#PACTE : manifestation des jeunes CAC et propositions pour l'avenir

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Le futur des commissaires aux comptes n'est pas encore joué. Au-delà des seuils de nomination des commissaires aux comptes, l'avenir pourrait être à la modernisation de la profession.

La rencontre des jeunes professionnels et futurs professionnels de l'expertise comptable et du commissariat aux comptes a eu lieu ce samedi 7 avril 2018 au Palais Brongniart à Paris. Une rencontre très animée et basée sur l'interaction entre les orateurs et le public. Une première dans la profession.

Interaction physique avec la participation de l'auditoire, convié à se lever, à s'exprimer fortement ou à partager une corde à mettre à son coup en guise de symbole, avant de s'allonger sur les marches du Palais Brongniart. Interaction digitale avec une communication via une application et des commentaires et réactions partagées par tous.

Les actions en cours pour tenter de limiter la forte hausse des seuils de nomination des commissaires aux comptes

Le gouvernement a pris sa décision. Les seuils de nomination des commissaires aux comptes doivent être relevés dans le cadre du PACTE. Un projet qui prend déjà du retard puisqu'il pourrait être présenté après le 16 mai, dernière date annoncée.

Pour Jean Bouquot, président de la CNCC, la « mesure de relèvement des seuils n'a aucun sens économique et va créer un plan social généralisé dans la profession ». Elle est devenue un « véritable totem que le ministre de l'économie veut porter ».

Jean Bouquot propose aux compagnies régionales de prendre contact avec leurs députés pour les sensibiliser aux conséquences du relèvement des seuils pour la profession et pour les entreprises. Loin de la lutte corporatiste, c'est toute une profession qui doit changer son image et évoluer.

Une commission est en cours de création et devra faire intervenir 4 professionnels reconnus dont Patrick de Cambourg, président de l'ANC.

Charles René Tandé, président du CSOEC, réaffirme « son soutien aux commissaires aux comptes » et se veut rassurant. La « suppression de la prérogative d'exercice des experts-comptables n'est pas à l'ordre du jour ».

Des idées « immédiatement transformables » pour lancer le débat sans limites

Les idées des jeunes professionnels sont reçues via une application ou dans le cadre des débats.

Si les premières concernent la formation au sein de la filière de l'expertise comptable, les suivantes parlent de modernisation de la profession tout entière.

Le digital, la sécurité des systèmes d'informations et surtout le renforcement de l'anglais font partie des premières propositions.

Sont visées ici, l'intelligence artificielle et la blockchain, domaines dans lesquels beaucoup de choses se passent en anglais.

Au-delà de ces aspects novateurs, la concurrence avec les écoles de commerce fait envisager l'inclusion de l'analyse des risques, le marketing, la communication orale.

Le commissaire aux comptes doit devenir un communiquant auprès de ses clients mais ce n'est pas tout.

L'évolution des technologies promet de transformer fondamentalement la mission de commissaire aux comptes.

Du fichier des écritures comptables provisoire aux logiciels d'analyse des données les plus performants, le contrôle du commissaire aux comptes peut devenir totalement exhaustif. Une bonne manière d'aller plus loin dans l'analyse au profit de ses clients.

S'appuyer sur ces nouveautés pour transformer la profession n'est un pas supplémentaire vers l'avenir, un avenir qui permettra aux professionnels de moins dépendre des prérogatives d'exercice ou des seuils de nomination.

Le débat est ouvert.



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.