Les 10 conseils de la Start-up Factory pour créer son entreprise

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Mercredi 3 février dernier s'est tenu le premier jour du Salon des Entrepreneurs au Palais des Congrès, à Paris. Un salon qui a démarré en fanfare, avec de nombreuses conférences fort intéressantes.

L'une d'elle, nommée Start Up Factory - Décryptage des modèles à suivre, fut l'occasion pour les (très) nombreux entrepreneurs présents de récolter de précieux conseils pour se tromper le moins possible dans le lancement de sa start-up. Des conseils tout droit venus d'entrepreneurs à succès, mais aussi de membres de réseaux d'accompagnement et d'investissement.

Nous avons sélectionné pour vous, l'essentiel.

Penser au capital immatériel

C'est Yves Lapierre, Directeur Général d'INPI, qui a souhaité insister sur ce point. En effet, il annonce que « le capital immatériel - considérant le personnel recruté, le regroupement des idées, le développement du projet, la motivation de l'équipe - représente 80% de la valorisation d'une entreprise » contre 20% de capital matériel, soit technique.

Le projet naît d'abord grâce aux idées de l'équipe qui le porte, pour ensuite être concrétisé par l'aspect matériel : les entrepreneurs doivent pouvoir se recentrer sur l'essentiel à tout moment, et surtout au début.

Poursuivant cet argumentaire, Yves Lapierre a rappelé la vigilance à adopter quant à la maturité intellectuelle du projet, avant de sérieusement se lancer dans les démarches de financement.

Créer un imaginaire

Yves Lapierre a poursuivi le débat par la notion de propriété intellectuelle  de la marque de sa start-up, plus précisément de l'importance de « créer tout un imaginaire autour de la marque ». En d'autres termes, la marque doit raconter son histoire, une belle histoire que chaque futur consommateur pourra adopter et s'approprier par la suite. C'est ainsi que tous les grands mythes autour des marques originellement start-up, sont nés !

Élaborer sérieusement son business model

Pour Xavier Pinon, Fondateur de la start-up Selectra, c'est en amont du lancement de son projet que le business model doit se construire. Il est amené à évoluer au fil du développement de la start-up, mais ne doit pas pour autant être inexistant, bien au contraire. Le business model peut influer sur les futurs choix ou partenariats de la jeune entreprise, à condition de l'avoir clairement établi auparavant.

Romain Amblard, Directeur de l'accélération chez Numa,est également intervenu sur ce point, affirmant qu'en termes de business model, il valait mieux considérer les « modes », plutôt que les « tendances ». Il a cité, pour l'occasion, l'exemple d'Uber qui s'est servi de la mode du mobile pour se lancer.

Lancer des versions d'essai

Un choix auquel beaucoup d'entrepreneurs ne se risquent pas. Et pour cause : on pense qu'il vaut mieux lancer son projet une fois que ce dernier est abouti, plutôt que d'officialiser un « brouillon ».

Et pourtant, pour Xavier Pinon, il ne faut surtout pas hésiter à lancer des versions d'essai ! Même si elles sont encore loin de la perfection, l'aspect opérationnel et donc concret de ce lancement est très motivant pour la suite. Il permet de tester directement son produit auprès de ses cibles et de récolter toujours aussi directement, les remarques et les idées qui amélioreront le projet lors de la présentation d'une nouvelle version. De plus, une relation de proximité plébiscitée par les consommateurs avec la marque, s'établit alors.

Affronter les grands groupes

Que ce soit pour obtenir un financement ou pour partager son secteur d'activité, les start-up ne doivent plus craindre de frayer avec les grandes entreprises. Si le business model est solidement établi, la crainte est encore moins justifiée et la concurrence d'autant plus loyale.

Ainsi, des possibilités de business pourront se profiler. L'occasion pour les start-up de « négocier d'égale à égale avec les grandes entreprises », comme le souhaite Yves Lapierre.

Gagner en « retour sur innovation »

Par opposition au plus classique « retour sur investissement », le « retour sur innovation » possède une portée plus symbolique et devrait-on dire plus grande, que la première. Il s'agit de « faire grandir la start-up, mais aussi le grand groupe qui investit » pour elle. Un concept introduit par Romain Amblard, lors de la conférence.

Penser au financement « love money »

Employé à de nombreuses reprises au cours de la conférence, le terme encore peu répandu de « love money » parlera pourtant à tous les entrepreneurs. Il consiste en l'obtention de fonds par sollicitation de ses proches ou même de sa famille. Une méthode de financement très simple, voire tellement simple que peu de startuppers y penseraient.

Pourtant, elle consiste à faire appel à des « valeurs sûres », puisque ce sont des membres privilégiés de notre quotidien. Xavier Pinon a vivement encouragé les jeunes entrepreneurs à utiliser ce moyen de financement officieux.

Se différencier 

Romain Amblard, a attiré l'attention des participants sur les pitches récurrents des jeunes entrepreneurs venus promouvoir leur projet et obtenir un accompagnement personnalisé.

La plupart d'entre eux se « vendent » comme étant le Uber de tel domaine ou le Blablacar numéro 2 de tel autre. Des arguments qu'ils jugent attractifs et impactants mais qui, en réalité, basculent rapidement dans la banalité. Ce qui compte, c'est au contraire la différenciation : en quoi votre entreprise est LA pionnière dans son secteur d'activité, ce qui la différencie vraiment de ses concurrentes, si concurrentes il y a.

Bien choisir ses investisseurs

« La qualité des investisseurs, au-delà du montant alloué à son entreprise, est essentielle » a déclaré Geoffroy de Becdelievre, Fondateur et Président de Marco Vasco. En effet, pour lui, bien plus que des investisseurs, ils sont également des interlocuteurs privilégiés : ce sont eux qui vont suivre le projet entrepreneurial, conseiller/coacher mais aussi aiguiller son porteur, en plus de financer sa start-up. Le choix de ces intervenants clé doit donc être mûrement réfléchi et ressenti.

Ne pas oublier la concurrence

Jean-Daniel Guyot, Fondateur du désormais incontournable Captain Train, a sensibilisé l'assemblée à cette problématique inévitable. Pour lui, il est très important de se protéger sur son marché : l'étudier longuement en amont du lancement de son projet, afin de savoir si la concurrence sera élevée ou non. Si oui, il faudra donc trouver l'aspect majeur de différenciation auquel nous avons fait référence dans un précédent point. Si non, c'est une chance et une occasion unique d'être une start-up pionnière.

Jean-Daniel Guyot a rajouté qu'il ne fallait « surtout pas réinventer, mais inventer la chose sur laquelle on est bon ».

Ces conseils ont été donnés par des personnalités intervenant directement sur le terrain, et qui ont déjà donc pu expérimenter leur efficacité pour les recommander à leurs dignes successeurs.



L'équipe de la rédaction sur Compta Online