La croissance est presque nulle en France, et le marché de l'expertise comptable est en contraction. La croissance aujourd'hui n'est qu'un slogan vide de sens qui habille la communication de l'IFEC. Le développement et l'avenir de nos cabinets passent par la mise en place d'organisations plus agiles. Les temps modernes se singularisent par une accélération de l'apparition des techniques et des technologies, mais aussi une vitesse d'obsolescence plus rapide des pratiques. Au même moment, le législateur complexifie les réglementations et leurs applications. L'évolution de nos cabinets doit être permanente. Il nous faut donc repenser la formation en général : il ne peut plus s'agir de flux et d'actualisation discontinus, mais elle doit conserver une dimension humaine et d'échange nécessaires à tout bon apprentissage. Il nous faut faire évoluer les formations ordinales vers des solutions hybrides avec la récupération de cours en ligne et des exercices en temps réel dans des salles numériques. L'agilité de la profession passe par la formation et l'appropriation des outils numériques par les experts-comptables. L'Ordre doit être un moteur pour former de manière volontariste les experts-comptables. Il doit être un lieu d'observation, d'expérimentation et de restitution des techniques numériques appliquées à nos métiers. L'Ordre doit devenir une cellule de veille technologique, un accélérateur d'innovation de façon à mutualiser, au service du plus grand nombre. Sa crédibilité sera proportionnelle à son indépendance envers les éditeurs de logiciels. En fait, il s'agit ni plus ni moins que de repenser notre modèle de développement qui passe à la fois par une réforme de notre organisation en tant qu'entreprise de services et par notre approche client. La question que nous devons tous nous poser est : qu'attendent de nous nos clients ? Nous disposons d'une compétence reconnue, de produits dont nous avons la maîtrise, et malgré cela nous laissons leur interprétation et leur utilisation à d'autres. C'est cette ambiguïté qu'il nous faire disparaître et à laquelle aucun des deux syndicats n'a jamais été capable de répondre. Nous sommes à l'intersection de deux modèles. Il devient impératif que nous puissions offrir à tous les cabinets les moyens de leur transition. L'évolution des progiciels, tant professionnels que grand public, doit nous interroger sur la consistance de notre c½ur de métier et sur les compétences dont nos collaborateurs auront besoin demain. La technique ne sera plus suffisante. Nous devrons donner du sens et de la prospective à des chiffres qui seront accessibles presque en temps réel. C'est ainsi que notre expertise sera porteuse de notre croissance. |