Aux États-Unis, KPMG annonce une baisse de 50% de la rémunération des associés en « gardening leave »

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En pleine guerre de talents entre les cabinets des Big Four, KPMG États-Unis fait un choix marquant. Les associés américains qui quittent le cabinet pour un concurrent verront leur salaire réduit de moitié pendant leur « gardening leave » de six mois.

Qu'est-ce que le « gardening leave »  ?

Il s'agit d'une période où un employé est invité à rester chez lui durant le préavis de départ, continuant à toucher son salaire comme d'habitude jusqu'à la séparation formelle avec l'entreprise. Cette approche, répandue dans le milieu professionnel anglo-saxonne, vise à contenir l'influence de l'employé sortant, en le gardant à distance des concurrents jusqu'à ce que les obligations liées au préavis soient pleinement remplies.

Dans un secteur compétitif où la fidélité des talents et des clients est primordiale, KPMG prend une nouvelle initiative aux États-Unis. C'est ce qu'indique le Financial Times[1], qui cite un courriel envoyé par une vice-présidente de KPMG US, Sandy Torchia. Désormais, en cas de départ vers un concurrent, les associés du cabinet seront soumis à une réduction de 50% de leur salaire pendant leur période de dispense de préavis, communément appelée « gardening leave ».

Le quotidien économique britannique note que cette politique tranche avec les pratiques de Deloitte, PwC et EY qui, n'imposent pas de pénalité avant la fin de la période de préavis de 6 mois.

La mise en place de pénalités financières lors des dispenses de préavis est une tendance qui s'est développée ces dernières années, particulièrement aux États-Unis. Elle permet de compliquer les départs vers la concurrence. Il est toutefois fréquent que cette perte financière pour l'associé soit compensée par le recruteur.

En France la situation est différente, ne serait-ce que pour des raisons de droit du travail. Plus généralement, ce type de « freins » au départ ne semble pas répandu.

Benedict Wittet, Senior Business Manager chez Hays, spécialiste du recrutement, précise « Nous n'avons pas eu écho de pratiques de ce type en France. 90% des cabinets comptant moins de 10 associés, le caractère intuitu personae est beaucoup plus fort que dans un Big. Le départ d'un associé se gère donc très différemment ». Interrogé sur ce point, KPMG France n'a pour l'instant pas répondu à nos questions.

[1] KPMG halves pay for US partners on gardening leave amid poaching war, Financial Times, 7 sept. 2023



Julien Catanese Aubier
Diplômé d'expertise comptable, après 7 ans en tant que rédacteur en chef puis directeur de la rédaction Fiscalistes et experts-comptables chez LexisNexis, Julien rejoint l'équipe Compta Online en tant que Directeur éditorial de juin 2020 à octobre 2023.