CAC même pas peur : une nouvelle identité pour les commissaires aux comptes ?

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La transformation globale de l'économie et la loi PACTE sont les deux défis auxquels sont confrontés les commissaires aux comptes. Ils présagent de l'évolution des professionnels qui vont parfois devoir s'organiser comme des entrepreneurs pour obtenir des mandats facultatifs dans les petites entreprises.

Cette nouvelle organisation les oblige à aller vers le numérique, à automatiser le maximum de tâches, à tester de nouveaux services et plateformes, à définir une démarche marketing, à adopter des supports de communication...

Comme pour les experts-comptables, ceux qui souhaitent s'orienter vers cette transformation numérique vont devoir définir une marque forte.

Du côté de la CNCC, de nombreux outils sont mis à disposition pour permettre aux CAC de proposer des missions différentes. D'autres sont en cours de développement et feront l'objet d'une présentation succincte dans le cadre des estivales de l'ANECS et du CJEC.

Utiliser les nouvelles technologies et capitaliser sur l'humain au sein du cabinet de commissariat aux comptes

Le commissaire aux comptes qui fait appel aux compétences de ses équipes et notamment des plus jeunes, à l'aise avec les réseaux sociaux, a tout à y gagner. Des professionnels témoignent ainsi qu'en définissant une ligne éditoriale pour le cabinet, il est possible de demander aux jeunes collaborateurs de s'occuper de la présence du cabinet sur les réseaux sociaux.

Le résultat, témoigne Éric Butzbach, en charge de la veille stratégique et commerciale auprès de la CNCC, fait que « le cabinet gagne en visibilité sur les réseaux sociaux et obtient de nouveaux contacts, des opportunités de business ».

Du côté des jeunes collaborateurs, ils sont « mis en valeur et responsabilisés en participant au rayonnement du cabinet ». Plus motivés, ils sont aussi « plus performants dans leur activité quotidienne ».

Au-delà de la communication du cabinet, les « nouvelles technologies doivent permettre d'acquérir de nouvelles compétences et d'imaginer une nouvelle approche de l'audit », celle qui permet de capitaliser sur l'Humain, au sein du cabinet mais aussi à l'extérieur.

Sans cet aspect, « le CAC risque de passer à côté de beaucoup d'opportunités ».

Répondre aux nouvelles attentes des clients et faire preuve de résilience

La résilience, c'est la capacité à surmonter les chocs, à résister aux épreuves de la vie. Et c'est ce que vont devoir faire les commissaires aux comptes après la loi PACTE.

Ils doivent « imaginer une nouvelle manière de construire une offre de services » estime encore Éric Butzbach.

Car aujourd'hui, poursuit-il en citant Emmanuel Vivier, expert en transformation digitale, « votre vraie concurrence, ce n'est pas vos concurrents, c'est le niveau d'attente de vos clients ».

Les commissaires aux comptes doivent donc « se déporter dans un tout nouvel environnement pour eux », celui de « la relation client qui crée un levier de différenciation incroyable ».

Il s'agit d'expliquer au client « qui est le commissaire aux comptes, ce qu'il fait et de mieux écouter ses attentes en allant au-delà de la restitution traditionnelle tout en respectant les normes professionnelles et la déontologie ».

C'est pour aider les commissaires aux comptes en ce sens, que la CNCC propose des outils toujours plus performants. Après notamment CyberAudit, un outil de diagnostic de la cybersécurité au sein d'une entreprise cliente, d'autres outils sont en cours de développement pour permettre aux professionnels, de répondre à ces nouvelles attentes.

Ils s'appellent AuditDrive, la plateforme collaborative, LabAudit, espace de partage de connaissances, Proto Hupi pour l'analyse d'indicateurs ou encore la nouvelle plateforme Audit pour les utilisateurs du dossier de travail électronique.



Sandra Schmidt
Rédactrice sur Compta Online de 2014 à 2022, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.