11% des startup tech ayant levé des fonds en 2016 dirigées par des femmes

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StartHer et KPMG ont publié, pour la troisième année consécutive, le Baromètre de l'Entrepreneuriat Tech au Féminin, le 1er mars 2017.  Une étude pour améliorer notre compréhension de l'environnement entrepreneurial féminin aujourd'hui en France, comprendre les évolutions récentes mais également les points sur lesquels nous pourrions progresser pour rattraper le retard qui les sépare encore des hommes.

Selon l'étude, 70 start-up tech françaises parmi les 600 jeunes pousses ayant levé des fonds en 2016 sont dirigées par des femmes. Loin de la parité, ce résultat nous révèle une perte de 2 points par rapport à l'étude de l'année précédente. Toutefois, cela cache un chiffre prometteur et encourageant : en terme de volume de levées de fonds, l'augmentation est de 84% ! En d'autres termes, moins de start-up dirigées par des femmes ont réussi à trouver des investisseurs en 2016 mais celles qui y sont parvenues ont mieux performé et ont obtenu une somme bien plus importante.

Résultat encourageant mais loin d'être satisfaisant. Pour Séverine Grégoire, fondatrice de Monshowroom.com, “Il ne faut pas que nous soyons l'exception mais que nous devenions la norme. Seul le projet et la personnalité du chef d'entreprise comptent qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme”.

Le point sur les levées de fonds en 2016

En 2016, les entrepreneures du numérique ont - au cumulé - levé 126,6 millions d'euros, soit 7% du montant total des levées de fonds des start-up tech en France. A nouveau, ce résultat est très loin d'être satisfaisant mais nous pouvons souligner une belle augmentation de 29% de la somme levée par rapport à 2015.

Bien que les projets menés par des femmes soient tout aussi ambitieux que ceux des hommes, ces dernières ont encore des difficultés à s'imposer et demander de manière ferme des sommes conséquentes. En effet, en moyenne les projets menés par des femmes lèvent 1,8 million d'euros là où ceux des hommes lèvent en moyenne 3,5 millions d'euros. Un écart considérable. Un accompagnement est nécessaire pour orienter au mieux les femmes qui entreprennent et les amener à s'imposer dans un milieu résolument masculin.

En moyenne les start-up tech menées par des femmes lèvent 1,8 million¤ contre 3,5 millions¤ pour les hommes

Top 3 des meilleures levées de fonds féminines

Car les role models que sont les femmes qui réussissent dans l'entrepreneuriat sont importants à mettre en avant, voici le top 3 des meilleures levées de fonds féminines en 2016. Des femmes à suivre en 2017 :

Julia Bijaoui, 28 ans, a lancé Frichti il y a deux ans et a déjà embauché plus de 200 salariés. En 2016 elle a levé 12 millions d'euros pour son service de livraison de petits plats fait-maison.

Mireille Messine, co-fondatrice de Splio - éditeur de solutions d'expérience client - a quant à elle levé 11 millions d'euros pour sa jeune entreprise.

Rania Belkahia a lancé Afrimarket en 2012, alors qu'elle sortait à peine d'HEC et Télécom ParisTech. Pour son service de paiement qui entend révolutionner les transferts d'argent vers l'Afrique, Rania a levé 10 millions d'euros en 2016.

Trois success stories à la française qu'il nous tarde de suivre de près en 2017 !

Et les secteurs les plus financés sont...

Quant aux secteurs les plus largement financés, il s'agit des start-up d'Internet (59%), de l'électronique et de l'informatique (17% contre 5% en 2015) et des biotech (13%, entrée en 2016). La plupart de ces secteurs, initialement masculins, sont de plus en plus investis par des femmes. Une belle avancée qui ne doit pas nous faire oublier que certains secteurs, comme l'énergie, ne comptent...aucune femme entrepreneure !

Les sources de financement : le crowdfunding en tête !

Mais comment se financent ces start-up féminines ? Principalement via des campagnes de crowdfunding ! Deux plateformes font d'ailleurs partie du top 5 des investisseurs les plus actifs pour les levées de fonds féminines. Sowefund a ainsi réalisé 60% de ses investissements pour des entreprises dirigées par des femmes et Wiseed, 29%.

Contrairement aux méthodes classiques, comme l'appel à des business angels, cette méthode de financement participative est plus diversifiée, les sources de revenus sont plus variées.

Le top 3 des fonds qui investissent dans des start-up tech dirigées par des femmes sont Femmes Business Angels, Alsace Capital et enfin BPI France.

Rassurants sur certains aspects de par de belles remontées de la présence des femmes dans certains secteurs et en volume de levées de fonds, cette étude nous prouve une fois de plus que la route sera encore longue avant d'atteindre une parité hommes/femmes.



Sarah Gillot est Chef de Projet Online Marketing pour Makerist - start-up à Berlin - afin de développer le marché français.