Welyb, Capbloc : plus besoin de comprendre la blockchain pour l'utiliser

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Les attentes autour de la blockchain sont extrêmement importantes, cette prochaine révolution technologique ne cessant d'être annoncée. Mais c'est aussi un domaine parfois controversé, car souvent mal compris.

L'atelier « Quand la blockchain entre dans nos cabinets... », proposé lors des Universités d'été de la profession comptable, visait à s'écarter de ces débats idéologiques pour se concentrer sur les applications opérationnelles au sein des cabinets.

Dans cet objectif, Sandrine Cohen-Solal, élue au Conseil régional de l'Ordre de Paris Île-de-France et membre de la commission numérique du CSOEC, animait l'atelier en présence de deux entrepreneurs de la blockchain : Benoît Maury, fondateur et président de Welyb, et Simon de Charentenay, président de Capbloc.

Selon Sandrine Cohen-Solal, la blockchain, va être un « tsunami » technologique après la « vaguelette » qu'a été, comparativement, Internet. Mais s'il peut être intéressant de comprendre les détails techniques de cette innovation, il l'est au moins tout autant de retenir ses principaux bénéfices :

  • une exécution automatique des tâches ;
  • l'authentification des parties ;
  • une désintermédiation ;
  • la traçabilité des informations ;
  • une garantie de sécurité ; 
  • l'immuabilité des informations.

Il apparaît alors clairement que la blockchain, en tant que moyen de sécuriser les flux, peut intéresser à la fois les experts-comptables et leurs clients, même les plus petits. Deux cas d'usages au moins sont d'ores et déjà à disposition des cabinets :

  • la mise en place d'une GED sécurisée et ouverte, avec Welyb ;
  • la dématérialisation du registre des titres, avec Capbloc.

La blockchain comme outil de sécurisation de la GED

Benoît Maury a présenté Welyb, qui propose un portail cabinet/clients et une GED collaborative connectant les différents outils du cabinet. Cette entreprise a annoncé en 2019 « la première GED décentralisée et sécurisée sur la blockchain au monde ». Welyb utilise ainsi plusieurs caractéristiques de cette technologie pour apporter des bénéfices au cabinet :

  • l'authentification des parties, la traçabilité, l'immuabilité et le chiffrage des informations pour proposer une solution avec un haut niveau de sécurité ; 
  • la décentralisation des données et l'absence de tiers de confiance, pour briser le lien de dépendance qui lie parfois cabinets et éditeurs « classiques », et freine souvent le changement de solution et la migration des données.

Répondant à des interrogations de la salle sur la confidentialité, Benoît Maury a par ailleurs rappelé que l'éditeur n'a pas accès aux données, et que seul celui qui les a déposées peut y accéder.

La blockchain comme registre légal dématérialisé

Dans un registre différent, le président de Capbloc, Simon de Charentenay, a rappelé l'historique de la blockchain, ses implications politiques et philosophiques tout en insistant sur la rupture créée par cette innovation.

Concrètement, la société Capbloc propose une offre juridique en ligne incluant notamment la dématérialisation des registres de mouvements de titres, grâce à la blockchain. Juridiquement, ceci est possible depuis l'ordonnance du 8 décembre 2017 relative à l'utilisation d'un dispositif d'enregistrement électronique partagé pour la représentation de la transmission de titres financiers et la loi du 24 décembre 2018 qui autorise la tenue des registres de mouvement de titres financiers sur la blockchain.

Techniquement, Capbloc indique « reposer sur une blockchain privée qui réunit un consortium d'acteurs français liés aux transactions des titres de sociétés soumises au droit français ».

Quelles sont les utilisations concrètes de cette technologie au sein du produit ? Les mouvements sont enregistrés de façon permanente, avec une empreinte unique et vérifiable à tout moment. Cette sécurité permet de conférer à cet enregistrement la même valeur juridique qu'une inscription sur un registre papier, mais aussi d'obtenir très simplement un certificat de transaction. La dématérialisation du registre et des opérations associées est donc totale.



Julien Catanese Aubier
Diplômé d'expertise comptable, après 7 ans en tant que rédacteur en chef puis directeur de la rédaction Fiscalistes et experts-comptables chez LexisNexis, Julien rejoint l'équipe Compta Online en tant que Directeur éditorial de juin 2020 à octobre 2023.