Le DSCG en confinement : témoignages d'étudiants

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L'organisation des cours de DSCG dans le cadre des périodes de confinement a été un challenge dans de nombreuses écoles. Rares sont celles qui communiquent sur ce point.

Du côté des étudiants, ce sont des heures de cours à distance qui ont parfois augmenté l'envie de décrocher.

Interview réalisée par l'ENOES.

Julien Wang et Cyriane Belhadji, deux étudiants de l'ENOES en témoignent. Ils parlent de leur expérience dans le cadre d'un DSCG en alternance, pas toujours en présentiel, périodes de confinement oblige.

Ils parlent aussi des cours à distance, des éléments qui ont fait leur succès et de l'impact de cette organisation sur leurs méthodes de travail au quotidien.

Les questions et réponses qui suivent ont été rédigées par les équipes de l'ENOES. Un second article intitulé « Le DSCG en confinement : témoignages d'un enseignant » présentera les évolutions provoquées par l'enseignement à distance au sein de l'école.

 

Bonjour Cyriane, Bonjour Julien, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Julien Wang (JW) : Bonjour, je m'appelle Wang Julien, j'ai 22 ans, et je suis en fin de 1ère année de DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et gestion) à l'ENOES. Je prépare ce diplôme en alternance dans un cabinet d'expertise comptable. J'ai fait un DCG (diplôme de comptabilité et gestion) en initial au lycée Paul Doumer au Perreux sur Marne.

Cyriane Belhadji (CB) : Bonjour je suis Cyriane Belhadji, j'ai 23 ans, je suis actuellement en première année de DSCG à l'ENOES. J'effectue mon alternance au sein d'un cabinet d'audit et de commissariat aux comptes.

 

Après votre succès aux épreuves du DCG, vous avez donc choisi de faire un DSCG en alternance, pouvez-vous nous expliquer votre choix ?

JW : Le DSCG est un diplôme très complet et reconnu sur le marché du travail. J'ai pris le choix de préparer ce diplôme en alternance pour pouvoir allier la théorie et la pratique. De plus, l'alternance permet d'acquérir une certaine expérience professionnelle qui par la suite facilite l'insertion dans le monde du travail. L'aspect financier est aussi un point qui a aiguillé mon choix notamment par la prise en charge des frais de formation ainsi que la rémunération.

CB : J'ai effectué mon DCG au sein du lycée Paul Doumer en initial. Suite à l'obtention de ma licence j'ai voulu m'orienter vers une alternance en DSCG afin d'acquérir plus d'expérience professionnelle et découvrir le milieu de l'audit et de l'expertise comptable. J'ai eu la possibilité d'intégrer un cabinet en alternance dans le service d'audit. J'ai voulu faire mon alternance en audit car j'avais effectué tous mes stages de DCG en expertise comptable et j'avais l'envie de découvrir quelque chose de nouveau dans le cadre de mes études.

 

La crise sanitaire de la COVID-19 a percuté deux fois votre scolarité, une première fois lors de votre DCG et une deuxième fois lors de votre DSCG, pouvez-vous nous expliquer ce qui s'est passé et comment vous l'avez ressenti ?

JW : Le premier confinement du 17 mars au 11 mai 2020 a été une grande première pour tous : aussi bien pour les étudiants que pour le corps professoral. Nous étions donc vers la fin de ma troisième et dernière année du DCG avec une situation inédite où les cours à distance étaient la seule option. Des cours en visioconférence ont donc été mis en place et nous avons pu terminer le programme de contrôle de gestion, droit social et management dans les temps.

Ce fut une période assez difficile où la rigueur et la discipline étaient les maîtres mots pour ne pas décrocher avant les examens finaux. Je dois avouer que rester concentré devant son ordinateur était assez incommode étant donné que je suis très attaché au cours en présence physique avec une interaction élèves/professeur.

Concernant le deuxième confinement qui a débuté fin octobre 2020, je l'ai vécu tout autrement. En effet, le premier confinement était en fin d'année scolaire alors que celui-ci coïncidait avec les dates de rentrée en DSCG pour l'année 2020-2021. Cette dernière s'est donc faite à distance et le télétravail était la seule disposition gouvernementale en vigueur. Ce n'était malheureusement pas la meilleure des conditions pour commencer mon apprentissage chez mon nouvel employeur mais nous étions contraints de nous adapter face à la crise sanitaire qui empirait. Le télétravail n'a pas facilité l'intégration dans cette nouvelle équipe, mais j'ai eu la chance d'avoir des collègues très accueillants et bienveillants qui ont su pallier ce mode de travail notamment à travers des réunions informelles et des pauses café « en visio ».

CB : Lors du DCG quand nous avons d» faire face au premier confinement, comme pour beaucoup de personnes c'était l'inconnu, l'incompréhension et personnellement j'étais très stressée car mine de rien on était proche des examens et beaucoup de choses se jouaient entre les entretiens pour les alternances, le passage en DSCG, le diplôme à valider... Il y avait donc énormément de questions sans réponse durant cette période.

Je suis une étudiante qui travaille beaucoup à la bibliothèque par conséquent avec les restrictions sanitaires qui s'imposaient à nous j'ai d» complétement changer mes conditions d'apprentissage.

Pendant le DSCG il y a eu plusieurs points notables. Tout d'abord la mise en place du télétravail. J'ai commencé mon alternance en octobre et jusqu'en janvier je n'étais jamais allée sur mon lieu de travail, je n'avais pas rencontré d'équipe d'audit sur mes missions client. C'était difficile à vivre car j'avais le sentiment de ne pas faire partie intégrante d'une structure, il y avait un peu de déception je dois l'avouer. De plus, entrer dans le monde du travail dans de telles conditions c'est déroutant d'autant plus quand il s'agit d'une première. Je me suis beaucoup sentie seule mais nous étions tous dans ces conditions et j'ai une promo au top, donc on s'est beaucoup soutenu ainsi qu'avec mes anciens camarades de DCG.

 

Comment s'est déroulée votre première année de DSCG, notamment quant à l'organisation des cours ?

JW : La première année de DSCG a été très atypique car les premiers mois se sont faits entièrement à distance et ce, dès la rentrée. Le retour en présentiel dans les locaux de l'ENOES s'est fait à partir de mi-mars, et il a été inauguré par un DST (NDLR : devoir sur table) ! Nous étions si joyeux #ironie

Nous avions eu très peu de cours en présentiel sur la période mars/avril étant donné que la classe compte de nombreux élèves et qu'il était assez difficile pour l'école de maintenir la distanciation sociale entre les élèves. De plus, ayant un rythme d'alternance 3 jours / 2 jours comme la majorité des étudiants à l'ENOES, il y a eu beaucoup de difficultés à planifier des cours en présentiel pour toutes les classes de façon équitable.

CB: Mon alternance s'organise d'une manière assez particulière : je suis 6 mois en entreprise et 6 mois à l'école. Concernant la partie apprentissage j'ai commencé en avril, la situation s'était améliorée donc j'ai eu la chance par rapport à d'autres classes qui suivent un rythme plus classique (2jours / 3jours) d'alterner entre cours à distance et cours en présentiel. Comme nous avions cours pendant les vacances scolaires nous avons vraiment pu bénéficier des cours en présentiel et cela faisait plaisir de retrouver les professeurs dans des conditions normales d'enseignement.

 

Avez-vous bénéficié d'outils spécifiques pour suivre vos cours ? Cela était-il suffisant ? Si non, pourquoi ?

JW : Les cours à distance ont été assurés grâce à différents outils tels que Zoom, Teams, Go To Meeting ou encore BBcollab. Notre employeur a mis à disposition des écrans PC pour favoriser le confort visuel de ses collaborateurs.

CB : Nous avons utilisé Teams pour les cours à distance, c'est un très bon outil pédagogique qui s'adapte très bien pour un cours. Nous utilisions également Dropbox pour que les professeurs puissent nous partager des cours ou des exercices. Au sein du cabinet nous utilisions les mêmes outils donc l'adaptation pour les cours s'est faite facilement.

 

Qu'est-ce qui fait le succès d'un cours en distanciel selon vous ?

JW : Un cours en distanciel nécessite un certain dynamisme du professeur ainsi que des interactions avec les élèves. A noter qu'une bonne connexion wifi est aussi primordiale !

CB : Le succès d'un cours en distanciel passe par une interaction avec les élèves. Un professeur qui lit uniquement son cours et ne fait pas participer les élèves à la construction ou le cheminement du cours crée un relâchement et un manque de concentration chez les étudiants.

Le partage d'écran du professeur est également très utile, cela nous permet de suivre en ayant un visuel sur l'avancement du cours. Si les professeurs ont la possibilité de préparer une trame du cours alors là c'est « l'apothéose » d'un cours à distance.

Enfin je pense qu'une participation des élèves est essentielle, nous savons tous que c'est difficile à distance aussi bien pour le professeur qui a le sentiment de parler seul pendant plusieurs heures donc si personne ne participe cela risque d'être long et le cours sera moins dynamique.

 

A votre avis, que faut-il tirer comme enseignement de cette année scolaire ?

CB : Je pense que l'enseignement principal que nous pouvons tous tirer de cette année scolaire c'est l'adaptation. Nous avons tous modifié nos façons de travailler que ce soit les professeurs, les élèves mais également les établissements scolaires et les entreprises.

J'ai appris à effectuer beaucoup de travail personnel en amont des cours que nous allions avoir. Le passage du DCG au DSCG implique forcément un changement de méthode de travail d'autant plus quand on est en alternance. Il faut apprendre à travailler seul, prendre de l'avance et enfin utiliser les cours que nous avons pour valider, expliquer et compléter les connaissances que nous avons.

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