Organisation et déroulé du prochain Congrès de l'Ordre : la présidente du CNOEC fait le point

Quel fut l'impact de l'annonce du report de l'entrée en vigueur de la facture électronique sur l'organisation du Congrès ?

La réforme est décalée, mais je le répète, la profession doit rester mobilisée.

Le report de la réforme décidé par le Gouvernement est surtout le report de la mise en ½uvre de la PPF, donc de la TVA.

Le calendrier nous importe peu, la numérisation de l'économie reste un enjeu majeur de la profession, nous avançons à grand pas quel que soit le calendrier du Gouvernement, les professionnels seront, devront être prêts.

Je demande au Gouvernement que le calendrier d'agrément qui avait été mis en place pour les PDP soit respecté et que l'annuaire des entreprises qui utilisent ces PDP soit mis en service. Il est important que les entreprises passent à la facture électronique le plus rapidement possible, mais à condition que les PDP soient agrées.

L'Australie a connu une succession de reports. Certains cabinets australiens ont gardé le cap initial sans tenir compte des reports, alors que d'autres cabinets sont restés dans une position plus attentiste. On s'aperçoit maintenant qu'il y a dans ce pays une vraie fracture entre ceux qui ont été très moteurs sur la facture électronique et ceux qui ont été attentistes. Je ne veux surtout pas que cette situation se produise en France. Je vais donc pousser tout le monde à poursuivre ses efforts. Cela sera aussi l'un des enjeux de ce Congrès.

Au moment de l'annonce du report de l'entrée en vigueur de la réforme, je craignais que les confrères se démobilisent. J'ai donc demandé au service du CNOEC de surveiller les inscriptions à partir de la rentrée, car une baisse des inscriptions aurait pu être un indicateur de démobilisation.

En fait, nous avons constaté le phénomène inverse. La courbe d'inscription a continuer à progresser après l'annonce du report de la réforme. Cela me conforte dans le fait que la profession a bien conscience de l'enjeu de la facture électronique et du numérique.

Le directeur de la DGFiP, Jérôme Fournel, interviendra en distanciel lors de la plénière d'ouverture. Peut-on s'attendre à de nouvelles annonces officielles concernant le report de la réforme ?

J'espère que Monsieur Fournel a une annonce à nous faire et surtout si elle va dans le sens de la profession, elle sera la bienvenue, d'autant que le projet de loi de finances portant le nouveau calendrier pour le déploiement de la facture électronique sera présenté en conseil des ministres le matin même.

Le directeur général de la DGFiP viendra nous parler de la facture électronique dans un cadre normal.

En raison de l'affluence record attendue cette année, certains congressistes s'inquiètent de ne pas pouvoir assister aux différents ateliers et conférences. Des mesures particulières seront-elles mises en place ?

Nous avons décidé d'installer une conférence room de 400 places. Chaque congressiste qui le souhaite pourra voir en rediffusion les différents ateliers et conférences.

J'ai souhaité également cette année que des actes du Congrès soient publiés après l'événement. C'est important, car la semaine suivante on se fait rappeler par le quotidien et on oublie parfois les bonnes résolutions prises lors du Congrès.

Les congressistes pourront retrouver dans ces actes : tous les ateliers, les conférences, les plénières ainsi que les différents outils qui seront mis en lumière durant le Congrès. On aura donc un suivi de tout ce qui sera présenté.

Je souhaite qu'il y ait un maximum de participants. Cela devient compliqué en termes d'infrastructures pour les déplacements et le logement sur place mais les experts-comptables qui le souhaitent peuvent aussi suivre le Congrès à distance.

Peut-on en savoir plus sur l'atelier innovant qui sera proposé cette année : « le cabinet de demain » ?

Je peux vous dire quelques mots sur cette expérience innovante, proposée cette année aux congressistes.

Nous avons élaboré trois scenarii différents :

• le cabinet qui fait le minimum s'agissant de la mise en place de la facture électronique ;
• le cabinet qui s'organise autour de la réforme pour optimiser son fonctionnement ;
• et enfin, le cabinet qui fait comme le précédent mais qui s'organise pour vendre des nouvelles missions en full service.

Grâce aux casques de réalité virtuelle, les experts-comptables seront transportés dans le scénario de leurs choix. Ils pourront ainsi mieux se rendre compte des répercussions de la stratégie choisie sur l'activité du cabinet.

Les membres du CNOEC qui ont mis en place cet atelier ont été bluffés par l'expérience.

Pour l'instant, il n'y a pas d'inscription pré-requise pour participer à cet atelier. En fonction de l'affluence, il est possible qu'on mette en place un système de pré-inscription, mais pour l'instant cela n'est pas d'actualité.

Un nombre très important de partenaires sera aussi présent cette année. Que pensez-vous de la multiplication des partenaires privés auprès de la profession ?

En effet, nous devrions battre cette année le record du plus grand nombre de partenaires de la profession sur un congrès en région.

Je pense que c'est une bonne chose. Plus la profession a de partenaires et plus elle gagne en indépendance, grâce notamment à la concurrence entre éditeurs. Les professionnels ne doivent pas hésiter à changer d'éditeurs de logiciels lorsque les termes du contrat ne leur conviennent plus pour justement bénéficier de cette concurrence.

Le terme de « partenaires » est clair, ce ne sont pas des adversaires.

Concernant leur présence au Congrès, je rappelle que l'Ordre n'effectue pas de sélection des partenaires. On ne peut pas tous les accepter par manque de places, donc « les premiers arrivés sont les premiers servis ».