Bonsoir à tous,
Plutôt que de faire un inventaire à la Prévert des questions qui m'ont été posées pendant l'oral, je préfère insister sur la mécanique de l'épreuve. En effet, les questions qui sont posées dépendent en grande partie de ce que l'on peut dire pendant la présentation, et il n'y a pas particulièrement de "question type" mais des questions ayant un objectif : s'assurer que le candidat est bien l'auteur du mémoire, tester sa répartie, son état d'esprit, ses réactions, sa capacité à défendre ses idées, et donc sa capacité à représenter la profession et à être autonome et professionnel. D'ailleurs j'en profite pour faire un aparté sur les vexations évoquées dans les précédents posts. A mon sens le jury peut utiliser (toutes) les armes que les clients et/ou les tiers utilisent dans la "vraie vie" pour nous déstabiliser et faire pression, et dans certains cas, les remarques misogynes (dans le meilleur des cas) seront le cadet de nos soucis au regard du risque professionnel que nous pourrions encourir. Il ne me semble pas recevable de reprocher au jury de faire de la soutenance une épreuve pratique ET professionnelle puisque c'est bien là l'objet du diplôme.
Pour en revenir au sujet et en ce qui me concerne, je dirai qu'il faut poser des appâts tout au long de sa présentation, de manière à faire en sorte que le jury rebondisse sur des domaines maîtrisés et/ou préparés. Je constate toutefois (et avec le recul) que cette stratégie ne fonctionne que pendant la première moitié de l'entretien et ce pour 3 raisons :
- Il y a deux jurés, ce qui fait que vous êtes en permanence observé, et que l'un des deux peut bouleverser votre stratégie en vous amenant à des années lumières de vos domaines de compétence,
- La soutenance dure environ 1h, et compte-tenu du niveau de stress et de la fatigue accumulée, vous finirez par vous relâcher naturellement dans la deuxième partie de l'entretien (de loin la plus dangereuse), et sans vous en rendre compte,
- Le jury est expérimenté et à vu des dizaines de candidats, voire des centaines. Au mieux vous aurez réalisé deux soutenances blanches, vous vous retrouverez donc obligatoirement en difficulté à un moment ou un autre, voire pendant toute la soutenance !
Il n'y a ni bonne ni mauvaise question, ni bonne ni mauvaise réponse. Il faut défendre ses idées avec des arguments forts et accepter qu'on puisse clore un sujet en désaccord avec le jury si notre position est légitime et argumentée.
Pour conclure je dirai qu'il faut se comporter comme un professionnel, et non comme un étudiant qui passe un oral. Ca n'a l'air de rien, mais je pense que c'est une différence fondamentale. Quand vous ressortez de chez votre client, vous vous dites que vous avez atteint ou non votre objectif, pas que votre client a été trop dur avec vous et que c'est injuste.
Gardez le cap !
Cordialement,
P.