Après la loi PACTE : réflexions sur l'avenir des CAC en région

Article écrit par (1145 articles)
Modifié le
1 909 lectures

« Audit & CO, 24h pour imaginer demain » est le nom des deux journées d'échange organisées par la CRCC de Lyon à l'intention des commissaires aux comptes.

L'objectif de cette rencontre était de permettre la réflexion et les propositions sur l'avenir des commissaires aux comptes indépendants face aux grands cabinets qui se développent toujours plus vite.

Avec la loi PACTE, le risque de concentration du marché est une réalité. Au moment où les professionnels de l'Audit doivent démontrer leur utilité et faire face à une certaine dégradation de leur image dans la presse, de nombreuses idées ont été exposées lors des échanges organisés et animés par La Coentreprise,

L'objectif de la démarche, pour Sylvain Boccon-Gibod, président de la CRCC de Lyon, est de « laisser la loi PACTE derrière soi et de se réinventer en devenant force de proposition ». Il ne s'agit « pas de subir mais de réagir ».

Des réponses au relèvement des seuils : technologies et investissements conséquents

La prise de conscience n'est probablement pas nouvelle mais le besoin est encore plus prégnant avec le relèvement des seuils. Les commissaires aux comptes doivent investir dans les outils, qu'ils soient financiers et humains et dans des formations adaptées.

Un plan d'investissement des instances dans le développement d'outils numériques (investissements directs, incubation, fonds dédiés), label digital, création d'une signature électronique pour les CAC sont autant de propositions pour l'avenir.

Le commissaire aux comptes doit apprendre à convaincre

Au-delà du lobbying de la profession, « qui a probablement échoué, en partie parce qu'il n'existe qu'en temps de crise », le commissaire aux comptes doit désormais apprendre à convaincre ses interlocuteurs.

Sans aller jusqu'à parler de vendre des missions facultatives à des clients, il s'agit d'être capable de convaincre ses clients de l'intérêt de la nouvelle mission ALPE.

Quoi qu'il arrive, le fait de démontrer l'utilité du commissaire aux comptes ne doit pas permettre de « brouiller les pistes aux yeux des tiers ». Le commissaire aux comptes est un certificateur, ce n'est pas un consultant.

Pour Jean Bouquot, président de la CNCC, le sujet principal est de savoir « quelle est l'utilité du commissaire aux comptes et comment vendre cette utilité parce qu'il a une vraie valeur ». À ses yeux, le commissaire aux comptes a « beaucoup à mettre en ½uvre et en musique ».

Une marque certifiée CAC voire ISO CAC et une fédération des indépendants

L'objectif ici est double. Il s'agit à la fois de donner plus de visibilité aux commissaires aux comptes et « d'augmenter la représentativité de la profession indépendante, menacée par la loi PACTE » estime Olivier Arthaud, vice-président de la CRCC de Lyon.

Des idées telles que l'utilisation d'une chaîne Youtube pour une communication décalée, la création d'une marque ou d'une norme ISO pour les commissaires aux comptes ont été évoquées.

La fédération des commissaires aux comptes indépendants doit permettre de rassembler les petits cabinets sous une bannière unique qui leur est propre.


Limiter la concentration des cabinets d'audit

La constitution de réseaux de cabinets indépendants semble inévitable pour permettre aux professionnels de s'en sortir.

La survie du maillage territorial des commissaires aux comptes indépendants en tant qu'exception française pourrait profiter d'un co-commissariat aux comptes qui fait obligatoirement appel à un cabinet indépendant aux côtés d'un grand cabinet.

De la même manière, obliger les filiales significatives des groupes qui nomment un commissaire aux comptes à désigner un commissaire aux comptes différent de celui de la société mère est également envisagé comme une solution destinée à limiter la concentration du marché. À ce stade, ce ne sont bien évidemment que des propositions.



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.