Pratiques et habitudes à surtout conserver pour rater le passage à la facturation électronique

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Le calendrier de l'entrée en vigueur de la facture électronique vient d'être fixé par l'article 91, II de la loi de finances pour 2024. Désormais, les échéances sont donc connues et certaines. Les cabinets qui ne souhaitent toujours pas être prêts y voient enfin plus clair sur ce qu'ils doivent continuer à faire.

Petit rappel des pratiques et habitudes qu'ils doivent surtout conserver d'ici là.

Retour sur le calendrier acté par la loi de finances 2024

L'article 91, II de la loi de finances pour 2024, publiée au Journal officiel du 30 décembre 2023, valide le calendrier pour l'entrée en vigueur de la facture électronique :

  • à partir du 1er septembre 2026, grandes entreprises et ETI seront tenues d'émettre des factures électroniques (un décret peut fixer une date ultérieure, qui ne peut être postérieure au 1er décembre 2026) ;
  • à partir du 1er septembre 2027, cette obligation s'appliquera également aux TPE-PME et micro-entreprises (un décret peut fixer une date ultérieure, qui ne peut être postérieure au 1er décembre 2027).

L'e-reporting suivra la même échéance.

Attendre encore pour entamer la transformation digitale du cabinet

Selon le calendrier initial, au 1er juillet 2024, toutes les entreprises devaient être en mesure de recevoir des factures électroniques, et les grandes entreprises auraient dû les émettre dans ce format.

Certains cabinets, qui n'ont pas encore entamé leur transformation digitale, pensent que le report de l'entrée en vigueur de la facture électronique, décalé de deux années supplémentaires, leur laisse suffisamment de temps pour s'y mettre. Ils continuent d'ignorer cette réforme, refusant de s'informer car ils n'ont pas le temps pour cela.

Pourtant, continuer d'attendre peut représenter un risque. La transformation numérique transcende les obligations réglementaires. Moderniser son cabinet pour adopter la facturation électronique (et même au-delà) signifie économiser du temps, répondre aux besoins des clients, attirer et retenir des talents, et maintenir une compétitivité face à une concurrence croissante.

Le cas de l'Australie, présenté lors du dernier Congrès de l'Ordre en septembre dernier, est un avertissement. Les reports répétés de l'implémentation de la facturation électronique ont conduit certains cabinets à repousser leur transformation numérique. Parallèlement, les entreprises du secteur financier et technologique ont poursuivi leur progression.

Cette situation a eu des conséquences graves pour les comptables australiens, se traduisant par un glissement de la valeur des cabinets comptables vers ces entreprises, et une diminution significative de leurs revenus, dépassant les 30%.

Ne pas communiquer auprès de ses collaborateurs et de ses clients

Certains experts-comptables n'ont peut-être pas encore commencé à familiariser leurs collaborateurs et leurs clients aux nouvelles obligations qui entreront en vigueur dans quelques années.

Ils préfèrent repousser cette échéance toujours à plus tard. Quelques-uns d'ailleurs, malgré l'arrivée de la facture électronique et de la data, ne souhaitent pas du tout changer leur manière de travailler ni de communiquer, quitte à perdre une partie de leur clientèle et de leurs collaborateurs.

La communication est pourtant une étape stratégique pour réussir le passage à la facture électronique.

Une préparation anticipée des cabinets facilitera grandement cette transition.

Il est crucial d'informer les TPE/PME non seulement sur la législation entourant la facture électronique, mais aussi sur les implications de ces changements. Étant donné la complexité du jargon juridique, le rôle des cabinets comptables est essentiel pour clarifier ces aspects législatifs, surtout pour les clients moins familiers avec ces questions.

Les cabinets ont également tout intérêt à présenter dès maintenant à leurs clients existants, et aux nouveaux, les avantages que la facture électronique pourra leur procurer.

D'ailleurs, les clients des cabinets qui ont opté pour une plateforme d'échanges sécurisée (web et mobile) comme MyCompanyFiles, bénéficient déjà de ces avantages : simplification de la collecte, meilleure information et plus de réactivité.

Saisir les opportunités de nouvelles missions de conseil : non merci

Les cabinets qui ne réalisent pas dès aujourd'hui leur transformation numérique ne seront pas en mesure de proposer à leurs clients la plupart des missions liées à la facturation électronique, à l'exploitation de la data ou encore à l'émergence de l'Intelligence Artificielle.

Avec l'automatisation des tâches, les missions liées à la saisie comptable et au déclaratif vont diminuer. Les collaborateurs pourront ainsi consacrer plus de temps à la réalisation de missions à plus forte valeur ajoutée pour le dirigeant d'entreprise. Cela est déjà le cas actuellement pour les cabinets qui ont commencé à digitaliser leur process.

Pour les experts-comptables réfractaires aux changements, peu importe. Ils proposent à leurs clients uniquement des missions comptables, en essayant de se convaincre que leurs collaborateurs s'épanouissent à faire de la saisie. Et puis les clients sont satisfaits des prestations, donc tout va bien.  

Mais d'ailleurs, où est le problème ? Les clients, dirigeants de TPE-PME, ont-ils vraiment exprimé de nouveaux besoins ?

Selon, la deuxième édition du Baromètre de facturation électronique menée par Opinion Way pour le CNOEC en partenariat avec ECMA, les entreprises participantes ont exprimé un fort intérêt pour de nouveaux services en lien avec la facturation électronique, notamment en ce qui concerne l'élaboration de tableaux de bord et l'analyse de données pour soutenir leurs activités, ainsi que pour la gestion des factures, des paiements, des relances et du recouvrement.

Par conséquent, il est très probable que ces cabinets perdent une part significative de leurs chiffre d'affaires au détriment des cabinets qui auraient mieux anticipé la facture électronique (et les nouvelles technologies) et la mise en place de ces missions connexes.

À la lecture de cet article, vous aurez bien évidemment compris que les cabinets d'expertise comptable qui souhaitent réussir leur transition vers la facture électronique doivent adopter dès maintenant des pratiques diamétralement opposées.

MyCompanyFiles accompagne dès aujourd'hui ces cabinets et souhaite ses meilleurs v½ux pour cette nouvelle année à l'ensemble de la profession.


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