Comment un entrepreneur peut préparer sa retraite avec le plan d'épargne retraite (PER) ?

Article écrit par (2 articles)
Modifié le
1 519 lectures

La loi Pacte de 2019 a restructuré l'épargne retraite. Le système de retraite par répartition français est menacé par une démographie vieillissante. Avec le PER, le gouvernement cherche à introduire une part de capitalisation dans le système de retraite.

Le plan d'épargne retraite (PER) permet de préparer sa retraite sur le long terme en lissant ses revenus entre la vie active et la retraite. En tant qu'entrepreneur, avec le PER, il est possible de diminuer son impôt sur le revenu (défiscaliser) en cas de très bons revenus sur une année.

Le taux de remplacement (première pension de retraite/dernière rémunération perçue) des entrepreneurs est plus faible que celui des salariés cadres du privé et des fonctionnaires. Pour cette raison, encore plus que les autres, les entrepreneurs doivent préparer leur retraite bien en amont.

Ainsi, le taux de remplacement des TNS (travailleurs non-salariés) est de 33%, contre environ 75% pour les fonctionnaires et 60% pour les salariés cadres du privé.

Le plan d'épargne retraite (PER) comporte de nombreux avantages sur la fiscalité et la succession. Aussi, il convient d'arbitrer ses différents placements (fonds euros, fonds action et fonds immobiliers) selon l'horizon du départ à la retraite.

La fiscalité du plan d'épargne retraite (PER)

Le PER est une enveloppe capitalisante. Tant que les gains restent dans l'enveloppe ils ne sont pas taxés et s'accumulent donc sans « friction fiscale ».

La fiscalité du PER individuel est très avantageuse : les versements sur PER viennent diminuer les revenus imposables. C'est avantageux de défiscaliser quand les revenus sont à une tranche marginale d'imposition (TMI) élevée (pendant la vie active). Puis, les récupérer quand la TMI est plus basse (pendant la retraite).

Ainsi, c'est comme si le fisc faisait un prêt pour faire fructifier l'épargne. À l'entrée, le PER est particulièrement intéressant à partir d'une TMI de 30%, surtout si la sortie en capital s'effectue à une TMI plus basse (11% ou 0%).

Par exemple, pendant la vie active, si la TMI est de 30%, alors un investissement de 10 000¤ dans un PER permettra d'économiser 3 000¤ d'impôt.

Ensuite, à la retraite, si la TMI est de 11%, alors il sera possible de récupérer le capital de 10 000¤ en payant seulement 1 100¤ d'impôts. De plus, ce capital non fiscalisé à l'entrée aura généré des gains qui seront imposés à la flat tax à 30% (ou au barème progressif de l'impôt sur le revenu).

Pour finir, l'impôt sur le revenu imposable a été réduit de 1 900¤ et le capital de 10 000¤ a capitalisé des gains sans friction fiscale.

Certains épargnants ne savent pas toujours s'ils doivent plutôt placer sur une assurance vie ou un PER. L'exemple ci-dessus permet de préciser dans quel cas le PER est fiscalement intéressant.

Toutes les personnes physiques, quelle que soit leur situation professionnelle (salarié, étudiant, TNS, etc.) peuvent déduire les versements du PER individuel de leur revenu imposable. Cependant, pour les TNS, le PER est encore plus avantageux. En effet, les TNS peuvent déduire une partie de leurs revenus d'activités.

La succession et le PER

Le PER assurantiel (le plus courant) comporte de nombreux avantages en matière de succession.

D'abord, en cas de décès du titulaire avant 70 ans et avant d'avoir sorti le capital, il est possible de désigner des bénéficiaires qui bénéficient d'un abattement de 152 500¤ chacun sans être imposés.

Puis, en cas de décès du titulaire après 70 ans et avant d'avoir sorti le capital, il est possible de désigner des bénéficiaires bénéficiant d'un abattement unique (pour tous les bénéficiaires) de 30 500¤. Aussi, les gains (supérieurs aux montants des primes initiales) sont totalement exonérés de droits de succession.

Ces abattements sont au global et doivent se partager avec l'assurance vie.

Préparer sa retraite sur le long terme avec les actions, les obligations et l'immobilier avec le PER

Pendant la vie active de l'épargnant (entre 20 ans et 65 ans soit 45 ans environ), il est nécessaire d'investir sur des placements qui sont plus rentables et plus risqués comme les fonds en actions, fonds obligataires et fonds immobiliers.

Et pour cause, le capital investi étant bloqué jusqu'à la retraite (sauf cas de déblocages anticipés comme l'achat de la résidence principale), il convient d'investir sur des placements long terme comme la bourse (actions et obligations) et l'immobilier (horizon de placement supérieur à 8 ans).

Par exemple, sur les fonds immobiliers, il existe des OPCI, SCI, et SCPI. En pratique, le placement en SCPI (société civile de placement immobilier) est le plus populaire. Les SCPI permettent d'investir dans l'immobilier sans les contraintes du propriétaire bailleur (gestion locative, travaux, entretiens, etc.). En effet, c'est la société de gestion qui se charge de tout !

Arbitrer sur des placements sécurisés à l'approche de la retraite

À l'approche de la retraite (5 ans avant), il est conseillé d'abriter progressivement vos investissements en fonds immobiliers ou actions vers un placement sécurisé comme le fonds en euros (capital garanti, mais rendement faible).

Ainsi, à l'approche de la retraite, il est généralement souhaitable d'avoir le capital garanti pour pouvoir se servir de ces fonds en cas de besoin.

Pour conclure, le PER dispose d'une fiscalité sur les versements (qui sont déductibles de vos revenus imposables) et sur les droits de succession très avantageuse.

Aussi, il convient d'arbitrer ses placements à l'horizon de la retraite. Et ce, en investissant sur des placements plus rentables et plus risqués en amont de la retraite (fonds immobiliers et fonds actions) et des placements moins rentables et moins risqués à l'approche de la retraite (comme le fonds en euros à capital garanti).


www.prosper-conseil.fr