Confiants, optimistes, combatifs, les commissaires aux comptes sur le rebond

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Les commissaires aux comptes ont subi et subiront encore les effets de la loi PACTE. Malgré cela, ils se disent confiants, optimistes et combatifs lorsqu'ils se décrivent eux-mêmes.

Désormais, il s'agit pour Jean Bouquot, président de la CNCC, de « cicatriser et reconstruire l'avenir » et « d'utiliser les aspects de la loi PACTE qui permettent de préfigurer une place originale à la profession de demain ».

Retour sur la plénière d'ouverture de la Convention nationale des commissaires aux comptes qui s'est tenue à Lille, les 7 et 8 novembre 2019.

« La loi donne une chance à la profession d'exister dans un nouveau paysage, à condition de ne pas se résigner »

Avec le relèvement des seuils par la loi PACTE et la mission ALPE, les commissaires aux comptes peuvent être amenés à proposer de nouvelles offres. Ces offres ont été remontées à la CNCC dans le cadre d'une grande consultation nationale qui s'est déroulée entre le 15 avril et le 15 octobre.

3 types d'offres ressortent de cette consultation et sont disponibles sur le site de la CNCC :

  • le positionnement historique des commissaires aux comptes ;
  • les missions liées au numérique ;
  • la nouvelle mission ALPE.

« Le positionnement historique des commissaires aux comptes est sans doute le type de mission dont le client a le plus besoin via des attestations sans forcément toujours s'en rendre compte » estime Steve Amat, expert-comptable et commissaire aux comptes.

Les missions liées au numérique commencent à faire leur chemin parmi les professionnels et 60% d'entre eux voient la mission ALPE comme une solution.

« Vendre, c'est proposer, déceler un besoin et le combler »

Les commissaires aux comptes doivent apprendre à vendre leurs missions, surtout avec la mission ALPE, devenue facultative.

Loin de l'idée de démarchage, il s'agit tout simplement « d'utiliser son réseau de dirigeants d'entreprises et de prescripteurs pour vendre des prestations de services » estime Steeven Pariente, président du CJEC. C'est possible tout en respectant l'éthique et le code de déontologie de la profession.

« L'idée est de déceler un besoin chez ses clients et de le combler », pas d'aller jusqu'au démarchage actif comme le ferait un commercial classique.

Cet apprentissage de la vente de prestation de services est indispensable pour obtenir des missions ALPE, proposer des missions de certification etc.

« Convaincre le chef d'entreprise de l'intérêt d'avoir un commissaire aux comptes »

Tous les tiers avec lesquels travaillent les commissaires aux comptes sont convaincus de l'intérêt de leur intervention. « Celui qui reste à convaincre, c'est le dirigeant, le chef d'entreprise » estime Farouk Boulbahri, expert-comptable, commissaire aux comptes et rapporteur de la Convention.

La consultation nationale qui n'a pas été envoyée qu'aux commissaires aux comptes mais également à leurs clients a permis de démontrer le scepticisme des chefs d'entreprises sur l'intérêt de faire intervenir un commissaire aux comptes. Surtout pour les aspects liés au numérique et la « capacité à prendre en charge le numérique et de nouveaux chantiers ».

Le commissaire aux comptes doit « devenir un entrepreneur et aller de l'avant dans un esprit de conquête et de développement » précise encore Jean Bouquot.

« Tenir compte de cette dimension entrepreneuriale dans les travaux des CAC permettra de dessiner leur nouvel avenir ».

« Les commissaires aux comptes doivent donc avoir une stratégie et être partie prenante dans le système » conclut Farouk Boulbahri.

Interrogés sur leur état d'esprit, les participants se diront confiants, optimistes, combatifs, certains parleront même de commissaire aux comptes 3.0.



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.