Le cycle « immobilisations incorporelles, corporelles et financières »

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Modifié le 06/07/2023
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L'audit du cycle immobilisation doit aussi permettre de détecter un certain nombre d'erreurs et d'incohérences, liées à la qualification des opérations : charges ou immobilisations.

Nous vous conseillons de créer un classeur avec la totalité des factures comportant les immobilisations afin de faciliter les opérations de recherche.

S'assurer de la réciprocité des valeurs brutes, des amortissements du fichier des immobilisations avec les montants présents dans la comptabilité

Cette opération est nécessaire si vous disposez d'un logiciel de gestion de vos immobilisations.

Niveau de difficulté : débutant

A faire pour le suivi comptable des immobilisations

  • éditer un état des immobilisations, ainsi que des amortissements ;
  • rapprocher les montants totaux présents dans cet état et ceux présents en comptabilité.

Les soldes sur les deux logiciels doivent être les mêmes. On compare ainsi :

  • les valeurs brutes des immobilisations au début et à la fin de l'exercice ;
  • les augmentations et diminutions éventuelles ;
  • le cumul des amortissements au début et à la fin de l'exercice ;
  • le montant des amortissements pratiqués au cours de l'exercice ;
  • la diminution des amortissements liés à une sortie d'immobilisation ou une cession.

Toute différence doit être justifiée.

Vérifier l'absence d'immobilisation dans les comptes de charges

L'administration fiscale est généralement assez vigilante sur ce point, car la comptabilisation d'une immobilisation en charge impacte directement le résultat fiscal, et par voie de conséquence : votre impôt sur les sociétés.

Niveau de difficulté : débutant

A faire

  • éditer les comptes 606 et 615 (liste non exhaustive, se référer au plan comptable général pour identifier les autres comptes de charges) ;
  • pour les factures significatives (généralement au-delà de 500¤), vérifier la nature de la dépense et l'adéquation avec le compte comptable utilisé.

Pour rappel, une immobilisation est une dépense qui s'inscrit dans la durée, et qui procure des avantages économiques futurs pour l'entreprise utilisatrice. Une charge est consommée au cours de l'exercice comptable.

Comment se fait l'évaluation des immobilisations ?

Les immobilisations sont comptabilisées à leur coût d'acquisition. Ce coût comprend le prix d'achat de l'immobilisation, les droits de douane, les frais de transport, ainsi que tout coût directement attribuable à sa mise en service (par exemple, coûts d'installation et de montage).

S'assurer de l'homogénéité des durées d'amortissement pour les immobilisations de même nature 

Niveau de difficulté : débutant

A faire

  • éditer l'état des immobilisations ;
  • vérifier l'homogénéité des durées d'amortissement pour les immobilisations de même catégorie.

Dans le cas contraire, il faudra justifier les différences.

L'amortissement des immobilisations se fait en fonction de leur durée probable d'utilisation. Deux biens identiques ont théoriquement une durée d'utilisation identique. La date de départ à prendre en compte pour le calcul de l'amortissement doit être celle de la mise en service de l'immobilisation.

Corroborer les durées d'amortissement du logiciel d'immobilisation avec les informations présentes dans l'annexe, le cas échéant

Niveau de difficulté : confirmé

A faire

  • s'assurer que votre société ne dépasse pas les seuils permettant de bénéficier de l'exonération d'établissement d'une annexe comptable ;
  • si vous n'êtes pas dispensé de cette obligation, il faut vérifier les informations présentes dans votre annexe comptable, avec les durées d'amortissement utilisées pour le calcul de vos amortissements.


Réaliser un inventaire physique des immobilisations et procéder aux éventuelles mises au rebut

Vous disposez d'un nombre conséquent d'immobilisations, il est peut-être temps de réaliser un inventaire de vos immobilisations. Celui-ci vous permettra notamment :

  • de prendre connaissance de l'état de vétusté de vos immobilisations (très utile pour la gestion des ordinateurs) ;
  • de prendre connaissance de détournement : vol, perte, etc...
  • d'appliquer un amortissement exceptionnel en cas de perte de valeur d'une de vos immobilisations suite à un accident par exemple, etc...

Si la société est auditée par un commissaire aux comptes, il devra apprécier le contrôle interne de l'entreprise, notamment préalablement à son audit des immobilisations corporelles.

Niveau de difficulté : confirmé

A faire

  • s'assurer que votre société ne dépasse pas les seuils permettant de bénéficier de l'exonération d'établissement d'une annexe comptable ;
  • si vous n'êtes pas dispensé de cette obligation, il faut vérifier les informations présentes dans votre annexe comptable, avec les durées d'amortissement utilisées pour le calcul de vos amortissements.

Il arrive fréquemment que des biens immobilisés et entièrement amortis soient mis au rebut et remplacés par d'autres biens plus récents. S'il n'est pas question de sortir de la comptabilité, tous les biens entièrement amortis (ce qui est souvent une erreur de débutant), il faut tout de même vérifier que les immobilisations existent toujours à la clôture de l'exercice.

Vérifier le calcul valeurs nettes avec le montant du compte 675

Niveau de difficulté : confirmé

A faire

  • éditer l'état du compte 675 et vérifier les montants présents ;
  • si possible, effectuer un rapprochement avec les informations présentes dans le logiciel d'immobilisation.

Le solde du compte 675 représente la valeur nette comptable de vos immobilisations, c'est-à-dire la différence entre la valeur brute et la somme des amortissements comptabilisés.

Vérifier la cohérence des amortissements dérogatoires et leur rattachement à des immobilisations non cédées / mise au rebut

Les amortissements dérogatoires peuvent faire l'objet d'un calcul sur Excel. Cependant, par expérience, nous vous conseillons d'utiliser le module « immobilisation » de votre logiciel.

Niveau de difficulté : confirmé

A faire

  • éditer l'état des amortissements dérogatoires, et vérifier que les amortissements pratiqués se rapportent à des immobilisations non cédées ou mises au rebut ;
  • dans la mesure du possible, effectuer un sondage sur les modalités de calcul.