Bonsoir,
j'approuve totalement le message de LAURENT, sur l'imbécilité des examens finaux d'expertise comptable et cette fausse expertise qui soit disant en découle.
J'ai été un des grands perdants de la loi de 1981, car je désirais exercer la profession de "comptable agréé" et non pas d'expert comptable.
En effet, ma passion, c'est la gestion au quotidien de petites entreprises, de moins de 20 salariés, en support qualifié, honnête et indépendant du "chef d'entreprise".
Pour être qualifié, j'ai volontairement fait une double maîtrise, droit privé et MSTCF. J'avais également une passion pour l'informatique et maitrisait toute la chaine des gros ordinateurs aux PC naissants, tant en système d'exploitation (CPM, flex, dos, unix, ...) qu'en langage (cobol, fortran, ...).
Pour être honnête, je suis très rapidement sorti du sein de l'expertise ou j'étais stagiaire dans *le plus gros cabinet francais de l'époque, qui avait son clone en juridique* , écoeuré par la pratique consistant à "presser le citron" des clients pour en tirer la substantifique monnaie le plus rapidement possible en oubliant le plus possible l'obligation de conseil et en ouvrant pourtant le parapluie pour couvrir la hiérarchie et les "inspecteurs".
Ecoeuré par la pratique des cabinets, je suis parti comme DAF d'un petit groupe local, mais très local : l'expension prévue ayant décidée mon embauche a vite quitté l'envie du "patron" qui préférait les ballades en belle voiture que la création de succursales.
Du coup, je me suis retrouvé DAF pour la France d'un très gros tour opérator anglais possédant une compagnie d'aviation ..., compagnie qui a fait faillite à cause de la guerre du golfe.
Je suis alors revenu en cabinet, pour m'associer comme minoritaire avec un expert comptable, ne l'étant pas moi même ...
Trois ans après, en 95, j'avais plus d'un million ht de francs d'honoraire, en travaillant seul, dans les 20 entreprises clientes, et avec de l'informatique, un portable et un répondeur chez moi (je me limitais volontairement à 20 entreprises).
Mon "patron" et associé, avec deux collaboratrices, n'arrivait pas à 600.000 F, sur lesquels il n'encaissait pas 80 % des factures ...
Fin 95, il a acheté mes actions (c'était une SA) à mon épouse dans mon dos ... pour récupérer aussi ma clientèle en me déstabilisant par cette trahison de mon épouse.
J'ai bien sur démissionné, mais aucun de mes clients n'est resté : ils m'ont embauché en tant que salarié, et depuis je travaille en temps partagé pour eux.
Certains ayant pris leur retraite, je suis encore 12 de mes dossiers, ou j'interviens comme "bras droit" du patron, sur l'ensemble des aspects de l'entreprise.
N'ayant plus de charge, ce faible nombre m'a permis, depuis trois ans, de travailler 4 jours par semaine seulement, tout en restant très disponible en cas de coup dur.
Je crois réellement représenter pour mes clients (et amis, avec le temps) le complément idéal à leur fonction de gestionnaire, et le fait d'être salarié me permet d'intervenir tant en comptabilité que devant les prud'hommes ou pour rédiger des contrats commerciaux et autres actes juridiques.
J'ai maintenant 53 ans ... et je m'interroge : n'ai je pas apporté plus à l'édifice que de nombreux experts que je connais et qui se sont certainement enrichis bien plus que moi, mais dont la vie a été bien moins riche.
Alors, devrais je demander la validation des acquis, et puis je espérer obtenir le titre d'expert comptable, puisqu'il n'y a plus de comptables agréées malheureusement, titre qui serait une reconnaissance de mon travail, et non un diplome permettant de créer une machine à faire des bilans en utilisant des "petites mains sous formées et sous payées" comme sont la majorité des cabinets en France ...
Ces mêmes experts qui "gèrent leur cabinet, leur personnel, etc ..." mais ne mettent pas ou peu les mains dans la farine, n'allant que très rarement sinon jamais dans les entreprises de leurs clients (même un petit plombier a quelque chose à montrer, et a droit à l'estime et à la reconnaissance de ses conseils).
Oui, il faudrait moins d'expert ... et plus de conseils compétents.
Pardon pour ce long monologue.
Un petit comptable de province