Le télétravail, mode de travail reconnu il y a encore quelques mois comme l'avenir et les entreprises devaient s'y intéresser.
Les jeunes travailleurs, les millenials, sont considérés comme des collaborateurs souhaitant bénéficier de plus de flexibilité dans leurs conditions de travail et proches des nouvelles technologies.
Et pourtant, une étude d'ABBYY, spécialiste de l'intelligence numérique, a publié une étude début février dont la principale information est : les employés de plus de 55 ans se sont mieux adaptés que leurs homologues millennials aux nouvelles méthodes de travail liées à la pandémie.
Cette étude a permis d'interroger 4 000 professionnels répartis dans 20 secteurs et 4 pays (France, Royaume-Uni, Allemagne et États-Unis) sur la façon dont ils font face à la pandémie d'un point de vue professionnel.
Un décalage dans l'approche des process
Selon l'étude, près des deux tiers (61%) des moins de 35 ans déclarent que les process mis en place par leur entreprise rendent leur travail plus ardu alors que seulement 36% des 55 ans et plus partagent ce constat.
Les millenials indiquent également qu'ils se sentent frustrés par les process de leur entreprise. Ils pensent que ceux-ci leur fait perdre du temps (85% contre 20% pour les plus de 55 ans) et qu'ils manquent d'informations (60% contre 26% des 55 ans et plus) pour travailler dans de bonnes conditions.
De plus, les entreprises ne communiqueraient pas suffisamment au regard des jeunes car ils sont 61% à penser manquer de visibilité sur l'avancement des process, contre 25% des cadres plus âgés.
Un problème de motivation pendant la pandémie
« L'enjeu, il est plutôt humain que technologique. C'est un préjugé d'affirmer que les jeunes sont hyper flexibles, indépendants, et veulent travailler de cette façon. Ils sont en perte de repères puisqu'ils n'ont pas eu le temps de s'acculturer à l'entreprise », explique Christophe Nguyen, psychologue du travail.
Si le sentiment d'isolement est partagé par les différentes générations (28% et 27%), le plus grand défi rencontré par les jeunes collaborateurs était de trouver la motivation au travail.
« En plus des considérations d'ordre technologique, les entreprises devraient s'attacher davantage à faciliter l'équilibre travail / vie personnelle en mettant en place des programmes axés sur l'humain car si la pandémie nous a montré quelque chose, c'est que le progrès technologique doit être plus humain pour être viable », indique Linda Ameur, Directrice France chez ABBYY.
Selon un sondage d'OpinionWay, les plus touchés par la détresse psychologique liée à la pandémie et aux confinements sont les jeunes qui affichent un taux de détresse psychologique de 70%.
Si le travail à distance peut présenter certains avantages, il est également responsable d'un sentiment d'isolement, d'horaires à rallonge ou de fortes pressions psychologiques.