Motivation des collaborateurs : Axonaut partage son modèle d'« entreprise libérée »

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L'expertise comptable est un secteur sous tension. Comment recruter et retenir les talents, en particulier à l'issue de la période fiscale ?

L'émergence de nouvelles technologies comme l'IA, l'exploitation de la data et la facture électronique, mais aussi l'apparition de nouvelles missions liées à la durabilité, vont accélérer l'évolution du métier de collaborateur.

Les cabinets doivent dès maintenant repenser le management des équipes et conduire le changement. Cette problématique sera d'ailleurs au c½ur du prochain Congrès de l'Ordre à Marseille.

Le 29 février dernier, dans le cadre d'un webinaire, Ornela et Bastien ont présenté à Audrey Brullon, co-fondatrice de Lamacompta, la manière dont travaillent les collaborateurs d'Axonaut.

L'objectif est d'ouvrir des pistes de réflexions : comment les cabinets peuvent-ils réinventer le management des équipes afin d'améliorer leur recrutement et retenir les talents ?

Cet article propose de revenir dans les grandes lignes sur ce webinaire. Pour plus de précisions, il est également disponible en intégralité en replay.

Qu'est ce qu'une entreprise libérée et pourquoi faire ce choix ?

Le concept de l'entreprise libérée, développé par Isaac Getz, enseignant à l'ESCP, et Brian M. Carney, éditorialiste économique, a été introduit dans leur livre « Liberté & Cie », publié en 2009.

Cette approche repose sur une philosophie de gestion visant à repenser radicalement la structure organisationnelle de l'entreprise. L'objectif principal est d'encourager l'autonomie des employés, leur créativité et leur engagement, pour améliorer l'efficacité globale de l'entreprise. 

Dans ce modèle, les décisions sont prises collectivement par tous les collaborateurs, en s'appuyant sur leur connaissance concrète et directe du fonctionnement quotidien de l'entreprise

Avant de fonder Axonaut, Nicolas Michel et Nicolas Ricard, ont eu diverses expériences dans des entreprises traditionnelles avec un management pyramidal. Ils ne se reconnaissaient pas nécessairement dans ce modèle et souhaitaient un mode de fonctionnement différent pour Axonaut.

« Chez Axonaut, il n'y a pas de hiérarchie, pas de manager, ni de fiche de poste vraiment définie. Il y une certaine liberté dans le travail et une transparence dans l'information qui circule. Par exemple, lorsque les fondateurs sortent d'un rendez-vous avec des investisseurs, ils échangent librement à ce sujet avec tous les salariés », Ornela Alibej, responsable partenariat dédié à la profession comptable.

Comment fonctionne une organisation sans management direct ?

Chez Axonaut, chaque salarié définit son poste comme il l'entend, sans supérieur direct.

« Cela peut paraître étonnant mais on laisse la liberté à chacun de créer son propre poste. L'intitulé du poste va dépendre de la mission à un moment précis.

Par exemple, Bastien et moi faisons partie de la team partenariat expert-comptable, nous sommes tous responsables du partenariat. Il n'y pas un responsable au-dessus ou un chargé de partenariat.

Tout le monde ne peut pas avoir non plus la même mission. Les compétences entrent aussi en compte au moment du recrutement mais cela n'est pas figé et peut évoluer.

Pour vous donner un exemple, Axonaut fête bientôt ses 10 ans. J'ai proposé à l'équipe communication de participer à ce projet alors que ce n'est pas mon job ni particulièrement dans mes compétences, mais ça me tenait à c½ur », Ornela Alibej.

« Du fait qu'il n'y ait pas de manager, il n'y a pas d'objectifs individuels mais des objectifs collectifs fixés par l'ensemble des équipes. En fait, chaque collaborateur se fixe lui-même ses propres objectifs pour permettre à l'équipe d'atteindre les objectifs collectifs », Bastien Coelho.

Des collaborateurs qui s'adaptent aux besoins de l'entreprise mais des dirigeants à l'écoute de leurs envies

Ornela partage son expérience personnelle afin d'illustrer la flexibilité qu'offre aux collaborateurs une entreprise libérée :

« Lors de mon recrutement, Axonaut avait un besoin de support. J'accompagnais donc les utilisateurs, mais au bout de 6 mois, je connaissais l'outil par c½ur et les missions me paraissaient redondantes.

Étant encore formatée par un schéma d'entreprise « classique », j'ai demandé à être reçue par les fondateurs, mais uniquement dans l'optique de leur présenter ma démission. À ma grande surprise, ils m'ont demandé ce que je souhaitais proposer de différent pour Axonaut, comment je souhaitais évoluer et qu'est-ce qui avait du sens pour moi ?

Je leur ai proposé de lancer le service de formation. Puis 9 mois plus tard, je me suis retrouvée dans la même situation et je leur ai proposé cette fois de lancer le réseau de formateurs ».

Un modèle qui ne convient pas nécessairement à tous les collaborateurs

Chez Axonaut, il n'y a pas d'horaires définis, chaque salarié ou collaborateur est libre d'organiser sa journée de travail comme il le souhaite (il doit seulement être présent dans les locaux de 10h à 12h et de 14h à 16h pour pouvoir participer à d'éventuels points collectifs).

Dans une entreprise libérée le collaborateur dispose donc d'une grande liberté et de beaucoup d'autonomie dans la manière d'organiser son travail.

« Il est vrai que pour certaines personnes recrutées chez Axonaut cela n'a pas fonctionné. Trop de liberté peut en effrayer certains et être complètement déroutant », Ornela Alibej.

www.axonaut.com