Du déclaratif au service : comment se rendre indispensable d'ici 2024

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Pas un jour ne passe sans qu'on entende parler de la facturation électronique, la plupart du temps pour alerter sur l'imminence de cette réforme ou détailler ses aspects techniques. OD, PDP et PPF, Factur-X ou EDI, e-invoicing et e-reporting,... les sujets ne manquent pas.

Pourtant, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'enjeu principal n'est pas technique. Alors passons rapidement sur le constat, et venons en aux solutions.

Facturation électronique : le constat en 3 minutes

On peut en effet résumer les principaux enjeux de la généralisation électronique en quelques lignes :

  • contrairement aux précédentes transformations technologiques, la facturation électronique bouleverse à la fois les systèmes comptables des clients, leur relation commerciale avec les tiers, et les modes de production des cabinets ; 
  • au 1er juillet 2024, toutes les entreprises devront être capables de recevoir des factures électroniques, posant à très court terme des questions de gestion des flux et de collecte des pièces ;
  • un an et demi plus tard, selon la plupart des estimations 50% du chiffre d'affaires actuel et 40% de la charge de travail des collaborateurs seront en très fort risque.

Entre ces deux dernières échéances, la période 2024-2026 devrait conjuguer complexité accrue liée à la gestion de flux hybrides (papier et électronique), et perte de valeur des missions traditionnelles [1].

Est-il besoin d'en rajouter ? Sans doute pas, la littérature spécialisée étant très abondante sur ces sujets. Pour autant, est-il prudent de ne rien faire ? Non bien s»r !

 

La « bonne nouvelle » : les clients ne vont pas vous attendre !

La généralisation de la facturation électronique ne constituera probablement pas un grand bouleversement pour vos clients, et ce pour plusieurs raisons :

  • à titre personnel, ils manient déjà factures et paiements dématérialisés, et ce depuis des années : beaucoup d'entre eux utilisent des solutions de catégorisation automatique des dépenses, proposées par de nombreuses banques : il n'y a donc pas de révolution culturelle à faire ; 
  • sur le plan technologique, la mise en conformité ne devrait pas être très douloureuse : selon certaines estimations, actuellement, 80% des TPE utilisent des logiciels de bureautique pour établir leur facture. Émettre des factures électroniques reviendra donc probablement à s'équiper d'un logiciel de facturation conforme
  • sur le plan financier, l'envoi et la réception des pièces pourra se faire gratuitement, par la future plateforme publique, après une simple inscription. Bien que ce service public soit d'ores et déjà annoncé comme minimal, il pourra être perçu comme une solution efficace et économique par les TPE qui n'auraient pas été bien conseillées.

On le voit, la difficulté n'est pas chez vos clients. C'est à la fois une bonne nouvelle... et un risque majeur, car un client qui n'a pas besoin de son expert-comptable est par définition à risque pour le cabinet. La question que l'on pourrait se poser est donc : vos clients seront-ils prêts avant vous ?

 

Du monde du déclaratif au monde du service

L'objectif est de replacer l'expert-comptable au c«ur du jeu. Pour cela, notre conviction est simple : il faut passer du monde du déclaratif au monde du service.

Bien s»r, la plupart des cabinets disposent des compétences et outils nécessaires pour produire de nouveaux services. En ce sens, la profession a mis un pied dans ce « nouveau monde ». Pour autant, les clients perçoivent-ils d'abord leur expert-comptable comme un fournisseur de services, une aide au pilotage de leur activité ? On peut répondre par la négative, 79% des entreprises ayant avant tout recours à un expert-comptable pour attester leurs comptes [2].

Il ne s'agit donc pas de compléter l'offre traditionnelle par une offre complémentaire de services, mais bien de substituer progressivement l'une à l'autre, pour anticiper l'automatisation quasi-totale de la saisie.

 

D'une plateforme d'échange à une plateforme de services

Les éditeurs de la profession ne sont pas insensibles à ces bouleversements. Surtout quand ils ont pour ambition d'aider à dessiner la relation entre cabinets et entreprises. Ainsi, MyCompanyFiles évolue, passant progressivement d'une plateforme d'échange à une plateforme de services, pour :

  • permettre à vos clients d'exprimer leurs demandes, grâce à des boutons spécifiques « j'ai besoin », accessibles en un clic, qui peuvent être adaptés à l'offre de services du cabinet (« j'ai besoin d'un bilan retraite », « j'ai besoin d'un prévisionnel », etc.) ;
  • « faire savoir », c'est à dire mettre en avant votre offre de services, de façon proactive, voire en faisant « go»ter » certains services au client (nous reparlerons de l'offre Freemium dans un prochain article) ;
  • « pousser » directement des informations issues de solutions tierces, accessibles au client. Nous aurons aussi l'occasion d'y revenir très prochainement !
  • collecter les premières informations nécessaires pour démarrer une mission ;
  • mettre à disposition les livrables issus des différentes missions.

Dans une telle configuration, l'expert-comptable garde la main et se replace au centre des flux. Le client ne se connecte plus sur la plateforme pour trouver son bilan ou ses bulletins de salaire, mais formule une demande, consulte un tableau de bord, ou entre en contact avec son expert-comptable.

 

Rendez-vous aux Universités d'été !

Nous aurons le plaisir de développer ces idées lors d'un atelier organisé lors des Universités d'été du Conseil régional de l'Ordre de Paris - Île-de-France, les 6 et 8 septembre prochains à Paris. N'hésitez pas à vous inscrire, et discutons ensemble de la meilleure façon de conquérir ce « monde du déclaratif  » !

[1] Voir à ce sujet « Facturation électronique : la collecte sera-t-elle vraiment plus simple en 2024 ? »

[2] Enquête de l'Observatoire de la profession comptable, CSOEC, édition 2020


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