DCG, DSCG et DEC : retour sur la filière de l'expertise comptable

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Les diplômes de la filière de l'expertise comptable ont évolué avec le temps. Depuis 1963, ils ont plusieurs fois changé de nom et la prochaine modification des programmes officiels est prévue pour la session 2019, en vue des examens de 2020 (calendrier à confirmer).

Les DCG, DSCG et DEC offrent de réelles opportunités de carrières à tous les niveaux et dans de nombreux domaines d'activités.

Hélène Michelin a été directrice de la formation au Conseil supérieur de l'Ordre des experts-comptables (CSOEC). Jeune retraitée et récompensée des insignes de Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques, elle répond à nos questions et nous l'en remercions.

Depuis les diplômes comptables supérieurs ou DCS du régime de 1963 aux actuels DCG, DSCG et DEC, retour sur l'histoire et l'évolution de la filière de l'expertise comptable.

L'évolution des diplômes de la filière de l'expertise comptable

La filière de l'expertise comptable a beaucoup évolué depuis 1963. Trois grandes réformes ont modifié la structure et les noms des diplômes.

« Pendant longtemps, le diplôme d'expertise comptable n'a comporté qu'une seule épreuve, le mémoire » rappelle Hélène Michelin. « Les certificats supérieurs étaient des examens que le futur expert-comptable passait durant son stage de trois ans ».  Une durée de trois ans qui n'a que peu évolué depuis puisque ce n'est que très récemment (en 2009) que la possibilité de faire un stage plus court, de deux ans, a été introduite.

En 1981, une réforme a permis de mettre en place les anciens DPECF, DECF et DESCF. L'intitulé des diplômes sera modifié en 1988. Le stage d'expertise comptable évoluera également « vers plus de souplesse ».

L'architecture des diplômes a été revue ensuite en 2006 avec la dernière grande réforme qui est entrée en vigueur en 2008 pour le DCG et le DSCG et en 2009 pour le DEC.

Entre temps, les programmes ont plusieurs fois été remis au goût du jour.

Nés d'une volonté d'harmonisation au sein de l'Union européenne, les diplômes actuels s'inscrivent dans le schéma classique des diplômes universitaires.

C'est ainsi qu'en 2010, le DCG a acquis le grade de licence et le DSCG, le grade de master, le DEC restant un diplôme professionnel final de haut niveau.

« Au fil des réformes, le cursus s'est rallongé ». Les matières sont plus variées, et abordent un grand nombre de disciplines, ce qui donne aux diplômes comptables de l'État, un contenu « généraliste ».

C'est un cursus qui offre de réelles opportunités à tous les niveaux de diplômes. Il répond aux besoins des cabinets qui recherchent des techniciens à bac + 3 ou des managers à bac + 5. Un candidat peut s'arrêter à bac +3 ou bac + 5 et exercer différents métiers. Il peut aussi continuer ses études et devenir expert-comptable.

La réforme prévue pour 2019 est caractérisée par une très forte actualisation et modernisation des contenus des épreuves, avec une approche par compétences qui n'existait pas à ce jour.

La gestion des diplômes et programmes de la filière de l'expertise comptable

Les diplômes de la filière de l'expertise comptable sont de vrais diplômes d'État gérés par le ministère de l'Enseignement supérieur. « Lorsque des modifications sont nécessaires, les demandes viennent des deux instances nationales » précise Hélène Michelin.

Les deux présidents du CSOEC et de la CNCC, engagent les demandes de réforme ou de mises à jour des programmes qui sont ensuite étudiés par la direction générale de l'enseignement supérieur. Ils peuvent aussi relancer les demandes en attente qui n'auraient pas encore abouti.

Il faut préciser que « la direction générale de l'Enseignement supérieur tient compte des avis des professionnels qui sont consultés via les instances, les syndicats, les associations notamment de jeunes professionnels comme le CJEC et l'ANECS ». C'est fait à chaque fois que c'est possible.

Comment ? Via la commission consultative rattachée à la direction générale de l'enseignement supérieur. Elle est composée de représentants de la profession. Ce qui « permet d'instaurer un vrai dialogue ou partenariat entre les services de l'Enseignement supérieur et la profession » estime Hélène Michelin.

Les dossiers traités peuvent concerner les trois diplômes de la filière ainsi que le stage d'expertise comptable, les dispenses ou encore la reconnaissance des qualifications.

La validation des acquis de l'expérience : une voie possible mais pas facilitatrice

La volonté d'ouvrir la filière à des profils variés a également conduit à la possibilité de faire valider les diplômes par le dispositif de la VAE, la validation des acquis de l'expérience.

La VAE est effective depuis 2012 pour l'obtention du DCG et du DSCG. Pour le DEC, un arrêté doit encore paraître. Il est théoriquement prévu pour fin 2018 / 2019. Aux yeux d'Hélène Michelin, c'est une voie « complémentaire, dédiée à ceux qui sont dans la vie professionnelle depuis quelques temps. Toutefois, ce n'est pas du tout une voie au rabais » permettant à des candidats d'origines diverses, de s'engouffrer dans la filière facilement.

La constitution d'un dossier VAE est contraignante et la démarche est lourde. « La vigilance du jury est la même qu'à l'examen » et « le dispositif est bien géré par les présidents de chaque jury ».

La gestion de la formation des professionnels du chiffre

Ce dernier point est probablement le plus méconnu. Experts-comptables et commissaires aux comptes ont une obligation annuelle de formation professionnelle continue.

L'Ordre des experts-comptables et la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, leur proposent des formations sur mesure et adaptées aux besoins des cabinets. Pour l'Ordre des experts comptables, ces formations sont gérées par le CFPC. Ces formations sont diffusées localement par les instituts régionaux de formation, placés auprès des CROEC et dans certains cas des CRCC.

Chaque année, les délégués de formation régionaux, les animateurs et concepteurs du CFPC se réunissent pour travailler et échanger. C'est la même chose pour les représentants et directeurs des instituts régionaux de formation. Ces réunions ont généralement lieu en région parisienne et peuvent durer deux jours consécutifs.

Certains se souviendront des soirées théâtre, cabaret ou comédie musicale qu'Hélène Michelin organisait à cette occasion.

Nous lui souhaitons le meilleur pour cette nouvelle étape de sa vie.



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.