En avant toutes ! Faire avancer les femmes experts-comptables !

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Le métier d'expert-comptable change en même temps que les moyens de développer son activité. Des réseaux physiques et virtuels, des associations, des événements permettent de se construire un réseau et de se rendre visible.

Les missions à développer dépendent ensuite de chaque expert-comptable. Tous ne sont pas obligés de proposer les missions classiques et la différenciation est possible. Elle sera souvent plus naturelle pour les femmes.

Retour sur la conférence En avant toutes ! organisée par l'association Femmes experts-comptables, en partenariat avec le CROEC de Paris Île-de-France.

Activer son réseau est d'autant plus important que les femmes sont parfois minoritaires.

Les femmes experts-comptables doivent vaincre l'isolement et ne pas hésiter à échanger avec d'autres experts ou expertes-comptables. Il s'agit de favoriser le partage d'expérience

Pour Françoise Savès, Présidente de l'association Femmes experts-comptables, « les femmes sont souvent trop discrètes. Pourtant, dès lors qu'elles parviennent à des postes de managers, cela bonifie les valeurs de l'entreprise ». Trop peu nombreuses, elles imitent les hommes. C'est une erreur.

Les femmes doivent donc sortir de leur isolement comme en témoigne Élodie Cassart, expert-comptable, présidente de la commission femme à l'OEC de Paris IDF. « Nous pouvons échanger avec des consoeurs et entrer dans un réseau d'entraide qui permet de trouver des réponses ».

« La vraie question à se poser est de savoir ce que l'on veut faire » estime pour sa part Delphine Buisson qui dirige l'alliance Eurus, un groupement de cabinets d'expertise comptable.

Son job consiste à « animer l'intelligence collective » car pour elle, « la créativité naît de la diversité ».

Pour Isabelle Deprez, experte en transformation, engagement et performance, « l'important n'est pas de se vendre mais de se faire acheter », de donner envie en quelque sorte par ses valeurs.

Elle s'entoure des bons professionnels en « constituant des équipes autour de projets ou des équipes dites à cerveau total » et voit l'entreprise comme une « complémentarité de cerveaux, une diversité d'intelligences ».

En d'autres termes, elle « invite à prendre conscience de ses talents et à combler les trous dans la raquette avec des talents extérieurs ».

Femmes experts-comptables : développer de nouvelles missions en mettant ses spécificités en avant

Faut-il être une femme pour parler de l'expertise comptable autrement ? Pas forcément ! Mais force est de constater qu'ici, les hommes semblent bien minoritaires autour de cette seconde table ronde, ce qui est rare.

Jessie Deslandes, expert-comptable s'est spécialisée dans le domaine bancaire dès son stage d'expertise comptable. Aujourd'hui, elle a monté son cabinet et « n'accepte pas toutes les missions ». Son coeur de métier est la comptabilité bancaire, la gestion de projet et les fintech. Le métier de DAF externalisé lui correspond davantage.

Elle renvoie alors le client « vers un autre expert-comptable de son réseau ». Pour elle, il est « essentiel de connaître les compétences de ses confrères pour trouver la bonne ressource, celle qui pourra aider son client ».

Pierrick Chauvin, expert-comptable n'a jamais travaillé sur la mission traditionnelle. Il est pourtant expert-comptable et a monté son cabinet avec des compétences en transactions, acquisitions et levées de fonds. Il « se vend auprès de ses clients comme le coordinateur de leurs problèmes ». L'écosystème qu'il a identifié autour de lui, lui permet de répondre aux demandes de ses clients, en les envoyant vers le bon expert-comptable.

Sanaa Moussaid, vice présidente du CSOEC et présidente de la commission Femmes de l'OEC de Paris Île-de-France a modifié l'intégralité de son business model il y a quelques mois. Elle a ainsi fait le choix de ne plus « être désagréable avec son entourage tous les 19 du mois » confie-t-elle avec humour. Aujourd'hui, elle « accompagne les cabinets sur le numérique et la création de procédures internes en facturant plus que la comptabilité ».

Elle s'est entourée « de personnes aux compétences complémentaires aux siennes sur le numérique » et « fait appel à des indépendants lorsque c'est nécessaire », toujours pour répondre aux besoins de ses clients.

On découvre ainsi que des jeunes experts-comptables pratiquent une forme d'interprofessionnalité dont on parle trop peu. C'est celle qui consiste à faire des choix pour son propre cabinet et à envoyer les clients vers d'autres confrères, capables de répondre à leurs attentes, pour les autres demandes.

Pour eux, les premiers prescripteurs des experts-comptables, ce sont leurs confrères. Et comme le rappelle Isabelle Deprez, ils ont « un énorme avantage dont ils ne se rendent pas toujours compte, c'est la confiance qu'on leur accorde ».



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.