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IA, big data, blockchain : devons-nous avoir peur des technologies ?

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Catégorie : Le monde des entrepreneurs
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« Les entreprises doivent se demander où se situe leur valeur ajoutée »

Les technologies évoluent et impactent toujours davantage le quotidien des êtres humains. Mais elles le font de plus en plus souvent sans qu'on y pense parce qu'elles sont conçues pour les moins technophiles d'entre nous.

Ce faisant, elles obligent les êtres humains à se recentrer sur ce qui fait d'eux des hommes et des femmes.

Retour sur un débat passionné entre les orateurs et leur public au sujet des dernières technologies.

La réunion annuelle de l'association et centre de gestion agréé France Gestion a réuni 1 300 de ses membres artisans, commerçants, professions libérales, le lundi 26 novembre 2018.

Stéphane Mallard et Fabienne Billat étaient les invités d'honneur de la table ronde organisée au Théâtre Mogador à Paris.

Tous deux sont convaincus que les technologies sont l'avenir de l'humanité et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir de grandes compétences techniques pour les utiliser avec profit.

 

« L'obsolescence des compétences s'accélère et oblige à se former sans cesse » ?

Si « dans les années 70, les compétences étaient obsolètes au bout de 20 ans », le rythme ne fait que s'accélérer. Aujourd'hui, les compétences digitales « sont obsolètes au bout de deux ou trois ans et un an seulement, d'ici 2025 » précise Fabienne Billat.

On se dirige vers « un apprentissage tout au long de la vie » pour reprendre un slogan gouvernemental toujours plus important.

Pour elle, les 20 heures de formation annuelle pourraient bien très rapidement devenir 200 tant l'apprentissage spontané devient important. L'explication de ce phénomène est simple. Les compétences s'affaiblissent et perdent de la valeur avec le temps. Il faut donc sans cesse les mettre à jour. Ainsi, « le savoir n'est plus un stock mais devient un flux ».

Pour Stéphane Mallard, l'acquisition de compétences nouvelles ne sera pas nécessaire en matière de digital parce que « les technologies s'adaptent sans cesse à l'être humain » et « deviennent de plus en plus faciles à utiliser » parce qu'elles sont testées sur « des personnes âgées et des bébés ».

 

« La machine dépassera l'homme dans bien des domaines, pas tous »

Dès qu'il s'agit d'ingurgiter d'énormes quantités de données, de réaliser rapidement des tâches répétitives ou encore de diagnostiquer les maladies, « la machine est bien meilleure que l'être humain dont l'intelligence est plus limitée qu'on ne le pense et qui souffre souvent de biais ».

À terme, « l'expertise sera transférée à la machine et décentralisée » pour permettre à l'homme de « créer des relations exceptionnelles » avec ses pairs estime encore Stéphane Mallard.

« Plus un métier nécessite une expertise, plus il sera intéressant de l'automatiser ». À l'homme d'apprendre à « manipuler des théories et des concepts pour s'adapter à toujours plus de nouveaux sujets ».

Les professionnels doivent donc « se demander où se situe la valeur ajoutée de leur activité » et « devenir meilleurs en tant qu'êtres humains ». « L'empathie, la confiance, l'émotion feront toute la différence demain ».

Ensuite, une « bonne compréhension des usages des technologies » permettra d'éviter bien des désagréments. Il ne s'agit pas de devenir des ingénieurs mais de comprendre que l'intelligence artificielle peut être utilisée à mauvais escient. Entre de mauvaises mains, elle facilite la fraude au président.

Finalement, l'essentiel est d'adopter ces technologies, chacun à son rythme comme cela a déjà été fait pour le téléphone mobile, l'internet.

Sandra Schmidt

Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.


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