Remise du DEC 2023 : interview du maître de cérémonie, l'humoriste Amine Radi

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Le 16 juin dernier, les diplômés d'expertise comptable (sessions de mai et novembre 2022) ont reçu leurs diplômes des mains de Cécile de Saint Michel, présidente de l'Ordre, à l'occasion d'une soirée organisée au Palais des Congrès, Porte Maillot, Paris 16e.

Cette cérémonie de remise du DEC 2023 était animée par Amine Radi, un jeune humoriste qui connaît très bien la profession pour différentes raisons...

Pourquoi avait-il entamé des études dans cette filière ? Que retient-il de cette expérience ? Quelle est sa vision du métier d'expert-comptable ? Amine répond à nos questions.

Qu'avez-vous ressenti lorsque le CNOEC vous a contacté pour vous proposer d'animer la dernière cérémonie de remise du DEC ?

De la surprise d'abord, puis de la nostalgie, ça m'a rappelé mon passé, ma vie d'avant, beaucoup de souvenirs...

Jamais je n'aurais pensé revenir en comptabilité et encore moins pour animer la cérémonie de remise du DEC. D'autant que je ne suis pas allé jusqu'au bout, au grand dam de mon père dont c'était le rêve ! Alors animer cette cérémonie et remettre ces prix avait une dimension symbolique, particulière. Je bouclais la boucle.

Ça m'a fait également plaisir de découvrir l'institution, le Conseil national de l'Ordre des experts-comptables, sa présidente Cécile de Saint Michel et son équipe.

Quoi qu'on fasse, le passé finit toujours par nous rattraper.

C'était un sentiment très étrange mais j'ai aussi ressenti beaucoup de plaisir et de bonheur à animer cet évènement.

Vous avez choisi d'effectuer vos études supérieures dans cette filière en obtenant le DSCG, pourquoi ce choix ?

Alors, je ne vais pas vous mentir et vous dire : « oui, j'ai toujours imaginé faire des études de comptabilité, passer le DSCG ». Après mon bac, je pensais plutôt faire médecine ; mais mon frère, expert-comptable aujourd'hui, était en DSCG, mon oncle est lui aussi expert-comptable, tous les deux m'ont fortement incité à me lancer dans cette voie pour ouvrir mon cabinet plus tard. Ils me disaient « on pourra ouvrir un cabinet familial ensuite ». Alors, je me suis lancé dans le DSCG mais j'ai fini par arrêter. (Rires)

Est-ce que votre formation comptable vous sert actuellement en tant qu'artiste, et inversement est-ce que des qualités d'artiste pourraient servir la profession ?

Oui, bien évidemment. Elle me sert beaucoup. En tant qu'humoriste, le fait d'avoir fait des études de comptabilité m'aide à gérer mes comptes, mes dépenses, mon activité, à m'occuper des aspects administratifs.

Je suis un artiste autodidacte, et inversement le fait d'être artiste m'a donné confiance en moi, m'a aidé à atteindre mes objectifs, à être plus sérieux dans mon travail, à l'aimer, à me nourrir de l'amour des gens, et surtout à gérer mon stress.

On vit dans un stress permanent, c'est super dur. Grâce à ce métier, j'arrive à gérer mes émotions et mon stress.

Si aujourd'hui vous étiez expert-comptable, quel aspect de la profession vous plairait le plus (et le moins) ?

Ce que j'admire le plus dans le métier d'expert-comptable, c'est qu'ils sont à jour des lois. Les experts-comptables savent comment faire, comment gérer. J'aime énormément cette rigueur. Ils ont toutes les réponses aux problématiques des chefs d'entreprise.

Ce que j'aime le moins, c'est la période fiscale, car on n'a plus vraiment de vie privée. (Rires)

Actuellement, la profession souffre d'un manque d'attractivité auprès des jeunes, auriez-vous des pistes de réflexion à nous partager pour remédier à cette situation ?

Peut-être qu'il faudrait parler de la profession avec plus d'humour, changer l'image sérieuse du traditionnel type à lunettes en costard-cravate. Et demander aux gens de la compta de revoir un peu leur humour (rires) !

Lors de cérémonie du DEC, j'ai raconté pourquoi j'avais quitté mon job. Un collègue m'avait raconté cette blague. « Pourquoi les experts-comptables vont au supermarché ?... Pour faire des provisions ». Ce n'est pas possible de rire pour ça ! (Rires)

Vous êtes né au Maroc et détenez la double nationalité, quelle est l'image de l'expert-comptable au Maroc ? Est-ce une profession vers laquelle les jeunes Marocains se tournent ?

Je crois que l'image de l'expert-comptable au Maroc est la même qu'en France. Mon frère exerce au Luxembourg, mon oncle au Maroc, ce qui me permet de suivre ce qui se passe. Ce sont des pays différents, donc beaucoup d'aspects changent, mais finalement sur la période fiscale, c'est la même finalité. 

Les jeunes Marocains se tournent vers l'expertise comptable, ce qui est une bonne chose pour la profession, l'économie du pays. Je leur conseille de se diriger vers cette profession s'ils aiment ce qu'ils font, ça aide dans plusieurs domaines et cela leur permet par la suite de mieux gérer leur activité.

Retrouvez toutes les dates des prochains spectacles d'Amine Radi.