Après la période fiscale, il est possible que certains jeunes collaborateurs souhaitent diversifier leurs tâches quotidiennes en proposant plus de missions de conseil et d'accompagnement aux clients.
Des collaborateurs, comme Rebecca Bibas Giaccone, ont fait le choix de suivre une formation Le Wagon pour redonner du sens à leur métier. Elle partage son expérience et sa vision de la profession.
Quel est votre parcours et que vous a apporté votre formation complémentaire ?
Je suis expert-comptable mémorialiste. Mon mémoire porte sur la potentielle mission d'expert métier dans un cabinet d'expertise comptable. J'ai exercé 7 ans dans un cabinet d'expertise comptable en tant que collaboratrice puis chef de projet.
Lorsque j'ai débuté mes études en expertise comptable mon objectif était de délivrer des conseils à mes futurs clients, chefs d'entreprises, concernant le pilotage de leurs activités. Or dans les faits, mes missions quotidiennes ne correspondaient pas à mes attentes, ce qui explique en partie mon manque d'épanouissement dans mon travail. Je n'arrivais plus à me projeter en exerçant de cette manière, je voulais exercer différemment.
C'est la raison première pour laquelle j'ai souhaité suivre une formation en développement web full stack, pour apprendre à coder et à développer.
Mon idée était de redonner du sens à mon métier en étant en mesure de proposer plus de services aux clients du cabinet.
Les opportunités de la vie ont fait qu'à l'issue de ma formation j'ai été recrutée par MyUnisoft en tant que product owner (chef de produit digital). Actuellement, mon travail est de repérer les besoins des utilisateurs et de les traduire en spécifications techniques pour les développeurs. La data est un pan de mon métier. Je suis également référent métier expert-comptable auprès des développeurs.
Selon vous, qu'apporte la maîtrise de la data à un collaborateur en cabinet ?
Le cabinet peut utiliser les compétences des collaborateurs formés à la data à différents niveaux.
Pour proposer de nouvelles missions aux clients grâce à des analyses sectorielles afin de les aider à se situer par rapport à la concurrence ou leurs partenaires. Il peut aussi s'agir d'analyses de leur propre activité par exemple. L'objectif est d'aiguiller le chef d'entreprise dans sa prise de décision au quotidien.
Les collaborateurs peuvent également analyser les données du cabinet. Dans ce cas, le but est d'optimiser la gestion du cabinet et notamment les ressources humaines.
Nous constatons depuis un certain temps que les missions traditionnelles de l'expertise comptable, d'ordre comptable, sont de plus en plus automatisées grâce au développement des outils numériques.
La machine peut maintenant effectuer, avec très peu d'intervention humaine, certaines de ces tâches chronophages et, pour ma part, peu stimulantes.
Selon moi, plutôt que de déplorer le remplacement éventuel des collaborateurs par l'intelligence artificielle, il serait plus judicieux de mettre au service de l'humain (experts-comptables, collaborateurs et clients) cette intelligence artificielle, notamment en mettant à profit les données que les cabinets détiennent déjà. De cette manière, le cabinet continuerait à se rendre indispensable dans le pilotage de l'activité des clients en leur délivrant plus de conseils.
Maîtriser la data est selon moi pertinent car l'activité de conseil repose justement sur l'analyse de toutes les données.
Il ne faut pas donner à la machine le c½ur de métier de l'expertise comptable mais s'en servir comme un outil pour permettre aux collaborateurs de se dégager du temps afin qu'ils puissent effectuer des missions plus intéressantes et valorisantes.
De plus, je pense que cela participerait à renforcer l'attractivité de la profession auprès des futurs collaborateurs en donnant une image plus moderne et dynamique de la profession.
Que diriez-vous à un expert-comptable ou à un collaborateur qui hésiterait à se former à la data ?
Actuellement, un cabinet d'expertise comptable est un baromètre du secteur économique. Il a accès à énormément de données qui ne sont toujours pas exploitées. Pourtant, l'exploitation de ces données offre aux cabinets la possibilité d'exercer et de présenter leur métier aux clients d'une manière différente.
À l'avenir, je pense que faire un bilan sera seulement la première étape et plus une finalité en soi pour le client. Pour réellement valoriser sa mission, le collaborateur pourra ensuite lui proposer des projections, des analyses concurrentielles,... Cela fera la différence pour le client. La seule présentation d'un bilan n'apporte plus vraiment de valeur.
On entend souvent dire que les métiers du digital c'est l'avenir, alors qu'en fait c'est le présent.
Selon mon interprétation de la situation, se former dès maintenant à la data assurera la pérennité de la profession. C'est une chance que les experts-comptables et les collaborateurs doivent saisir.
D'autant plus que la formation qui m'a été délivrée par Le Wagon est particulièrement efficace. À la sortie de ma formation en développement web full stack, j'ai pu appliquer immédiatement les connaissances acquises, je ne me suis pas senti perdue. Je pense que les personnes qui suivront la formation à la data feront le même constat.
Quels sont vos souhaits concernant votre avenir ?
Je m'épanouis dans mon métier actuellement mais je souhaite également aller au bout de mes études d'expertise comptable en terminant mon mémoire. Avec ma double casquette expert-comptable/développeur web, je pourrais éventuellement, dans plusieurs années, ouvrir mon propre cabinet spécialisé dans le conseil avec l'utilisation de la data.
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