Cycle de formation RSE à l'ENOES : un succès grandissant

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La prise en compte des enjeux sociétaux et environnementaux par les entreprises est de plus en plus importante. Face à cette évolution sociétale, les experts-comptables ne peuvent se contenter d'être spectateurs.

Afin de les accompagner, l'ENOES propose pour la 4e année consécutive un cycle de formation RSE qui rencontre un succès grandissant. Orianne Champon et Jean-Baptiste Cottenceau, experts-comptables et enseignants à l'ENOES, nous parlent de cette formation et des enjeux de la RSE pour la profession.

La 4e session de la formation RSE de l'ENOES va bientôt démarrer : quel bilan faites-vous des sessions précédentes ?

Orianne Champon : Tout d'abord, l'intérêt pour cette formation ne fait que grandir : en 4 sessions, on est passé de 3 inscrits à 20 cette année. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous ouvrirons 2 sessions l'année prochaine. Nous avons également adapté continuellement le contenu de la formation en tenant compte des retours des participants, qui a donc évolué de façon significative depuis le lancement.

Jean-Baptiste Cottenceau : Effectivement, je citerais au moins trois évolutions :

  • l'ajout d'une demi-journée consacrée à la création de l'offre commerciale du cabinet en matière de RSE ;
  • la présentation en fin de parcours, par les participants à la formation, d'un projet individuel applicable en cabinet, qui nous permet d'évaluer à la fois le raisonnement professionnel et la capacité à défendre un projet ;
  • la création du club RSE.

Quel est l'objectif du club RSE ?

Orianne Champon : L'idée était d'aller au-delà du simple apport théorique. Bien sûr, il y a un cadre conceptuel de la RSE, comme il y en a un en comptabilité par exemple. Cependant, sans pratique, ce cadre a peu d'utilité. C'est tout l'enjeu de ce club RSE, qui réunit les personnes qui ont suivi ce parcours de formation depuis la 1re session, autour de 2 webinaires par an et d'une newsletter. L'objectif est de créer au fil des ans une véritable communauté, pour partager les bonnes pratiques.

Quel est le profil de participants à ce cycle de formation ?

Jean-Baptiste Cottenceau : On voit au moins 3 typologies de participants. Ceux qui ont développé un engagement personnel d'abord, avec une conscience sociétale et environnementale particulièrement marquée, et qui cherchent à pratiquer un métier en lien avec cette réflexion. En général, c'est leur première formation sur le sujet : ils veulent faire un tour d'horizon complet de la RSE pour savoir quel aspect approfondir.

Ensuite, on voit régulièrement des professionnels qui ont une approche exclusivement économique, à la recherche de chiffre d'affaires mais surtout d'outils et livrables « prêts à utiliser ». A ceux-là, on explique qu'il n'existe pas de solution miracle et qu'il n'est pas possible de développer une activité RSE sans prendre le temps de comprendre la question, de réfléchir au modèle économique des clients, dans le cadre d'une véritable posture de conseil. Tout cela s'apprend.

Enfin, il y a aussi les profils issus de cabinets déjà structurés, qui réalisent déjà des choses en matière de RSE, mais qui veulent valider leurs pratiques ou traduire dans leur exercice professionnel des choix stratégiques du cabinet.

Orianne Champon : On voit beaucoup d'experts-comptables en cours de création ex-nihilo : ils représentent environ 20% de nos effectifs. C'est un signe de l'importante évolution des mentalités, qui se retrouve aussi bien dans notre profession que chez nos clients.

Cela veut-il dire que le DEC ne prépare pas suffisamment à ces enjeux ?

Orianne Champon : Effectivement, la formation de l'ENOES se veut innovante. Elle vise à apporter une vision plus large du modèle économique d'une entreprise, car cela fait aussi partie des missions de conseil d'un expert-comptable. 

La durabilité est un sujet d'actualité, le dernier Congrès de l'Ordre en témoigne, mais il est vrai que l'ENOES a eu un temps d'avance dans ce domaine.

Jean-Baptiste Cottenceau : C'est exactement la même chose qu'avec la digitalisation des entreprises. Le DEC donne un socle technique solide, indispensable, à la profession, mais l'ENOES va plus loin : en tant que jeune diplômé, vous pouvez donc compléter votre parcours au sein de cette école avec des formations dans le domaine du numérique ou de la RSE. L'école s'est fixé une ambition élevée dans ce domaine : adapter ses dispositifs de formation aux besoins de la profession.

En quoi ce parcours RSE se distingue-t-il des formations existantes sur le marché ?

Orianne Champon : Beaucoup d'acteurs se positionnent sur le marché de la RSE. Notre particularité, toutefois, c'est d'aborder ce thème par le prisme de l'expertise comptable : nous abordons les sujets de déontologie, de positionnement de l'offre, de discours au dirigeant... bref, c'est un cycle de formation pensé par des experts-comptables, pour des experts-comptables.

Par ailleurs, nous n'avons pas vocation à défendre un modèle ou un outil en particulier. Au contraire. Notre objectif est de balayer des approches différentes, pour que chaque participant puisse choisir la méthode ou le sujet qui lui convient le mieux.

Jean-Baptiste Cottenceau : Les experts-comptables participent à la prise de décisions stratégiques des entreprises. S'ils saisissent les sujets de durabilité, ils démultiplient leur impact sur la société. L'enjeu est à cette hauteur.

Tous les cabinets sont-ils concernés par ce type de missions ?

Jean-Baptiste Cottenceau : Je vous renvoie la question : toutes les entreprises doivent-elles se préoccuper de leur responsabilité sociale et environnementale ? La réponse est oui, que ce soit directement ou indirectement.

Certains sujets concernent directement toutes les entreprises ou presque : on peut parler de pénibilité au travail dans une entreprise avec un seul salarié. D'autres thèmes intéresseront les TPE/PME par capillarité : les normes pesant sur les grandes entreprises vont en effet les contraindre à obtenir des informations RSE de leurs sous-traitants. Tout le monde est donc concerné.

Orianne Champon : Indépendamment de la RSE, cette formation oblige les participants à revoir leur façon de raisonner, de voir leurs clients et de les écouter. Certains participants nous disent « je vois mon métier complètement différemment grâce à cette formation ». C'est ce que nous visons : un véritable changement d'état d'esprit. La RSE est un sujet stratégique. Les experts-comptables doivent se demander s'ils veulent accompagner leurs clients dans ce domaine ou s'ils préfèrent rester des producteurs de comptes. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais chacun doit apporter la sienne.

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