De temps en temps, comme un autre internaute, même si je suis président du jury du
DEC, je viens voir sur le site ce que pensent mes futurs confrères et consoeurs. Loin de moi l'idée de les censurer, mais quand Tariksson écrit que mon secrétaire pédagogique "a une jolie cravatte" ou que celui qui a vérifié le sujet "avait bu la veille" (c'est moi !) je me demande comment il doit se comporter avec ses clients et ses clientes (fait-il des remarques fines sur leur anatomie ?). En tout cas il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il est tellement parfait que si un jour, comme la plupart d'entre nous, il a un contrôle régional ou national de l'Ordre ou de la Compagnie, ou une vérification fiscale ou sociale, ses évaluateurs ne pourront que se confondre en excuses d'avoir importuné l'Einstein de la comptabilité. Je ne vois pas pourquoi, cher Tariksson, vous passez ce modeste examen, alors que vous êtes déjà si brillant et si savant. Et si vous voyiez mes cravattes, elles vous séduiraient, puisque je ne porte que celles de Trinity College of Dublin, University College of Dublin et des Girondins de Bordeaux.
Il manquait deux lignes au sujet, c'est vrai, et j'en suis le seul responsable. La version originale du sujet comportait ces deux lignes qui ont malencontreusement sauté à l'édition, mais on ne peut pas considérer que cette erreur, qui a été largement réparée en temps et heure ait pénalisé les candidats. Aux épreuves orales, la vingtaine que j'ai interrogés m'ont rassuré sur ce point. Ceux qui voudraient faire annuler l'épreuve pourraient se pourvoir devant le Tribunal administratif, comme d'habitude. Mais tout le monde sait bien que l'erreur n'a pas vraiment pénalisé les candidats et qu'il serait difficile à quiconque de prouver un dommage et un lien de cause à effet entre la faute et le dommage. D'autre part, le fait que le sujet ne plaise pas à certains candidats ne peut pas se plaider devant les tribunaux. Mais n'espérez pas que l'on va doubler les notes ou modifier le barême.
J'ai autorisé le Forum à publier le corrigé, y compris la note liminaire qui précise qu'il n'y a pas de solution type ou de corrigé absolu (du moins tant que Tariksson ne fait pas partie du jury qu'il ne peut pas encore éclairer de ses conseils). Le 2e et le 3e dossier, en particulier, peuvent donner lieu à des développements différents de celui qui figure dans le corrigé indicatif. Beaucoup de questions sont ouvertes.
Depuis que je m'informe sur le forum, je n'ai jamais vu un candidat trouver un sujet bien. Le dernier était trop centré sur le commissariat, les précédents n'étaient pas bons, etc. Les sujets sont rédigés par des professionnels confirmés, qui ont souvent plus de 15 ans d'expérience, qui travaillent dans des petits, des moyens et des grands cabinets. J'ai trois équipes de rédacteurs qui travaillent 18 mois, par roulement, pour mettre au point les sujets et j'anime personnellement une équipe, et je n'en ai pas honte : j'ai été membre d'un cabinet de commissaires aux comptes où je gérais 70 commissariats (oui, 70) dont 2 sociétés cotées en bourse. S'il y a des stagiaires tellement géniaux qu'ils puissent me donner des conseils, ce sera avec plaisir, humblement, que je les écouterai.
Mais trève de plaisanteries : le DEC est un examen sérieux, c'est un de ceux qui a le moins d'incidents (cf le baccalauréat et les BTS) et quoi qu'ils en disent les candidats sont toujours traités avec équité, spécialement par le président. Je n'oublie jamais que j'ai été expert-comptable stagiaire et que vous êtes, potentiellement, mes futurs confrères.
Jean-Guy Degos, président du jury du DEC