Pourquoi les Big4 attirent toujours autant de jeunes talents ?

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Les Big4 correspondent aux quatre principaux cabinets d'audit dans le monde : Deloitte, EY, KPMG et PwC. Selon les pays - et c'est le cas en France -, nous pouvons également ajouter Mazars qui mérite également sa place de leader au sein des cabinets d'audit et qui bénéficie d'une excellente réputation et d'un vaste réseau, comme ses concurrents précédemment cités.

Le secteur se porte très bien et chaque année environ 1000 CDI sont proposés en France par chacun de ces cabinets (entre 800 et 1 300 en 2015). L'avantage pour les jeunes diplômés ? Beaucoup de postes leur sont réservés, ce qui est loin d'être le cas dans tous les secteurs !

Se lancer dans l'aventure, pourquoi pas, mais comment faire son choix ? Bien que les Big4 soient similaires en de nombreux points, ils ont également chacun leurs particularités. Nous vous conseillons donc de bien vous renseigner avant d'intégrer l'un de ces cabinets. EY a par exemple une organisation et un fonctionnement plus globaux et internationaux que Deloitte selon les anciens employés de ces deux structures. En terme d'effectifs, ce sont Deloitte (10 300 employés) et KPMG (8.500 employés) qui comptent le plus d'auditeurs. Enfin, selon le classement Meilleurs Employeurs 2017, c'est EY qui remporte cette année le prix du cabinet le plus apprécié des salariés. Au final, tout dépend de votre profil et de ce que vous recherchez en audit.

Un point commun qui attire les nouveaux entrants sur le marché du travail ? La méthodologie et la rigueur conférées par ces formations très enrichissantes, peu importe l'évolution de leur carrière future !

Atouts et qualités : que mettent-ils en avant pour attirer les jeunes talents ?

Au delà de la méthodologie enseignée dans ces cabinets, d'autres critères importants entrent en jeu. La notoriété et le réseau pointu tout d'abord, sont une assurance pour les jeunes diplômés d'ajouter une ligne intéressante sur leur CV et de faire des rencontres professionnelles prometteuses.

La formation - excellente et reconnue sur le marché - est également une garantie pour celles et ceux qui rejoignent les Big4. Un élément rassurant supplémentaire est que de nombreux stages opérés dans l'un de ces cabinets mènent à l'embauche par la suite.

En ce qui concerne les missions, elles sont très variées et certains projets techniques sont abordés presque exclusivement dans ces cabinets : notamment les fusions/acquisitions et les comptes consolidés qui restent la spécialité des Big4.

Pourquoi ces cabinets d'audit privilégient les jeunes diplômés à l'embauche ?

L'audit reste pour beaucoup un passage (obligé) dans une carrière plutôt qu'un véritable projet sur le long terme. En effet, 90% des jeunes se tournent vers des entreprises après 2 ou 3 ans en cabinet d'audit. Pour eux, ils s'agit surtout d'une excellente formation, très utile surtout en début de carrière, qui leur permet de développer leur esprit analytique et de synthèse, capacité qui leur servira toute leur vie professionnelle durant.

Comme la majorité des entreprises du CAC40 sont des clients des Big4, plusieurs d'entre elles décident de contacter directement les auditeurs juniors pour leur proposer un poste en leur sein. Les cabinets d'audit ont donc tout intérêt à recruter les talents prometteurs à leur sortie d'école avant qu'ils se destinent à une carrière dans un autre domaine : financier ou autre. A ce sujet, la majorité des Directeurs Administratifs et Financiers (DAF) sont passés par l'un des Big4 : une formation inégalée !

Concurrence : avec qui les Big4 partagent-ils le marché ?
Doivent-ils s'inquiéter ?

Malgré ces caractéristiques très positives, beaucoup de jeunes diplômés ne se reconnaissent plus tout à fait dans ces cabinets et cherchent un modèle alternatif, plus proche de leurs envies et de leurs besoins. Ils l'ont bien compris, désormais nous vivons la “guerre des talents” et cette génération Y est consciente de sa valeur : elle sait user de ses atouts pour se faire recruter.

Alors qui sont les concurrents des Big4, ces ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui ont su parler aux plus jeunes ?

Certains d'entre eux sont spécialisés par secteur et s'adaptent ainsi davantage à l'esprit entrepreneurial des jeunes diplômés. Leur taille est également plus petite ce qui permet davantage d'autonomie, des projets en petit groupe, moins de hiérarchie et plus de prises d'initiatives.

L'horizon professionnel peut aussi avoir certains avantages. En effet, un auditeur a plus de chances de finir associé dans un cabinet plus petit que dans l'un des Big4 où il sera difficile de faire carrière.

En revanche, une différence de taille - favorisant les Big4 : le réseau ! Alors que les compétences des auditeurs sont similaires dans ces deux types de cabinets, voire plus élevées en sortant d'un ETI de par les responsabilités et la pluralité des missions, le réseau lui est nettement plus important dans les cabinets du Big4, pour le moment.

Comment conserver ces jeunes talents en audit pour les Big4 ?

Au delà du réseau et de la formation solide et reconnue, les Big4 pourraient se renouveler et proposer de nouveaux éléments aux jeunes talents pour leur donner envie de rester plus longtemps.

Tout d'abord, une réelle possibilité d'évolution au sein du cabinet pourrait être pensée. Ainsi les nouveaux entrants passeraient du poste d'auditeur junior à auditeur confirmé puis chef de mission ou manager, ce qui valoriserait leur statut et leur donnerait envie de s'investir davantage pour le cabinet.

En s'alignant sur les cabinets alternatifs, les Big4 pourraient également proposer des missions plus variées.

Enfin ils pourraient changer leur communication et se rendre davantage dans les écoles de commerce ou universités pour échanger directement avec les étudiants - leurs futurs employés - et chercher à s'adapter aux nouvelles mentalités des millenials en essayant de les comprendre le plus tôt possible.

Les Big4 plaisent toujours et malgré une compétition saine et bienvenue, ces premiers sont bien partis pour attirer encore de nombreux jeunes diplômés dans les années à venir.



Sarah Gillot est Chef de Projet Online Marketing pour Makerist - start-up à Berlin - afin de développer le marché français.