Bonjour,
En effet l'avenir de la profession comptable française telle que les anciens experts-comptables l'ont connu va, à mon sens disparaitre.
Vos interrogations sont justes et pertinentes. La délocalisation est déjà bien engagée par certains cabinets (des études ont été menées à ce sujet sur un panel de cabinet) et les réponses sont claires.
Une étude très intéressante a été menée par l'IFOP sur les cabinets de 1 à 50 salariés suite à la demande du Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts-comptables. Les résultats de cette enquête (même si certaines questions auraient méritées d'être plus approfondies) laissent imaginer que les cabinets de tailles moyennes (population de cabinet ayant de 3 à 9 salariés) vont terriblement souffrir à mon sens dans les années à venir.
Malgré tout, je reste convaincu qu'il y a beaucoup de choses à faire dans la profession (même pour les cabinets moyens) mais les futurs dirigeants de cabinets ou les actuels aussi ainsi que les futurs diplômés ont des choix importants à faire à très court terme sans lesquels la pérennité de leurs cabinets sera remise en cause.
Quant aux big four, ils ont effectivement une politique de croissance externe et rachète des cabinets ou des portefeuilles de clients de tpe et pme (à des coefficients élevés) pour pénétrer rapidement ce marché. L'objectif est une recherche de production de masse pour faire des économies d'échelles conséquentes. Cette stratégie grignote des parts de marché des cabinets dits "traditionnels".
A ces aspects, il faut aussi intégrer dans votre raisonnement les perspectives de déréglementations qui vont maintenant arriver rapidement; Prenez comme exemple la directive bokenstein (pardon pour l'orthographe) qui souhaite que toutes les professions réglementées (avocats, experts-comptables, médecins etc) soit en libre concurrence sur le marché européen (plainte déposée auprès de a commission européenne par des pays membre concernant le Code Déontologique des EC français concernant la non possiblité de publicité etc).
Autre exemple, la 8 directive qui concerne les activité de CAC (Audit) et qui tient compte des récentes affaires telles que ENRON.
Nous pouvons également ajouter l'arrivée de concurrents nouveaux:
* des services de simplification proposés par l'Etat, (T.E.E par exemple qui laisse présager l'arrivée d'autres services de ce type, l'EFI qu donne la possibilité aux entreprises d'établir leurs déclarations de TVA en ligne par exemple),
* les SSII (société d'informatique) jouent un rôle de plus en plus important au niveau des cabinets comptable et propose aussi des missions de conseils etc....
A ce niveau, le Conseil de l'Ordre devrait d'ailleurs développer et proposer à ses membre des logiciels, cette démarche a déjà été faite par la Compagnie des CAC au niveau de l'Audit.
Le sujet est passionnant et nous pourrions développer une multitude d'arguments supplémentaires.
En tout état de cause si vous vous orientez vers le
DEC, sachez que l'avenir doit être construit par les nouvelles générations et que les années à venir seront plus difficiles. C'est un challenge pour toute personne qui désire se lancer dans la profession
Ces propos n'engagent que moi mais l'environnement actuel et ses modifications en-cours ne semble pas pouvoir nous laisser envisager autre chose que des difficultés et des remises en cause.
Je vous souhaite bon courage dans votre réflexion et dans votre prise de décision
A bientôt sur ce forum