Expert-comptable : salaire, études, fonction, missions

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Garant de la bonne production, mais aussi de la fiabilité et de la conformité des états financiers des entreprises à la réglementation comptable, l'expert-comptable peut aussi tout bien travailler en tant que salarié en cabinet d'expertise comptable ou en entreprise, que créer son propre cabinet et être alors dirigeant et associé.

Selon une étude menée par PageGroup en 2022, le salaire d'un expert-comptable débutant varie en moyenne entre 50 000¤ et 60 000¤ brut par an, dès lors qu'il est diplômé d'expertise comptable et qu'il est employé. Un expert-comptable stagiaire sera quant à lui rémunéré entre 30 000¤ et 45 000¤ en moyenne.

En région parisienne, ces salaires se situent dans la tranche haute. Après 5 années d'expérience, un expert-comptable peut atteindre les 70 000¤ à 90 000¤. Cela dépend évidemment de la typologie de l'entreprise ou du cabinet qui l'emploie, de ses missions, de ses responsabilités et de son expérience professionnelle. Une convention collective de la branche réglemente les salaires minimums.

La rémunération d'un expert-comptable associé variera quant à elle en fonction de la profitabilité de son cabinet, des missions et spécialités qu'il propose, de la taille de ses clients, de sa capacité à les fidéliser et du dynamisme économique local en général.

Vous trouverez dans cette fiche métier d'expert-comptable des informations relatives aux études nécessaires, aux différentes fonctions, missions et perspectives d'évolution ainsi qu'aux compétences requises.

Comment devenir expert-comptable : les études

La formation de l'expert-comptable s'apparente à un DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) complété de 3 années de stage d'expertise comptable (contrat de travail, un an peut être passé en entreprise), à l'issue desquelles le candidat devra passer 2 épreuves écrites (déontologie et révision) et une épreuve orale (rédaction puis soutenance du mémoire) afin d'obtenir, in fine, le (diplôme d'expertise comptable). Il pourra alors s'inscrire à l'Ordre des experts-comptables (OEC) et monter son propre cabinet.

Il est important de rappeler que seul le diplôme d'expert-comptable donne accès à la possibilité de se mettre à son compte ou s'associer en libéral, sous peine d'exercice illégal de la profession. L'expert-comptable qui cautionne ou néglige un expert-comptable illégal (non titulaire du DEC mais exerçant à son compte les mêmes missions) pourra être accusé de complicité dans certains cas.

Les fonctions, missions et perspectives d'évolution de l'expert-comptable

En entreprise, il peut accéder aux postes de chef comptable ou directeur administratif et financier.

En cabinet, en fonction de son statut, salarié ou non, ses tâches et responsabilités sont différentes. En tant qu'employé, il a le rôle de chef de mission.

En tant qu'employeur, il manage et coordonne toute son équipe vers un objectif commun, cohérent avec la stratégie du cabinet qu'il a défini. Dans le cadre de la lettre de mission avec l'entreprise cliente, il supervise et vérifie tout d'abord le bon établissement des différentes déclarations fiscales et sociales, mais aussi des états financiers, par le biais de sa mission de présentation des comptes.

Quelques mois après la clôture, il analysera et décrira les comptes annuels au client au moment du rendez-vous bilan. Il peut aussi délivrer des prestations de conseils juridiques, sociaux, fiscaux et de gestion...  En cela, il est le véritable partenaire de l'entreprise, il règle les problématiques de cette dernière de sa création à sa cession ou cessation éventuelle, l'aiguille dans ses investissements et moyens de financement. Il est évidemment en charge de la relation commerciale avec le client.

Il est à noter que le DEC permet d'exercer aussi bien en tant qu'expert-comptable que commissaire aux comptes. Le rôle de ce dernier est de certifier légalement les comptes annuels en attestant qu'ils sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle du résultat, de la situation financière et du patrimoine de l'entreprise, avec une assurance raisonnable qu'il n'y a pas d'anomalie significative dans les comptes (niveau d'assurance le plus élevé, les contrôles ne sont cependant pas exhaustifs).

Il peut également, depuis la loi Pacte, réaliser certains audits contractuels et attestations spécifiques pour le compte de l'entité, mais ne doit pas s'auto-réviser (participer à la gestion de l'entreprise ou à la production de ses comptes).

Compétences requises de l'expert-comptable

Pour être expert-comptable, il faut constamment s'intéresser aux nouveautés juridiques, fiscales, sociales et comptables afin de les synthétiser et de les mettre en ½uvre. Il doit aussi avoir une bonne connaissance des exigences de la profession : déontologie, bonnes pratiques, instances...

Dans le cadre d'une entreprise ayant une activité à l'étranger, la maîtrise des langues ainsi que la fiscalité internationale s'avèrent utiles.

Ce métier nécessite évidemment de présenter des capacités managériales, d'écoute et de pédagogie.

L'organisation est un élément clé afin d'orchestrer l'équipe et la vie du cabinet soumise aux différentes échéances fiscales et sociales. Il faut aussi savoir gérer son temps, élaborer un planning, définir et déléguer les responsabilités, hiérarchiser les tâches et utiliser des méthodes de contrôle efficientes pour limiter les erreurs (seuil de signification).

Enfin, la réactivité et la précision semblent fondamentales pour répondre au plus proche des attentes des clients.

L'avenir du métier est à l'intensification concurrentielle (le champ de la prérogative d'exercice de l'expert-comptable se réduit) et à la numérisation. Le cabinet doit donc d'une part solidifier son image de marque et avoir une approche marketing, collant aux attentes des clients.

Il peut aussi se voir spécialisé dans un domaine particulier (gestion de patrimoine, fiscalité d'entreprise ou personnelle, stratégie, business model et business plan, audit social, financier, juridique, consolidation, restructurations et opérations complexes, contrôle de gestion, management et procédures y compris de contrôle interne, paramétrage des ERP, extra-financier...) ou sur un secteur d'activité, de manière à fournir des missions à plus haute valeur ajoutée.

Une forte capacité d'adaptation et de l'appétence pour les logiciels de data-visualisation, le big data et l'analyse de données permettent de se démarquer professionnellement et de présenter des informations financières d'aide à la décision.



Camille LEDUC est rédactrice en comptabilité et gestion.
Titulaire du Master CCA et du DSCG, elle s'intéresse aux domaines liés à l'audit, à la consolidation et à la recherche en gestion.