Bonjour tout le monde et bonjour Conex33,
J'abonde dans votre sens et les remarques que vous soulevez sont très pertinentes à mon sens.
Je reprendrai en particulier le passage sur la "subjectivité" de la soutenance.
En effet, selon le profil de chaque examinateur, les notes peuvent varier du simple au triple, et cela se vérifie dans les tous les oraux qui peuvent exister et quel que soit le niveau de l'examen ( de la première à bac + 8 ).
L'absence d'un barême minium de notation est, à mon sens, un manque dans le déroulement des épreuves orales.
Non pas que le seul travail sur la mise en forme, par exemple, d'un mémoire où le candidat a fourni un gros travail et restitué un "beau" mémoire doive être suffisant à atteindre la moyenne, mais que cela soit néanmoins "pris en compte".
Tout le monde n'a pas non plus des capacités oratoires de talent face à un jury ( d'autant plus avec le stress et la fatigue accumulés ) : cela implique-t-il que le candidat ne pourra jamais être un bon professionnel ?....pour ma part, je connais des personnes qui ne sont pas très "à l'aise" oralement mais qui pourtant, sont de brillants professionnels et mériteraient amplement, à mon sens, le Titre, mais ont abandonné l'idée de présenter à nouveau le diplôme suite à de cuisants échecs.
Je lis parfois que la soutenance permet ainsi de "jauger" les capacités orales d'un candidat et se projeter, d'une certaine façon, dans ses futures relations, conflictuelles en particulier, avec la clientèle et d'en déduire s'il sera ou pas un bon professionnel.
A cela, j'aurais deux choses à objecter :
- La première, c'est que cet argument est totalement restrictif : notre quotidien n'est pas non plus jalonné de conflits, fort heureusement. Pour ma part, j'exerce depuis 12 ans ( parti du "bas" de l'échelle ) et je n'ai souvenir que d'un seul "conflit" avec un client, et qui n'était même pas d'ordre "professionnel" mais "relationnel" ( et même pas avec le client directement mais avec une tierce personne dans l'entreprise qui a semé la zizanie entre lui et le cabinet qui m'employait à l'époque ).
- La seconde, c'est qu'il est impossible de "jauger" ces choses sur une soutenance : à savoir, comment être capable de dire "ce ne sera pas un bon professionnel" à l'issue d'un entretien de 45 minutes, dans le cadre d'un examen de haut niveau, avec un candidat stressé, fatigué ( et qui en perdrait son argumentation ) à moins de ne s'appeler Patrick Jane dit " Le Mentalist " ( pardonnez cette petite touche d'ironie mais je ne pouvais passer à côté ).
Et dans les oraux, très souvent, plus le candidat perd pieds, plus les examinateurs ont tendance à mettre la pression et en arriver à des conclusions "négatives", au lieu, et là c'est de la pédagogie, de l'aider un tant soit peu à remonter en selle.
Dans un cabinet, on travaille souvent en équipe, et pour ma part, si un collègue a des soucis, je fais tout mon possible pour l'aider, je ne lui enfonce pas la tête sous l'eau....
Se trouver face à son client au cabinet et se trouver face à un jury dans le cadre d'un examen sont deux situations aux antipodes l'une de l'autre, et les conclusions tirées de la seconde ne peuvent être transposables à la première, ce serait un non-sens.
La soutenance n'a pas vocation, de mon avis, à "profiler" un candidat, il a des spécialistes pour cela.
Enfin, la subjectivité peut atteindre son paroxysme quand ( et cela arrive bien plus qu'on ne le pense ) le candidat a simplement une tête qui " ne revient pas " au jury....( j'ai en particulier une amie à ce jour diplômée et qui, lors de sa première soutenance a presque été humiliée et qui, lors de la seconde, a obtenu un 13/20 après ce que j'oserai appeler une "vraie" soutenance par des jurys "non complaisants mais objectifs" comme elle s'est plu à me le dire ).
Cordialement.
Pierre