Expert-comptable : installation ex-nihilo sans documentation, est-ce possible ?

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Vous venez d'obtenir votre diplôme d'expertise comptable (DEC) et commencez à réfléchir à votre futur cabinet ? Parmi les nombreuses questions que vous risquez de vous poser, il y aura certainement celle de la documentation professionnelle.

Mais comment évaluer correctement vos besoins ? Faut-il souscrire à une offre resserrée pour économiser au démarrage ou complète pour être sûr de ne manquer de rien ? Est-il réellement possible de se passer de documentation ?

Concilier contrainte budgétaire et compétence technique

Les professionnels de l'expertise comptable doivent exercer leur activité « avec compétence, conscience professionnelle et indépendance d'esprit » (article 145 du Code de déontologie). Cette compétence technique repose bien entendu sur les connaissances acquises lors de la formation initiale, mais aussi sur leur actualisation tout au long de la carrière du professionnel. Or, le champ d'exercice de l'expert-comptable s'est considérablement élargi avec le temps, le volume de connaissances nécessaires pour l'exercice de cette profession ayant augmenté de façon exponentielle. En d'autres termes, il n'est plus possible aujourd'hui d'être expert dans tous les domaines. 

La documentation professionnelle est donc un pilier important de la compétence de l'expert-comptable et de ses collaborateurs, garantissant une information fiable, à jour, fondement d'un conseil pertinent. Mais quel budget y consacrer ?

 

La tentation du tout gratuit

Certains pourraient être tentés, au démarrage de leur cabinet, de « se lancer » sans aucune documentation. Ils parient alors sur les connaissances acquises pendant leur formation, l'expérience d'un collaborateur,... ou sur l'aide précieuse des moteurs de recherche.

Il est vrai qu'Internet est une mine d'informations inépuisable, y compris en matière comptable, fiscale, sociale ou juridique. Cependant, tout miser là-dessus peut s'avérer dangereux pour un professionnel qui engage chaque jour sa responsabilité professionnelle (voir par exemple cet arrêt récent de la Cour de Cassation). Un résultat jugé pertinent par un moteur de recherche ne l'est pas forcément d'un point de vue juridique. Les risques sont nombreux :

  • l'auteur de l'information est-il reconnu ? 
  • l'information est-elle toujours d'actualité
  • cet article francophone vise-t-il un public français, ou belge, luxembourgeois ou québécois, par exemple, aux législations différentes ?
  • le contexte de l'extrait qui sera utilisé pour conseiller le client a-t-il été considéré ? 
  • quel recours en cas de fausse information ? Et quelle crédibilité face au client ?

Ces questions sont primordiales pour assurer la fiabilité d'une information. L'expert-comptable peut y être sensibilisé, mais a-t-il la certitude que tous ses collaborateurs le sont de la même façon ?

 

BOFiP et BOSS ont-ils rendu la documentation professionnelle superflue ?

L'apparition du BOFiP, le 12 septembre 2012 a profondément changé la logique de publication de la doctrine administrative. Désormais, l'administration fiscale propose une véritable base de connaissances consolidée, avec un plan de classement et un moteur de recherche, mise à jour régulièrement en fonction de l'actualité juridique.

Pour le praticien, c'est assurément du temps gagné. Pour le contribuable, une sécurité juridique accrue. Un véritable progrès donc, qui n'a pas tardé à s'étendre à d'autres matières, avec notamment la mise en ligne du BOSS (Bulletin officiel de la Sécurité sociale) le 8 mars 2021. Il serait toutefois dangereux d'y voir une alternative gratuite aux solutions documentaires. Pour quelles raisons ?

Tout d'abord parce que l'administration ne dispose pas des moyens nécessaires à la mise à jour en temps réel d'une telle base d'informations. Cela n'a d'ailleurs jamais été son ambition. Il s'écoule donc un délai certain entre la publication d'un texte fiscal par exemple, et son commentaire au BOFiP. Aucune garantie, par conséquent, d'y trouver une information à jour.

A titre d'exemple, au moment de la rédaction de cet article, une mise à jour BOFiP publiée le 27 octobre 2021 commente la loi de finances 2021, du 29 décembre 2020.

Les solutions documentaires modernes proposent quant à elles des systèmes de mise à jour réguliers, alertant le lecteur sur la publication d'un nouveau dispositif dans l'attente de son commentaire. Autre inconvénient de taille dans une logique de contentieux, les sites publics ne présentent, par définition, que la position... de l'administration.

 

Peut-on se contenter d'une revue d'actualité ?

Conscient de ces dangers, de nombreux cabinets ajoutent uniquement à cette offre gratuite un abonnement à une revue d'actualité professionnelle, le plus souvent hebdomadaire. Mais est-ce suffisant ?

Le suivi de l'actualité fait incontestablement partie du minimum attendu d'un expert-comptable en exercice. Mais cela ne fait pas tout, car les questions soulevées par les clients ne portent pas toujours sur des dispositifs récents, loin de là. Dans bien des cas, le professionnel a tout simplement besoin de l'état du droit sur une question précise, qu'elle ait été modifiée récemment ou pas.

Une demande client portant sur la création d'une SARL, la mise en place d'un licenciement économique, ou l'imposition d'une plus-value immobilière par exemple nécessite un accès rapide et simple à une solution juridique, une procédure, ou une clause. Une revue d'actualité, bien qu'indispensable, ne suffit pas à répondre à ce besoin.

La souscription à une revue d'actualité doit donc être utilement complétée d'une base documentaire. Mais laquelle ?

 

Le danger d'une documentation trop complète

Il ne s'agit pas ici de recommander au jeune diplômé de souscrire à toutes les offres, ou tous les packs proposés par son éditeur juridique, « au cas où » telle ou telle problématique se poserait. Les cabinets d'une certaine taille, comportant des pôles spécialisés dans tel ou tel domaine, ont ce type de besoin. Mais en phase de création, un compromis bénéfice/co»t doit être trouvé. 

Les jeunes diplômés, presque toujours généralistes au démarrage, ont par ailleurs des besoins spécifiques. La couverture matière doit être suffisamment large pour pouvoir répondre aux principales problématiques du client, mais l'accès à l'information est suffisamment simple pour ne pas perdre un temps précieux dans les arcanes de la recherche documentaire. Un contenu pratique, permettant un accès direct à la solution ou à la procédure, doit alors être privilégié.

Quelques questions à se poser avant de choisir sa solution documentaire :

  • Le périmètre matière permet-il de répondre aux principales questions de mes clients en fiscal, social, comptable ou juridique ?
  • Comment se fait l'accès à l'information : moteur de recherche uniquement, ou contenus simplifiés permettant une prise de connaissance rapide du sujet, en quelques minutes ?
  • La solution inclut-elle des contenus pratiques : fiches, schémas, arbres décisionnels interactifs, etc. ?
  • Est-elle évolutive, c'est-à-dire pourra-t-elle grandir avec mon cabinet, me permettant progressivement d'ajouter de nouvelles briques, avec des contenus plus fouillés ou portant sur d'autres matières ?

Le choix d'une documentation professionnelle est capital pour la crédibilité et l'efficacité du cabinet. Cependant, la sécurité juridique n'est pas toujours synonyme d'un co»t élevé. Des solutions adaptées existent : Inneo Primo, par exemple, a été pensé spécialement pour les petits cabinets.

Cette solution documentaire, qui s'adapte à votre évolution professionnelle, propose une information rapide, opérationnelle et fiable pour répondre immédiatement aux questions de vos clients. Elle inclut notamment des fiches pratiques traitées sous forme de questions/réponses, des modèles types, des simulateurs, des arbres de décisions, mais aussi l'accès à 4 Mémentos en ligne, et un fil d'actualité.



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