe la profession comptable depuis plus de 20 ans. Rédacteur à mes heures perdues, j'affectionne plus particulièrement les sujets qui traitent des nouvelles technologies et du digital.
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