Dext annonce une solution de facturation et précise sa stratégie en matière de facture électronique

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La généralisation de la facture électronique est d'abord un sujet de conformité des TPE/PME. Dans ce cadre, Dext annonce le lancement d'une solution de facturation à destination des entreprises.

Florent Dujardin, Directeur général France de Dext, présente par ailleurs la stratégie de cet acteur majeur du traitement de facture pour les années à venir.

Quelle est votre vision de la généralisation de la facturation électronique et de quelle façon l'intégrez-vous dans votre stratégie ? 

Dext compte environ 200 000 entreprises clientes en France et réalise plus de 10 millions d'€ de chiffre d'affaires, en quasi-totalité grâce à nos solutions de réception et de traitement de factures. La généralisation de la facture électronique est donc un sujet absolument majeur pour nous, comme elle l'est pour les experts-comptables en ce moment.

Les conséquences de cette réforme seront toutefois très différentes selon la date à laquelle on se place, 1er juillet 2024 ou 1er janvier 2026, mais aussi selon le type d'acteur, expert-comptable, entreprise ou éditeur.

A mon sens, les impacts de la facturation électronique seront faibles en 2024 pour les entreprises et les cabinets d'expertise comptable, et plus importants en 2026. Pour les éditeurs de logiciels, c'est l'inverse : la marche la plus haute est celle du 1er juillet 2024, pas celle du 1er janvier 2026.

 

Vous ne croyez donc pas au « big bang » annoncé pour le 1er juillet 2024 ? 

Raisonnons par l'absurde, et imaginons une entreprise mal conseillée, qui ne ferait rien pour se préparer à la généralisation de la facture électronique. Dans cette situation, que se passera-t-il le 2 juillet 2024 ?

Pour 80% de ses factures d'achat, émises par des fournisseurs TPE/PME, cette entreprise ne verrait aucun changement. Pour les 20% restants, émises par les grandes entreprises, fournisseur d'énergie ou de téléphone par exemple, elle gagnerait du temps : il lui suffirait de se connecter une fois par mois sur le portail public de facturation (PPF) pour récupérer l'ensemble de ces factures, au lieu d'aller les collecter sur chaque site marchand. La vérité c'est qu'après le 1er juillet 2024, tout le monde sera un peu plus efficace, qu'il soit ou non préparé à ce changement. 

 

Cela veut-il dire qu'il n'est pas nécessaire de s'y préparer ? 

Non bien au contraire : il faut anticiper cette échéance. Je ne prétends pas que les entreprises et les cabinets d'expertise comptable n'aient pas besoin de se transformer. Je pense qu'ils ne doivent pas le faire par crainte d'une échéance qui ne changera pas grand-chose, mais plutôt pour de bonnes raisons : la concurrence de nouveaux acteurs, la perte de valeur de la saisie, l'attractivité de la profession, et bien s»r, les attentes grandissantes des entreprises.

Le fait qu'il n'y ait pas de « big bang » à venir n'est pas une bonne nouvelle pour la profession. Cela signifie que la facture électronique ne transformera pas les cabinets d'expertise comptable à leur place, et qu'aucune échéance ne viendra résoudre des problèmes d'organisation et de mode de production. Raison de plus pour s'y mettre dès maintenant !

 

En quoi le 1er janvier 2026 sera-t-il une étape plus lourde pour les experts-comptables et leurs clients ?

Le changement sera plus important, car toutes les entreprises ou presque devront être en mesure d'émettre des factures électroniques sur un logiciel conforme. La marche est élevée, quand on sait qu'à l'heure actuelle, sur les 3,8 millions d'entreprises françaises, moins d'un million sont équipées d'un tel logiciel. Les solutions bureautiques, Word ou Excel notamment, sont majoritaires. Il y a donc un vrai changement organisationnel à opérer, et les experts-comptables ont un rôle clé à jouer pour l'expliquer à leurs clients.

Sur le plan de la réception, les choses sont un peu différentes. Je ne crois pas à un monde totalement dématérialisé, même au-delà du 1er janvier 2026, et ce pour une raison simple : il subsistera toujours des factures qui n'entreront pas dans les « tuyaux » de la facturation électronique, comme les notes de taxi, de péage, de restaurant, etc. Les solutions de reconnaissance resteront nécessaires.

 

En quoi les éditeurs de logiciels seront-ils davantage impactés que les entreprises et les cabinets d'expertise comptable en 2024 ?

En 2024, les entreprises recevront certaines factures sur leurs plateformes de réception (PPF ou PDP). A cette date, nous devons donc être capable de simplifier la vie des entreprises et des cabinets pour qu'il n'y ait aucune opération manuelle entre la réception et le traitement par le logiciel de production comptable. Notre objectif est double : rendre ce traitement le plus simple et le moins cher possible. Une fois que cette connexion entre les logiciels de production de la profession et les plateformes de réception de factures sera opérationnelle, sur le plan technique, le plus gros sera fait.

Pour atteindre cet objectif, nous avons décidé de nous associer à une future PDP, portée par un acteur spécialisé de la facturation électronique. Il aurait été plus simple et moins co»teux de nous contenter du statut d'opérateur de dématérialisation (OD), mais nous voulons aller au-delà pour apporter davantage de valeur ajoutée à nos clients.

Le métier de la transmission de facture n'est pas le nôtre. Il implique une expertise et une expérience dont disposent certains acteurs, peu connus du grand public, mais installés sur le marché depuis des années.

 

Selon vous les acteurs historiques de la facturation électronique seront donc les meilleurs sur le marché ? 

On voit beaucoup d'annonces autour du statut PDP ces derniers mois, et beaucoup d'éditeurs de la profession comptable se sont positionnés. Mais soyons réalistes, il sera difficile de faire mieux et moins cher que des acteurs historiques implantés depuis des dizaines d'années et traitant déjà des millions de factures dématérialisées. 

Dext fait une fois de plus le choix de s'associer avec des acteurs éprouvés, pour garantir la meilleure qualité de service. Nos utilisateurs nous font confiance pour choisir les meilleurs acteurs de collecte des flux bancaires ou de connecteurs du marché, ils peuvent donc compter sur nous pour choisir les meilleurs spécialistes de la facture électronique. D'autant que le choix de travailler avec une PDP en particulier n'empêche en rien un expert-comptable de connecter Dext à sa propre plateforme. Ouverture et interopérabilité restent au c«ur de notre stratégie.

 

Parlons de l'émission de facture électronique. Dext prévoit-il d'accompagner les entreprises dans ce domaine également ? 

Effectivement, je pense que c'est notre rôle. D'après notre analyse, que veulent les experts-comptables pour leurs clients ? Un logiciel simple, qui ne change pas trop leurs habitudes, et en lequel ils ont confiance. Dext est déjà utilisé par les entreprises pour transmettre leurs factures à leur expert-comptable et notre outil est considéré comme simple d'utilisation. Il est donc naturel pour nous de devenir un acteur de l'émission de factures.

 

Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce nouveau produit ? 

Nous souhaitons que les experts-comptables aient le temps de présenter la future obligation d'émission et cette solution à leurs clients, dès les prochains rendez-vous bilan. Nous allons proposer deux types de logiciels de facturation : 

  • un logiciel destiné à tous les entrepreneurs qui font actuellement leurs factures via des solutions bureautiques, et qui cherchent avant tout de la simplicité et de la conformité ;
  • une deuxième solution, plus avancée, et qui sortira plus tard dans l'année 2023. Cette version, pensée pour les entreprises qui veulent gagner en efficacité, permettra notamment de gérer les relances ou les encaissements. 

En gérant à la fois l'émission et la réception des factures, Dext devient ainsi une plateforme globale de gestion de la facture.


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