Enquête sur les actions prioritaires à mener pour la profession d'expert-comptable

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L'institut de sondage IFOP a réalisé, en janvier 2024, une enquête auprès des experts-comptables mandatée par notre think tank. Cette démarche s'inscrit dans la droite lignée du processus de démocratie participative insufflée depuis notre fondation en juin dernier, à l'image des 15 propositions adoptées en plénière lors des trois colloques d'Ensemble pour agir en 2023.

Nous partageons avec vous un extrait des résultats de ce sondage, ainsi que les enseignements que nous en tirons ci-après.

Plébiscite massif de la profession sur les actions menées par la mandature EPA à la tête du CNOEC

Les confrères ont exprimé une forte approbation sur les trois principaux axes de la mandature de Cécile de Saint-Michel. Il apparaît ainsi un plébiscite massif du plan de formation « Profession comptable 2030 » avec un taux d'approbation de 89%. Par ailleurs, 48% des sondés envisagent de faire suivre cette formation à leurs collaborateurs dans les trois prochaines années.

L'engagement du Conseil National de l'Ordre des experts-comptables (CNOEC) sur le développement des missions de production d'informations extra-financières (RSE) obtient 79% d'approbation, avec 63% des sondés estimant que c'est un sujet important ou essentiel pour leur cabinet. Par ailleurs, 33% des sondés ont prévu de se former à l'audit CSRD, score à relativiser avec le fait que l'échantillon n'était pas limité aux commissaires aux comptes.

Enfin, la politique d'ouverture de la profession envers les éditeurs visant à proposer une PDP partagée afin d'alimenter le stockage des données de toute la profession est approuvée à 76%. A noter toutefois que 23% de la profession estime que l'Ordre et ECMA ne devraient pas investir dans une PDP et laisser ce terrain au marché et aux partenaires.

Une fracture de la profession autour de la question du diplôme

Les confrères ont été interrogés sur la promotion du Certificat d'Aptitude aux Fonctions de Commissaire Aux Comptes (CAFCAC) par la compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) dont le risque est de conduire à la scission de la profession d'expert-comptable et de commissaire aux comptes.

Le score apparait très équilibré, avec 46% des sondés se déclarant favorables à ce que le DEC se concentre uniquement sur l'expertise comptable. Ce résultat est révélateur d'une fracture déjà existante et assimilée par la moitié des confrères, fruit des mandatures successives à la CNCC ayant conduit à l'exclusion des libéraux de la profession de commissaire aux comptes.

Ensemble pour agir entend prendre cette question à bras le corps dans les mois à venir.

Ensemble pour agir est intégré au paysage politique de la profession

Les confrères ont été interrogés sur leur appréciation des différents mouvements politiques de la profession, à savoir notre think tank (EPA) et les deux syndicats historiques (IFEC et ECF).

Cécile de Saint-Michel arrive en tête des avis favorables (58%), devant Lionel Canesi (53%) et Laurent Benoudiz (49%), soit deux personnalités d'Ensemble pour agir sur le podium.

Le président de la CNCC, Yannick Ollivier, obtient 43% d'avis favorables devant les deux candidats IFEC au CNOEC, Damien Charrier (32%) et Florent Burtin (32%).

En vue des prochaines élections au CNOEC en novembre prochain, les sondés ont été interrogés sur leurs intentions de vote en fonction de différents scénarios.

Remarque méthodologique

Sur ces questions électorales, nous avons retiré du panel les associés de Bigs, en considérant que leur vote n'était pas représentatif car orienté intégralement vers l'IFEC avec une abstention quasi-nulle. Pour la suite de ce communiqué, nous mentionnons des scores rectifiés intégrant au résultat de l'IFEC l'impact des Bigs (environ 7% de la profession), et en neutralisant l'abstention.

Dans l'hypothèse d'une élection où EPA ne se présenterait pas, ECF (tête de liste : Lionel Canesi) réalise un score de 52% contre 48% pour l'IFEC (tête de liste : Damien Charrier / Florent Burtin).

Si Ensemble pour agir se présente, les résultats sont de 36% pour ECF (tête de liste : Lionel Canesi), 34% pour EPA (tête de liste : Cécile de Saint-Michel) et 29% pour IFEC (tête de liste : Damien Charrier / Florent Burtin).

Nous analysons ce score comme la démonstration qu'Ensemble pour agir est désormais une force à part entière et centrale, qui a su émerger en moins d'un an. Par ailleurs, l'érosion est équivalente chez les deux syndicats historiques.

Enfin, nous constatons que l'abstention se situe autour de 30% sur l'ensemble des scénarios, ce qui constitue un score très élevé mais stable par rapport aux élections de 2020.

Contrairement à ce qui a pu être affirmé sur les réseaux sociaux, ce sondage est totalement indépendant de celui mené par le Conseil national de l'Ordre avec l'institut OpinionWay (concurrent de l'IFOP !).

 

Gilles Bösiger, Président d'Ensemble pour agir