On entend beaucoup parler du numérique, de ses atouts et de ses inconvénients ; véritable opportunité pour certains, menace pour d'autres.
Dans tous les cas, les cabinets devront s'y préparer, mais les élus de la région parisienne ne sont pas inquiets. Tous les clients ne sont pas passés au numérique et les cabinets s'adapteront à leur rythme.
Jean BOUQUOT, président de la CRCC de Versailles, Stéphane Cohen, président de l'OEC de Paris Île-de-France et Jean-Luc Flabeau, président de la CRCC de Paris répondent aux questions des professionnels lors de la grande conférence sur l'actualité de la profession.
Parmi les questions posées par les professionnels avant le 1er septembre 2016, celle sur les actions de l'Ordre pour les cabinets.
A cette question, les élus répondent qu'ils ne peuvent pas prendre les rennes des cabinets à la place de leurs confrères. Le rôle de l'Ordre est l'intelligence collective et la mise à disposition d'outils.
Comment les cabinets peuvent-ils s'adapter aux évolutions à venir ?
L'attractivité de la profession et l'augmentation du nombre de stagiaires et mémorialistes en réponse à la transition numérique
La profession attire les jeunes et semble attirer de plus en plus. Le nombre de stagiaires et de mémorialistes en Île-de-France augmente. De 5000 stagiaires et 6 600 mémorialistes, on est passé à 6 300 stagiaires et 7 400 mémorialistes.
Les actions auprès de l'éducation nationale semblent porter leurs fruits puisque de nombreux jeunes ont l'air prêts à rejoindre la profession.
Aux cabinets maintenant, de tirer profit des compétences numériques de ces jeunes pour en faire les futurs managers voire associés des cabinets. La transition vers le numérique n'en sera que plus facile.
Surtout si le cabinet peut se réorganiser pour travailler en mode projet, pour attirer et faire entrer de nouvelles compétences.
L'évolution de la profession passera aussi par une évolution des diplômes et la formation
Le diplôme d'expertise comptable est et restera le diplôme central mais il doit évoluer ou du moins, la filière doit évoluer.
L'objectif est que les unités d'enseignement du DCG et du DSCG (DCG 8 et DSCG 5) tiennent compte des nouveautés du numérique.
Néanmoins, quelle que soit la taille du cabinet, la formation des experts-comptables et des collaborateurs est fondamentale.
L'obligation de passer au numérique peut se faire dans le temps
Tous les clients ne sont pas passés au numérique. S'il faut y aller et s'y intéresser, la solution consistera sans doute à mieux intégrer les nouvelles générations dans les cabinets. Parce que la transition numérique n'est pas qu'un simple changement de logiciel.
C'est toute l'organisation du cabinet qu'il faudra revoir même si cette réorganisation des cabinets s'appuiera aussi sur les différents partenaires de la profession.
En attendant, le regroupement n'est pas toujours la solution, parce que la taille actuelle des cabinets correspond au tissu économique français. Les petites entreprises trouvent des cabinets à leur mesure.
Une réforme de l'audit est nécessaire pour permettre aux auditeurs de mieux tenir compte du numérique
La récente réforme européenne de l'audit a un impact négatif puisqu'elle risque fort de provoquer une concentration du marché. Le code de déontologie est en cours de révision.
Était-ce réellement la bonne réforme ? D'autres pays membres de l'Union Européenne anticipent également la concentration de leur marché de l'audit.
Une future réforme permettra peut-être de corriger les inconvénients de cette réforme européenne et de tenir compte des nouveaux impératifs de la profession, notamment sur la question du numérique pour mieux combattre le risque de fraude.
Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.