Je crois qu' il y a un élément important qui est ressorti des quelques échanges ci-dessus et qui n'est pas mis assez en évidence dans les discussions du Forum sur le thème de la recherche d'emploi et du salaire: c'est la volonté de travailler dans la durée dans une structure ,et d'y trouver une certaine qualité de vie professionnelle et familiale.
Je n'insiste d'habitude pas trop sur ce thème car il est vrai qu'à la lecture de ma signature ( totalement exacte au demeurant) d'aucuns pourraient penser à l'exentricité, pour le moins au caractère atypique de mon parcours.
Mais je crois que quand on est jeune expert-comptable, il faut penser à construire dans la durée: travailler sereinement, dans une région que l'on aime, avec des gens sympathiques si possible...
Personnellement, quand j'ai eu le
DEC à 29 ans, j'habitais à Paris et vivais seul. C'était en 1993. J'ai choisi de rentrer dans un cabinet où l'on gagne bien sa vie ( 200 collaborateurs: on peut citer le nom car il n'existe plus : le Groupe Concorde racheté depuis par BDO. J'ai été embauché, en 1993 toujours, à 280.000 Fr bruts annuels ce qui doit bien représenter 350 à 380.000 f en francs d'aujourd'hui , autrement dit 53000 à 55000 euros bruts par an.
Mais attention....
Dans mon contrat de travail était précisé " Mr Patrick doit 45 heures facturables par semaine": c'était écrit noir sur blanc et cela équivalait à travailler quasiment 60 heures par semaine, surtout que le vendredi après-midi était consacré à la formation et donc non travaillé si l'on peut dire. Bien entendu, réunion systématique le samedi matin pour faire le point sur les dossiers et appel sans aucune gêne du PDG du Groupe, chez moi, jusqu' à 23 heures...
Bien entendu aussi, ambiance " dégueulasse" entre les jeunes diplômés et même les Mémorialistes qui poussaient dérrière et qui voulaient ma place (certains me reprochaient de ne pas avoir demandé assez cher, ce qui les bloquait dans leurs prétentions...).
C'était le type de cabinet qu' évoque en gros notre ami " Curieux" : on y va pour faire du fric. Point barre.
Aujourd' hui, marié et père d'un enfant, je vis dans une maison savoyarde, en montagne, au calme et au frais. Professeur titulaire dans une université et dirigeant d'un grand syndicat français, je suis quasiment intouchable dans mon travail; je développe à côté ma petite clientèle d'expertise comptable et participe à des congrès, jury d'examens forts intéressants. Tout ceci en totale liberté et indépendance. Je regarde mes débuts professionnels avec amusement et absolument aucun, mais alors aucun regret...
Autrement dit, Jacques, vous avez totalement raison: travailler avec un patron sympa, dans une belle région, sans oublier sa vie privée et affective: ce sont les conditions indispensables pour travailler dans la durée et construire pour l'avenir.
Ceux qui ont " les dents qui traînent par terre", n' ont que l'argent pour objectif, sont, à mon avis, et dans le meilleur des cas, des gens qui ne réfléchissent pas assez sur eux même, quand ce ne sont pas des frustrés de la vie ( sentimentale surtout...).
Cela ne veut pas dire ne rien faire, mais trouver un équilibre de vie.
Patrick