Citation : Johndoeww @ 08.11.2006 à 14:42
Bonjour
Je rentre dans ce débat en tant que client.
J'estime que le manque de transparence entre le travail effectué et la facturation est la source principale de mécontentement.
En effet dans vos calculs de devis vous estimez un temps de travail nécessaire pour l'établissement d'une prestation or vous facturez cette prestation de manière forfaitaire ! Automatiquement votre client aura l'impression de se faire avoir dans le sens où il n'a aucune information sur le temps réellement passé sur son dossier.
D'autant plus qu'il n'y a aucun ajustement de prévu par rapport au temps réellement passé.
La solution passe vraisemblablement par l'établissement de facturations au temps passé mais là quand on voit le coût à l'heure...
Le débutant facturé 50 euros de l'heure coûte au grand maximum 15 euros de l'heure, comment justifiez vous cet écart ?
Bonsoir,
Comment justifier un tel écart ?! D'abord, un jeune débutant ne coûte pas 15€ de l'heure. Pour rappel, à ce prix (et je parle en brut), le salaire mensuel serait de 2.280 €. Je ne sais pas trouver un jeune débutant, mais qualifié, à ce prix là. A ce prix, il faut ajouter les charges patronnales, soit environ 910 €, soit un coût total de 3.200 €. Donc, le vrai coût d'un salarié à 15€ serait plutôt de 21 €.
Après, justement parce qu'il est débutant (et mal payé), il faut à minima un senior, voir l'expert-comptable lui-même pour suivre de près son travail.
Ensuite, et ce n'est pas un secret, on compte que pour qu'un cabinet soit rentable, les charges salariales doivent représenter environ 50% des honoraires facturés. La facturation d'un "débutant" à 50€ de l'heure est en conséquence tout à fait justifié.
Ce qui m'ennuie ici, c'est bien ce qui a été pointé du doigt précédemment : cette question, tout à fait légitime, ne sera jamais posée à un avocat.
Juste pour l'anecdote : j'ai eu l'occasion de participer à plusieurs commissariats aux apports, dont des apports-cessions. Sur un apport-cession, les intervenants étaient les suivants :
1. Banque d'affaires renommée (certes payée aux success fees)
2. Avocats spécialisés et reconnus sur la place de Paris
3. Commissaire aux apports et à la scission.
Voici maintenant sur une base 10 000 € d'honoraires pour le CAA, les facturations de chacun des intervenants :
1. 125.000 €
2. 62.500 €
3. 10.000 € (le CAA)
Vous comprendrez donc le malaise. En définitive, je ne pense pas que nous surfacturons, loin de là. Malheureusement, certains confrères font même l'inverse, ce qui pénalise la majorité d'entre nous, car la qualité de travail ne s'analyse positivement chez le client qu'après avoir connu de nombreuses désillusion avec des experts-comptables "low cost".
Maintenant, il faut aussi reconnaitre que, comme cela a été dit précédemment, certains ne voient dans leurs prestations qu'une machine à sortir des liasses. Tant que l'aspect conseil, force de frappe des banques d'affaires et des avocats, ne sera pas mis véritablement en avant par la profession, nous n'y arriverons pas. Nous ne pourrons jamais vendre la tenue de comptabilité comme une valeur ajoutée pour l'entreprise (même si ses à cotés peuvent apporter à l'entreprise). Mais n'hésitons pas à faire sentir aux clients que ce n'est pas cela que nous vendons, mais un véritable accompagnement du chef d'entreprise au quotidien.
Cordialement.