L'intelligence artificielle (IA) s'impose dans de nombreux domaines, mais qu'en est-il de la rédaction du mémoire d'expertise comptable ? Et de la rédaction académique en général ? En utilisant ChatGPT d'OpenAI pour rédiger un mémoire sur un concept lié à l'éthique financière catholique « Mensuram Bonam », j'ai découvert les avantages et les défis inhérents à l'IA dans ce cadre précis. Cet article explore cette expérience et pose des questions cruciales sur l'avenir de l'écriture académique à l'ère de l'IA.
ChatGPT : un outil de rédaction innovant
ChatGPT est une IA basée sur un modèle de langage qui s'appuie sur d'énormes quantités de textes pour générer des réponses pertinentes à des questions variées. En entrant mon sujet dans le système, l'outil a pu me fournir une structure de base pour mon mémoire, suggérer des domaines de recherche et même élaborer des sections entières de texte. Il est évident que ChatGPT possède une capacité impressionnante à émettre des informations basées sur les données sur lesquelles il a été formé.
Méthodologie suivie pour la rédaction du mémoire avec ChatGPT
Étape 1 : recherche du sujet
La première étape a consisté à définir et à conceptualiser le sujet de notre mémoire : « Mensuram Bonam », une notion liée à l'éthique financière catholique. Le choix de ce sujet a été délibéré afin de pousser ChatGPT à ses limites, en explorant une thématique jamais abordée auparavant.
Étape 2 : rédaction du corps du mémoire
La deuxième étape cruciale du processus a été la rédaction du corps du mémoire. Au cours de cette phase, nous avons utilisé ChatGPT pour nous aider à développer le concept de « Mensuram Bonam » dans le cadre de l'éthique financière catholique.
Pour établir un fondement solide, nous avons débuté avec une recherche approfondie des principes fondamentaux de l'éthique catholique, nous référant largement à des documents ecclésiastiques pertinents. Cette démarche a permis de donner une assise théorique à notre concept.
Cependant, malgré l'aide initiale apportée par ChatGPT, le processus a révélé certaines limites du système. Parfois, l'outil fournissait des informations incorrectes, ce qui requérait des corrections manuelles supplémentaires. En outre, la qualité des contributions de l'IA variait, nécessitant une vérification minutieuse et continue des données et des références.
Dans le développement du corps du mémoire, nous avons également incorporé des éléments visuels tels que des graphiques et des tableaux pour complémenter le texte. Bien que ChatGPT ait pu aider à conceptualiser ces éléments, la réalisation effective de ces graphiques était en dehors de sa portée, nécessitant une intervention manuelle.
Afin de donner vie au concept de « Mensuram Bonam », nous avons créé des études de cas hypothétiques, illustrant comment les principes éthiques pourraient s'appliquer dans le monde réel. Ici encore, la collaboration avec ChatGPT a été un parcours semé d'embûches, avec des moments de générations créatives mais aussi des périodes de stagnation dues à des suggestions moins pertinentes.
Étape 3 : rédaction de l'introduction, de la conclusion et de la bibliographie
Une fois le corps du mémoire rédigé, l'IA a contribué à élaborer une introduction et une conclusion harmonieuse, et a aidé à lister les références bibliographiques potentielles, malgré la nature inédite du sujet. Cette étape a été cruciale pour donner un caractère complet et professionnel à notre travail, en dépit du caractère innovant et expérimental de notre démarche.
Étape 4 : compléments à apporter au mémoire
Durant cette phase, nous avons ajouté des compléments d'information nécessaires, toujours en collaboration avec ChatGPT. L'IA a su apporter une perspective fraîche et novatrice sur des sujets complexes, permettant d'enrichir le mémoire avec des points de vue inédits et des analyses profondes, bien que parfois imprévisibles.
Étape 5 : relecture critique
La dernière étape a été la plus introspective. Elle a permis de faire le point sur les avantages et les inconvénients de l'utilisation de l'IA dans la rédaction académique. Malgré quelques écueils, comme les fluctuations dans la qualité des réponses et la nécessité d'une relecture attentive, l'expérience a été largement positive. Elle a non seulement mis en lumière les capacités impressionnantes de ChatGPT, mais aussi les limites actuelles de l'IA dans la rédaction académique.
Les défis de l'utilisation de l'IA
Mais la collaboration avec une IA n'est pas sans difficultés. D'une part, ChatGPT est construit sur des informations existantes jusqu'en 2022. Il ne peut donc pas produire de nouvelles informations ou des idées originales. D'autre part, le modèle peut parfois manquer de cohérence. Par exemple, lors de l'exploration du concept « Mensuram Bonam », il y avait des moments où l'IA semblait oublier qu'il s'agissait d'un concept réel, et non d'une construction fictive.
De plus, l'absence d'une continuité stable peut conduire à des répétitions. L'outil, dans sa forme actuelle, ne conserve pas l'historique des discussions. Ainsi, si vous posez une question similaire à plusieurs reprises, l'IA peut générer des réponses similaires ou même identiques, conduisant à des redondances.
Si ChatGPT s'est révélé être un outil d'assistance utile, il a également souligné la nécessité d'une supervision humaine attentive pour garantir la précision et la fiabilité du contenu produit.
Redéfinir les attentes académiques
Cette expérience avec ChatGPT soulève des questions importantes sur l'avenir de la rédaction académique. Le jury va-t-il accepter le travail co-rédigé avec l'IA ? Et si oui, comment évaluera-t-il la qualité de ces travaux ? Les mémorialistes devront être formés pour utiliser ces outils de manière éthique, en veillant à ne pas plagier et à citer correctement leurs sources.
De plus, à mesure que ces outils évoluent, les attentes académiques en matière de quantité et de qualité des travaux devront être ajustées. Si un mémoire qui nécessitait auparavant des mois de travail peut être esquissé en quelques heures avec l'aide de l'IA, les critères d'évaluation devront être revus pour prendre en compte cette nouvelle réalité.
Conclusion
L'intégration de l'IA dans la rédaction académique est une étape prometteuse mais complexe. Bien que les outils comme ChatGPT puissent faciliter le processus d'écriture, ils ne remplacent pas le discernement, la créativité et la critique humains. Pourtant, ils offrent une opportunité de repenser la manière dont nous abordons la recherche et la rédaction, et je suis convaincu qu'avec une utilisation éthique et réfléchie, l'IA peut avoir une place précieuse dans le monde académique.
Pour aller plus loin, il faudra explorer et expérimenter d'autres fonctionnalités de ChatGPT, et également s'ouvrir à d'autres outils d'IA, tels que Perplexity AI. La révolution de l'IA est en marche, et il est temps de l'embrasser pleinement, en cherchant sans cesse à pousser les frontières de ce qui est possible.