2024 sera une année de bouleversements importants pour les cabinets comptables. La conjugaison de la montée en puissance de l'IA et de l'arrivée de la réforme de la facture électronique va amener la profession à revoir son organisation en profondeur. Une transformation qui va libérer les cabinets de la saisie comptable et leur permettre de dessiner une nouvelle offre, centrée sur la relation client, mais qui va demander également un effort conséquent en matière de formation et d'accompagnement RH des collaborateurs.
Facture électronique et IA : un cocktail explosif... dans le bon sens du terme !
La facture électronique devait initialement s'imposer dans le quotidien des entreprises à partir du 1er juillet 2024. Ce ne sera finalement qu'à partir du 1er septembre 2026, comme vient de l'officialiser la dernière loi de finances. Mais malgré ce report, le sujet reste d'actualité pour les dirigeants de TPE-PME et leurs experts-comptables, non seulement car l'ampleur et la complexité de la réforme imposent de bien anticiper les échéances, mais aussi parce que la facture électronique va accélérer des mutations déjà en cours. La mise en place de la facturation électronique – et du e-reporting – va en effet permettre aux experts-comptables et à leurs équipes d'accéder à une masse importante de données déjà structurées. Une vraie mine d'or, car cette data est le carburant d'une autre révolution en marche : l'IA.
Comme le montre le panorama des cas d'usage en cabinet comptable récemment publié par Regate, l'intelligence artificielle est riche de promesses pour la profession : automatisation complète de la saisie, gains de productivité dans les tâches quotidiennes (rédaction de mails ou de comptes-rendus de réunion, traduction de contrats, synthèse de documents longs...), analyse et gestion prédictive au plus près des besoins du client,...
« Les cabinets comptables, comme leurs clients, étaient déjà engagés dans la mise en place de processus d'automatisation de la tenue comptable, notamment grâce à l'implémentation massive de plateformes collaboratives d'automatisation comme Regate. Mais l'arrivée conjointe de la facture électronique et de l'IA va énormément accélérer ces changements », explique Laura Pallier, cofondatrice de Regate.
Le potentiel de cette technologie est considérable, surtout s'il est alimenté par des données pertinentes. Mais pour l'exploiter à sa juste valeur, la profession comptable va devoir revoir son organisation en profondeur. Dans la grande majorité des cabinets, les collaborateurs consacrent jusqu'à 90% de leur temps à la pure saisie comptable. Quid de ces profils demain, lorsque la saisie aura été complètement automatisée par l'IA ? Ils pourront se rediriger vers de nouvelles missions, mais cette évolution ne se concrétisera pas sans d'importants efforts.
Un défi RH sans précédent pour les cabinets comptables...
Pour les cabinets, ce changement pourra être conduit grâce à des plans de formation ambitieux. Les experts-comptables ont l'habitude de se former régulièrement à de nouvelles pratiques – ne serait-ce que parce que leur code de déontologie leur impose un volume de formation annuelle. Mais face à la déferlante IA, l'enjeu dépasse largement la mise à jour des compétences traditionnelles. C'est une nouvelle posture, un nouveau « savoir être » face au client, que les équipes doivent s'approprier. Les instances représentatives l'ont d'ailleurs bien compris et l'Ordre des experts-comptables comme les conseils régionaux proposent déjà un vaste plan de formation pour accompagner la transformation de la profession. Il faut maintenant que les cabinets comptables se fassent le relais de cet effort de formation au sein de leurs propres équipes. Certains se sont déjà engagés sur cette voie et vont profiter de 2024 pour accélérer encore dans cette démarche.
« Nous avons profité du déploiement massif de Regate sur nos dossiers pour conduire une vraie politique de conduite du changement et accompagner les collaborateurs. Aujourd'hui, grâce au temps gagné en production, ils peuvent passer davantage de temps auprès des clients. Et l'impact immédiat, c'est que le niveau de la satisfaction client augmente considérablement. C'est un fort facteur de différenciation face aux acteurs low-cost », explique Jean-Mathieu Dorelle, expert-comptable et fondateur du cabinet Pyxis, à Marseille.
Et au-delà de la formation des collaborateurs en interne, les cabinets vont aussi avoir besoin de sang neuf : les nouvelles compétences indispensables à la gestion d'un volume massif de data ne pourront pas toutes être maîtrisées par les collaborateurs déjà en place. Il faudra donc partir en quête de nouveaux profils. Plus que des experts techniques ou des développeurs informatiques, les cabinets vont devoir rechercher des talents capables de maîtriser les flux de données, de les analyser, de les comprendre et de les vérifier : Data Analysts, Data Controllers, Consultants en transformation digitale, etc.
...au service d'une offre de nouvelles missions, pour la croissance des cabinets de demain
Pourquoi la profession comptable doit-elle se lancer dans une réorganisation aussi ambitieuse ? L'enjeu ne se limite pas à de simples gains de productivité (même si ces derniers sont évidemment les bienvenus !) Il s'agit en réalité de mettre les cabinets en ordre de marche pour procéder à un repositionnement majeur de leur offre. Avec pour objectif de proposer à leurs clients de nouvelles missions en phase avec leurs besoins forts d'accompagnement : prestations de DAF externalisé, gestion administrative déléguée, recouvrement, recherche de financement, gestion de trésorerie, gestion du patrimoine du dirigeant, diagnostic en cybersécurité... Les experts-comptables ont déjà les compétences financières et techniques nécessaires pour déployer cette nouvelle offre auprès des entreprises. Jusqu'à présent il leur manquait du temps pour le faire, mais la transformation digitale va le leur offrir, et la bonne posture dans la relation avec le client.
Ces « nouvelles missions », la profession les a en ligne de mire depuis quelques années déjà. Mais en 2024, l'association entre la révolution Data + IA et la perspective de voir la facturation électronique se généraliser dégage plus que jamais la voie vers cette nouvelle offre. À la profession de se saisir de ces opportunités, et donc de s'y préparer dès maintenant, comme en témoigne un important cabinet du Sud-Ouest de la France, qui a fait le choix de Regate pour la transition vers la facture électronique :
« Il faut anticiper dès aujourd'hui les changements à venir. Au sein du cabinet, nous savons que nous allons pouvoir nous appuyer sur Regate, qui est en train de développer sa propre Plateforme de Dématérialisation Partenaire, pour proposer une solution fiable à nos clients pour la facturation électronique. Faire le choix de la bonne plateforme, c'est une première étape indispensable pour renforcer notre capacité à aller chercher ces autres missions ! », explique Sébastien Vertuel, expert-comptable et associé au sein du cabinet DRB.